Le Chaudron Baveur

Stella rentra, après près de 3 heures de route depuis chez elle (elle avait décidé de voyager en voiture comme les moldus pour avoir du temps pour réfléchir et se calmer). Elle était toujours secoué par sa colère, mais décida de mettre son amertume de côté. Jugeant qu'elle aurait bien besoin d'un verre, elle s'approcha du bar. Elle s'appretait à commander une bière au beurre à Tom le barman avant de décréter qu'il lui fallait quelque chose de plus fort que ça.

- Tom, un whiskey pur feu s'il te plaît

Elle resta là, pendant ce qui semblait durer des heures, enchaînant verre sur verre, et personne ne semblait la remarquer ou en tout cas oser l'approcher.

Parut alors dans la salle un homme vêtu d'un costume cravate noir qui retombait impeccablement sur un corps svelte et entretenu. Un large sourire amusé flanqué sur le visage, il marchait en grande pompe, suivi d'un cortège d'elfes de maison qui portaient à bout de bras des courses diverses et variées.

- Ah Hector, je te le dis la conjonction de Mars et de Jupiter annonce de grandes choses pour toi cette année, ton mérite te vaudra peut-être de passer de nettoyeur de vitres à jardinier, ou même mieux, à pâtissier !

Annonça-t-il gaiement à l'esclave en tête de file. La créature pathétique entama une phrase : "Merci, maître... Mais je ne mérite p...". Il fut immédiatement interrompu par l'homme qui s'arrêta net, ce qui provoqua un petit accident dans la file des serviteurs.

- Chut chut chut, Hector, Chantonna Cosmo en observant une silhouette dans le bar, d'un oeil enjoué. Je vais boire un verre, vous pouvez tous disposer. Rangez moi-ça avec le reste et allez donc jouer !

Il tappa trois fois dans ses mains, attirant quelques regards curieux, et les trois elfes disparurent avec les affaires après une révérence des plus pompeuses. L'homme arrangea ses cheveux gominés avec ses mains, et s'approcha de Stella d'un pas conquérant avant de s'asseoir à côté d'elle.

- Tiens donc, mais qui voilà ? Lui lâcha-t-il ensuite en la fixant.

Stella se retourna brusquement et croisa le regard (malheureusement) charmeur d'un homme qu'elle mit du temps à reconnaître avant de se rappeler de son identité. C'était l'homme qui avait été renvoyé du bureau d'aurors, Gwen lui en avait parlé. Elle essaya de parler, et même la bouche encore pâteuse des whiskeys pur feu, elle conserva son ton froid et indifférent.

- Alors c'est toi le médium? Espérons que tu seras meilleur prof que ce que tu n'as été auror ...

Cosmo rit de bon coeur à cette remarque désobligeante avant d'apostropher Tom le barman d'un signe de la main en espérant le faire venir.

- Je vais prendre la même chose que toi, entre rejets il faut être soudés, miss "Black". Répondit-il sur le ton de l'humour en faisant référence au statut familial compliqué de son interlocutrice, et sachant pertinemment que ça n'allait pas plaire.

Après quoi, il enchaîna immédiatement avec le débit de paroles rapide qui le caractérisait.

- Tu m'as l'air bien grognonne, qu'est-ce qui ne va pas ?

Le fin colosse en uniforme et aux bottes cirées se pencha pour passer la porte d'entrée afin de ne pas se cogner contre le haut de son cadre.
Il s'attendait à recevoir une petite remarque comme "vl'à l'général de Gaulle" comme on le comparait souvent à lui de par son facies, sa posture et sa taille... mais rien... la culture était bien différente ici, avaient-ils seulement connaissance des deux guerres mondiales ayant ravagées le monde moldus il y a quelques années de cela ? Certes, cela faisait bien longtemps qu'il s'était rendu compte que ces mondes étaient bien différents mais ici, l'auberge était prêt de la frontière, il s'attendait donc à une exception de sa part.

