Le Chaudron Baveur

Charles buvait son habituel chocolat chaud lorsque Hugo se présenta soudainement à lui. Sa joie en était grande, bien qu'il faillit s'étouffer de surprise avec le breuvage. Il répondit, la mine cramoisie et un sourire timide sur les lèvres.

- J-Je.. Je suis heureux de te voir, Hugo.

Il lui empoigna fébrilement sa main tendue.

Hugo, qui constatait la grande timidité du garçon, cherchât a le mettre en confiance en lui assénant une tape amicale sur l'épaule, tout en empoignant une chaise pour s’asseoir. Après avoir engagé la conversation en racontant sa journée, rien de très intéressant, Hugo fit remarquer à Charles: "Tu vois les deux filles là bas ? Je crois qu'elles nous regardent"

Saskia estima après l'avoir humé de nouveau que son thé était fin prêt. L'infusion avait eu le temps de faire son effet, et les arômes subtiles de ce breuvage allaient enchanter ses papilles elle en était certaine. Elle versa donc de quoi remplir une tasse, qu'elle porta immédiatement à ses lèvres, sans ajouter de sucre ni se soucier de la chaleur extrême qu'elle allait ingurgiter. Elle s'habituait à le prendre ainsi depuis son plus jeune âge, et cette fois-ci n'allait pas faire exception à la règle. 


- Ouais, enfin le souci c'est que si j'attends d'avoir appris le sortilège pour le sauver, il va crever de faim ou de soif. Je vais juste demander en partant, t'as raison. 

Elle perdit son attention quelque part dans le vide à la mention de la beauté sibérienne. Quelque chose comme un mélange de nostalgie et d'une peine plus profonde et plus mauvaise se lisait sur ses traits durs et renfermés. 


- C'est beau, ouais. C'est aussi la misère. Les gens sont moches, bêtes, ils boivent, ils mangent pas toujours, sont malades, ils puent, ils crèvent gelés dans la neige après avoir trop bu. J'pense pas que tu vois ça quand t'y vas en vacances mais c'est ça la réalité. J'préfère mille fois le bitume de Londres aux paysages de là-bas, si c'est pour cultivee des pommes de terre en les regardant faire leur cirque. Et non, j'pouvais pas étudier là-bas. Mon père est de sang-pur. Ma mère est ou était moldue. Il m'faisait mon éducation mais officiellement j'étais sa servante parce qu'il voulait pas perdre son héritage. J'aurais pas été à l'école, là-bas. Pour ça qu'il m'a amené ici. Enfin, c'est ce qu'il dit, tout ce qu'il fait il le fait pour lui. 

La russe était très directe dans ses explications, crue même. C'était un trait commun dans sa mère patrie, mais qui avait tendance à choquer rapidement l'anglais moyen et sa façade de bonnes manières et d'apparences soignées. Du coin de l'oeil, elle se remit à observer le garçon et son nouveau compagnon, avant de les oublier bien vite. 

Alex Mitchell a écrit:

Le bol de chocolat qui captivait tant l'élève qui l'avait savouré lentement, très lentement venait de se terminer, et l'enfant se refusait bien entendu de laisser sa langue traîner dans le bocal pour tenter de récupérer les quelques goutes solitaires du breuvage qui lui airait échappé, pas en publique en tout cas son éducation le lui interdisait. La contrepartie de la  déception qu'accompagne toujours la fin de la dégustation d'un mets c'est cependant qu'Alex pouvait reporter toute sa concentration sur la conversation et finalement donné une réponse un peu plus travaillé, un peu trop peut-être.

-Oh c'est la, fille de mon employeur Hélène, c'est son nom. Elle est un peu plus grande que moi malgré qu'elle soit une fille et qu'elle n'ait qu'un an de plus moi. Elle est très intelligente, je pense qu'elle aurait fait une très bonne sorcières, je crois qu'elle serait sûrement placée Serdaigle ou à Serpentard si elle avait été à ma place. Elle aurait peut-être préféré Serdaigle cependant, c'est qu'elle aime le bleu voyez-vous mais je pense que ce genre de système de groupe ne lui plairait pas.. Ah mais oui je l'avait dit plus tôt, elle n'apprécie pas les labels, je pense que c'est parce qu'elle accorde une grande, grande importance à son individualité...ou quelque chose comme ça, mais c'est une des raisons pour lesquelles elle est digne du respect qu'on lui donne tous... Encore une fois à moins qu'on arrête le garçon en lui arrachant les étoiles illuminant présentement ces yeux il continuera son bavardage inconsidéré et entrecoupés de nombreuses éloges à sa maîtresse.