Après un bref moment de silence, il s'approcha du bar en sortant une enveloppe de la poche intérieure de son uniforme.
"Je désire une chambre pour la nuit" dit-il tout en s'approchant. puis il présenta le papier contenu dans l'enveloppe, il s'agissait d'une lettre cachetée émanant directement du ministère de la magie.
"Le ministère vous dédommagera" affirma t'il au barman. Le temps que le barman vérifie l'authenticité de la lettre, le gendarme en profita pour pivoter sa tête et mieux analyser l'environnement alentours. Il remarqua la présence féminine et, en galant homme qu'il était, il ôta son képi.
Une femme commandant du whisky, c'était de très mauvais goût pensa t'il, d'autant plus lorsque l'on sait les ravages de l'alcool qu'il connaissait bien de par son métier, si même les femmes si mettent... Il se contenta d'hausser un sourcil désapprobateur.
Aux côtés de la jeune femme se trouvait un jeune homme auquel semblait appartenir les elfes qu'il avait dû enjamber en entrant. L'homme ressemblait un peu à ce genre de jeunes riches arriviste se pensant tout permis car papa étant haut placé.


Bref, les premières impressions n'étaient pas bonne.

Enfin... les années de métier de ce vieux chien de garde lui avaient appris à ne pas se fier aux apparences, il tourna donc la tête vers le barman, attendant qu'il termine sa lecture afin de reprendre sa lettre.

Stella bouillonait de l'intérieur, comment osait-il parler de sa famille après tout?! Elle n'eut pas le temps de répliquer que son vulgaire interlocuteur qu'il continuait à parler. Elle tenta tant bien que mal de se retenir, ne voulant pas paraître hystérique dans un bar bondé, mais ne put se retenir bien longtemps.

- Tu veux que je te dise ce qui ne va pas?! Il y a 4 ans de cela, j'ai été envoyée dans une putain de mission suicide où j'ai perdu mon bras et nombre de mes collègues y ont perdu la vie, et aujourd'hui je suis une putain de prof réduite à se bourrer au whiskey pur feu pour ne pas s'effondrer, et maintenant un escroc charlatant charmeur vient me draguer et insulter ma famille!

Sur ces mots, Stella se leva en furie mais manqua de défaillir du à l'abus d'alcool et ne put aller plus loin. Elle se sentit tomber et s'évanouit au milieu du bar, perdant conscience avant même d'avoir touché le sol.

Cosmo observa la furie faire son cinéma en affichant une façade sérieuse, pour ne pas trop la vexer. Intérieurement par contre, il appréciait assez le spectacle. Cependant, lorsqu'il la vit tomber, il eut un réflexe de sécurité, sortit sa baguette et tenta d'appliquer un charme de coussinage au sol sur lequel elle s'effondrait, afin de le rendre moins dur et d'amortir sa chute. Il ne remarqua pas le général de Gaulle immédiatemrnt dans le feu de l'action.

- Quelle déchéance. Murmura-t-il dans sa barbe avant de s'approcher d'elle pour la relever. Il vous reste des chambres ? Demanda-t-il au barman - qu'il alla chercher - en la désignant du doigt, après l'avoir assise contre le comptoir.

Le gendarme commençait à s'impatienter de l'attitude nonchalante du barman et commença a tapoter du doigt sur la table pour le lui faire comprendre.
Soudain la grognasse dévergondée alcoolique se mit à hurler comme un animal, la moitié de ses mots étant déformées dans un balbutiement incompréhensible probablement dû à l'alcool.
D'abord surpris par l'augmentation soudain du volume sonore, De Gilbart repris rapidement ses esprits pour figer la situation.
Il poussa un soupir face à cette situation pitoyable qu'il avait vu bien trop de fois dans sa carrière, "ben voyons" soupira t'il avant de quitter le bar pour s'approcher de la malheureuse jouvencelle semblant être dans un coma éthylique.
Il s'approcha d'elle en demandant aux quelques curieux et "intéressés" de s'écarter.
Il analysa rapidement le corps, pris le pouls de la jeune femme en lui parlant afin de voir si elle reprenait connaissance et parti du principe qu'il s'agissait (encore) d'un coma éthylique de par l'odeur d'alcool qui lui fouettait les naseaux, il commença à la mettre en position latérale de sécurité pour éviter qu'elle ne s'étouffe et à prodiguer les premiers soins.
Tout en réalisant son devoir, Olivier repensa aux paroles de la jeune femme, à son récit qui correspondait étrangement à celui d'un dossier auquel il avait travaillé au ministère de la magie il y a justement 4 ans...
"Comment se nomme cette demoiselle ?" demanda t'il au barman tout en lui demandant de l'eau pour la jeune femme dans l'optique de ses soins.

Cosmo se saisit de la clé, et sortit de sa poches quelques pièces, qui devaient bien valoir le double du prix de la chambre. Il les posa avec négligence face au barman désemparé à qui il adressa un sourire amusé.