- Eh bien on peut dire que tu l'aimes beaucoup ! 

Elle esquisse un sourire en finissant son chocolat, avant de demander. 


- J'aimerais beaucoup la rencontrer, c'est elle qui t'a amené ici ?

Charles s'empourpra de plus bel au contact physique. Enfonçant son visage dans sa tasse pour en dissimuler la rougeur, Charles en profita pour jeter un coup d'œil sur les filles que lui désignait son ami. Passant outre, il préféra le questionner sur la scène d'hier soir.

- D-Donc.. Tu n'as pas revu Richard, hier, après mon départ..?

Hugo continuait de regarder les deux filles qui l'intriguait. Il répondit: "Non je ne l'ai pas revu depuis hier, il me doit toujours des excuses d'ailleurs. Et toi ?"

Charles désapprouva d'un léger haussement de tête.

- J-Je ne pense pas que vous devriez autant lui en vouloir.. Il ne pensait peut-être même pas ce qu'il disait.. P-Peut-être ne faisait-il que répéter ce que disent ses parents.. J-Je.. Désolé.. Je n'ai pas envie de vous agacer avec une homélie. Prenez donc plutôt un chocolat chaud.. j-je vous l'offre. Finit-il en levant légèrement le bras pour indiquer au tavernier qu'il souhaitait commander.

-Bien entendu, c'est pour ça que j'arrive à donner le meilleur de moi même. affirme l'enfant hochant vivement la tête

-Hum, non. annoncera Alex d'une voix sèche.
Soudainement, l'on était bien loin du verbiage ininterrompu de l'enfant d'il y a seulement quelques secondes. Une rupture entre ces deux états qui fut si brusque qu'on en viendrait à douter qu'on soit fasse à la même personne. Le regard plongé dans sa tasse, contemplant les quelques dernières gouttelettes perlant le rebord de sa tasse, le garçon se contente de marqué une longue pause qu'il rompra aussi simplement qu'il l'avait instauré en expliquant. 


-Tu vois, c'est assez compliqué et je pense qu'on me garde de certains détails, je ne pense pas que je saurais te réponde.

Hugo, incrédule, fixa Charles pendant un temps sans rien dire, avant de se mettre à rire. Hugo trouvait son nouvel ami pour le moins ... atypique. Mais il l'appréciait beaucoup. N'étant pas nature à faire des manières, il accepta le chocolat chaud que lui offrait son ami en le remerciant brièvement. Puis, il dit "Mouais, tu as peut être raison, et puis, Poudlard sera pour lui une occasion de voir un monde différent de celui que lui présente ses parents, on verra bien ...", il continua "Malgré tout, je ne me laisserai pas insulter de cette manière pour autant. Tu as toujours vécu dans le monde des sorciers toi ?".

Charles s'accouda à la table, déposant son menton sur la paume de sa main. L'air pensif, il répondit après quelques instants.

- N-Non.. Je vivais avec ma mère, une moldue, jusque très récemment. C'est après son décès et avoir rejoint mon oncle, un sorcier, en Écosse que j'ai commencé à découvrir ce monde qui m'était inconnu jusque lors.. M-Ma situation diffère un peu de la vôtre.. Je suis de Sang-Mêlé, et non pas un né-Moldu, puisque mon père était un sorcier.. bien que je ne l'ai jamais véritablement connu.. étant donné qu'il est mort alors que je n'avais que quelques mois.

Hugo écoutait son ami avec attention, une fois que Charles eu fini il répondit "Je vois, être à la croisée entre le monde des sorciers et celui des moldus ne t'est donc pas inconnu toi non plus. On peut se tutoyer d'ailleurs." Hugo, d'un signe de tête indiqua les deux filles qui discutait, puis dit: "Tu veux qu'on aille les voir ?"

Charles déglutit. Il répondit nerveusement.

J-Je.. C'est-à-dire que.. J-Je v-vous.. e-enfin.. t-te.. suis.

Hugo se leva, marcha d'un pas décontracté vers les deux filles puis dit:

"Bonsoir, je suis Hugo, voici Charles" Hugo d'un geste de la main, indiqua son ami puis continua "nous voulions savoir si, comme nous, vous étiez de futures premières années"

Alors qu'il prononçait ces paroles, Hugo s'asseyait à leur table, tout en dégageant une chaise à l'intention de Charles. Il les regardait tour à tour, intrigué par la présence de ces deux adolescentes.