- Buvez donc un verre à sa santé mon brave, au lieu de paniquer comme cela.

Après quoi, il pivota en direction de la jeune femme et remarqua le... Il crut rêver. Le général de Gaulle était au Chaudron Baveur ? Un moldu célèbre, ici, en train de s'occuper de Stella ? Mais comment diable avait-il atteri là ?

- Euh... Elle se nomme Stella Black. Mais... Vous êtes le général de Gaulle ?!

Il était visiblement décontenancé, devait-il contacter le ministère pour l'avertir de la présence moldue ? Il en oubliait presque son ancienne collègue qu'il n'observait plus que du coin de l'oeil, obnubilé qu'il était par le gendarme.

Faute de mieux étant donné que le barman n'avait pas compris sa demande et que ses potions étant trop précieuse, le gendarme pris le reste du verre de whisky de la jouvencelle pour la lui verser sur le visage afin de tester si cela suffisait à lui rendre conscience.

"petit con" pensa t'il en voyant l'autre s'esclaffer devant une telle scène.
Puis il repris ses soins.
Toutefois lorsque le jeunot lui apprit le nom de la jeune femme d'un air béat, il marqua un temps d'arrêt. La coïncidence était de trop, il s'agissait du même nom que d'un des auror dont il avait aidé il y a quatre années de cela.
Cela signifiait que oui, celle qu'il prenait comme une simple alcoolique marginale comme une autre qu'il avait tant eu à gérer dans sa carrière s'avérait être finalement une alcoolique vétéran ayant donné sa vie pour les autres, une ancienne héroïne tourmentée par son passé, un visage qu'il pouvait mettre sur le nom qu'il avait aidé par le passé.
Cette heureuse découverte lui donna un baume au coeur, il avait mal jugé cette femme et peut être, se dit il, que je juge mal aussi cet autre "petit con", peut être que finalement lui aussi il...

"Mais... Vous êtes le général de Gaulle ?!" dit le petit con.

"Ah d'accord il se fout de ma gueule" Se dit Olivier.
Il se releva, surplombant ainsi toute la salle puis ne pu s'empêcher de lancer un regard noir à l'impertinent. Il avait appris et avait l'expérience de gérer ce genre de provocations mais il ne supportait pas l'irrespect.
Il se dirigea vers le bar en ignorant le petit gredin puis, tout en récupérant sa lettre et en la rangeant dans son uniforme, il dit d'un ton froid au barman :
- "La prochaine fois, lorsque je vous demande quelque chose, faites le".
Il ne développa pas plus, ayant remarqué l'état de choc du barman, ce qui était plutôt étonnant au vu de son métier d'ailleurs...

Stella commença à reprendre connaissance, petit à petit, entendant la voix de cet insuportable dragueur qu'est Cosmo, ainsi qu'une autre voix, plus grave, et des pas qui s'éloignèrent. Stella compris qu'ils appartenaient à cette autre voix. Elle essaya d'ouvrir les yeux mais avait beaucoup de mal. Elle tenta de bouger ses doigts et fut heureuse de voir qu'elle y arrivait. Dans un effort ultime, elle réussit à parler, en balbutiant.

- Où ... où suis-je ? ... Qu'est-ce ... Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Le medium n'allait pas en démordre et s'apprêtait à suivre le général pour avoir sa réponse, quand il entendit des éclats de voix assez pitoyables s'échapper du sol. La furie reprenait conscience, et il valait mieux s'occuper d'elle en priorité. Il lança donc un dernier regard incrédule en direction du gendarme avant de s'accroupir près de Stella et de lui tendre la main pour l'aider à se relever. D'une voix plus douce que tout à l'heure, il expliqua :

- Tu as trop bu Stella, tu as fais un malaise et un homme qui ressemble au Général de Gaulle t'a réveillé en te versant ton whisky sur le visage. Viens tu n'es pas en état de rentrer, je t'ai loué une chambre. Tu peux te relever ?

Occupé dans son action et préoccupé de l'état de la femme, le gendarme n'écouta que partiellement la réponse du barman affolé.
Voyant la jeune dame reprendre connaissance, le capitaine se redirigea vers elle tout en replaçant sont couvre-chef.
En s'approchant, il entendit la proposition de l'homme, ce à quoi il réagit :

- "Je crois qu'il vaut mieux que madame rentre chez elle pour ce soir" lui dit il en l'écartant doucement mais fermement d'un revers de la main.

Ayant déjà vécu cette situation bien trop de fois, le capitaine savait qu'il valait mieux les séparer afin qu'ils se calment tous les deux au calme sans commettre d'autre trouble. Il ne fallait pas qu'ils dorment sous le même toit ou se recroisent de la soirée. D'autant plus que la femme n'était pas sobre.

Bien sûr, il avait prévu autre chose pour la soirée mais il ne pouvait pas laisser une personne ainsi, d'autant plus qu'il était curieux de voir ce qu'était devenue cet auror qu'il avait connu indirectement par le passé.

Suite à l'état de la jeune femme, il se tut sur le fait qu'ils se connaissaient de nom et d'action et tendis le bras vers la demoiselle afin de la raccompagner chez elle. Il fallait déjà sortir du bar afin de discuter plus au calme. https://magicae.forumactif.com/t36-chemin-menant-au-chaudron-baveur-cote-moldus

Le soleil était presque levé lorsque qu'Olivier fut de retour au chaudron baveur. Le comptoir était fermé et Olivier avait oublié le numéro de sa chambre, normal étant donné qu'il n'avait même pas les clés.
Au moyens de grands efforts dû à la fatigue, il reconstitua mentalement ce qu'il s'était passé au moment où il avait demandé une chambre pour la nuit... Il se souvient d'avoir montré sa lettre au barman et que pendant que ce dernier la lisait, Stella Black fit un malaise... Il lui a porté secours, a récupéré sa lettre et... oh non... Il avait oublié de récupérer les clés sur le comptoir en prenant sa lettre, occupé à revenir vers Stella pour l'accompagner hors du bar...

"Oh noooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooon" gémit t'il avant de se traîner péniblement vers la sortie du bar, condamné à aller dormir dans sa voiture. https://magicae.forumactif.com/t36-chemin-menant-au-chaudron-baveur-cote-moldus

Il avait passé toute la nuit dans cette voiture durant le trajet pour finalement aussi la finir ici.
Telle était la dure vie du gendarme.

Stella entra dans le bar, ses robes dans son sac. Elle baissa le regard lors de la traversée du bar, mais pouvait jurer entendre tout le monde chuchoter et la dévisager, toutefois, elle s'attendait à des remarques sur à quel point elle avait agi telle une dévergondée la nuit dernière mais aucune remarque ne vint. Peut être ce gendarme, après ce qu'elle lui a dit hier, avait ordonné de ne pas l'importuner, ou peut être tout simplement se faisait-elle des films. Elle s'approcha de Tom le barman, et il lui sembla entendre un léger soupir. Même sans lever les yeux, elle ne put que deviner le regard à la fois inquiet et surpris du barman, à moins que cela aussi elle l'invente.

- Ne t'en fais pas Tom, j'ai bien appris ma leçon et je ne suis pas là pour boire de toute façon. Sers moi juste un verre d'eau fraîche s'il te plaît.

Stella chercha du regard Cosmo, mais il ne semblait pas être ici pour le moment.

La porte d'entrée du Chaudron Baveur s'ouvra d'un coup dans un grand fracas. Un gros homme barbu y fit son entrée. Souriant, il salua les diverses personnes déjà personnes, qui le saluèrent pour la plupart en retour.

- Salut Charles! Salut Mark! Salut Bertha!

Il se rendit ensuite au bar.

- Et salut Tom! Comment ca va?

Il s'assit sur l'un des tabourets.

- La même chose que d'habitude!

"[...]OICI LE GRAND COMBAAAAAAAT" chantait Olivier lorsqu'il entra dans l'auberge, portant ses deux valises, avançant fièrement vers le bar, comme transporté par sa chanson patriotique.
Une fois arrivé au bar, il posa sa valise de droite pour se libérer un main et saluer l'assemblée présente en retirant son képi.
"Enchanté messieurs, et... madame" il montra du doigt le verre d'eau en ajoutant "très bonne initiative" puis se tourna vers le barman. "holà mon brave, auriez vous l'obligeance de me quérir la clé de ma chambre afin que j'y puisse y accéder cette fois ci ?"

Stella entendit la porte s'ouvrir et un homme rentrer en chantant. Elle se tourna et reconnu le capitaine. Il s'approcha du comptoir et la salua.

- Oui, en effet, j'ai pensé que c'était mieux, merci. Je suis désolée de vous avoir fait conduire hier soir, avez-vous bien dormi malgré tout ?