Alex Mitchell a écrit:

-Bien entendu, c'est pour ça que j'arrive à donner le meilleur de moi même. affirme l'enfant hochant vivement la tête

-Hum, non. annoncera Alex d'une voix sèche.
Soudainement, l'on était bien loin du verbiage ininterrompu de l'enfant d'il y a seulement quelques secondes. Une rupture entre ces deux états qui fut si brusque qu'on en viendrait à douter qu'on soit fasse à la même personne. Le regard plongé dans sa tasse, contemplant les quelques dernières gouttelettes perlant le rebord de sa tasse, le garçon se contente de marqué une longue pause qu'il rompra aussi simplement qu'il l'avait instauré en expliquant. 


-Tu vois, c'est assez compliqué et je pense qu'on me garde de certains détails, je ne pense pas que je saurais te réponde.

- Tant que tu donnes 110% de ce que tu as, c'est l'essentiel.

Elle minauda à la réponse du garçon, mais haussa les épaules. 


- Comme tu voudras. En tout cas si tu veux faire un coucou chez moi avant la fin des vacances, tu es le bienvenue. Tu as été gentil toute la journée avec nous, pas vrai m'man ? 

La mère hocha la tête, absorbée dans ses réflexions. 

-Pourquoi pas, je n'ai pas eu aussi peu de chose à faire depuis des années, si on me laissait seul je risque de finir la moitié de mes manuels avant la rentrée commente l'enfant

- Je compte bien prendre de l'avance aussi, on révisera ensemble si tu veux !

Dit elle toute guillerette. 

-Si ça peut t'éviter de briser quoi que ce soit une fois à Poudlard je suis prêt à t'aider.

Saskia ne parut pas très disposée à s'étendre à propos de la Sibérie. Elle n'adressa à ce propos qu'un vague hochement de tête vers l'autre fillette pour signifier qu'elle comprenait l'attrait et le caractère pittoresque de ses terres natales. Cependant, être devenue la servante d'une famille de sang-pur en ville avait déjà été une amélioration de son niveau de vie en soi. Elle n'allait donc pas s'appitoyer maintenant à regretter les steppes solitaires de la vieille Sibérie, ses recoins bucoliques et son mode de vie archaïque et dépassé. Pas maintenant qu'elle était dans un pays libre où tout un chacun pouvait aspirer à s'élever, et où elle allait intégrer un collège de sorcellerie de renommée mondiale. Elle devait aller de l'avant. 


Elle n'eut cependant aucune gêne à évoquer sa mère. Malgré son tempérament dur, elle restait une enfant et continuait à chérir les quelques souvenirs qu'elle avait de sa génitrice. Son visage s'adoucit -dans la mesure du raisonnable- lorsqu'elle se mit à en parler. 


- Da, da. J'la connais. C'est mon portrait craché, mais avec des seins et des mains calleuses à force de travailler. Ses caresses étaient pas très douces. C'est juste que j'pense qu'elle est morte. Mon père dit que non, mais je l'crois pas. 

Cet élan d'émotions fut cependant succinct. Son regard vif et perçant de chasseresse reparut aussitôt, et elle ajouta sèchement.


- Pas la peine de me plaindre par contre, j'ai horreur de ça. J'vais pas chouiner, c'est comme ça et c'est tout. Tu connais sans doute pas, mais un jour tu connaîtras, c'est juste le lot commun.

- La seule chose que je vais briser, c'est les records de Poudlard.

*dit elle en riant*

Attentive, ou peut-être pas, Scarlett aura pu constater que son interlocuteur semblait au fil de leurs conversations de plus en plus à son aise. Non pas qu'il eut réellement démontré une gêne particulière mais, la si, l'on puis dire fine barrière qui semblait encapsuler ses mots, la retenue  toute particulière dont il faisait preuve jusque là s'était légèrement amenuisé. Il faut dire qu'hormis avec sa maîtresse et encore, une certaine tenue était requise de lui et même en privé, au côté des autres domestiques la barrière aussi peu opaque soit-elle qu'était la différence d'âge posait une limite dans ses interactions avec ces derniers. 


-Il doit y avoir des tonnes de records à briser, j'espère que tu ne prévois de t'attaquer qu'aux meilleurs d'entre eux

- Record de la meilleure élève, du meilleur comportement, de la meilleure préfète, de la meilleure préfète en chef, et j'en passe.

Elle réfléchit un instant avant de rajouter, toujours souriante.


- Par contre, le Quidditch, ça me dit rien du tout, et toi ? 

Elle avait toujours trouvé absurde ce sport qui, bien qu'il générait des sensations vertigineuses, faisait courir de très grands risques pour pas grand chose au final.