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Le Chaudron Baveur

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- À la revoyure mon p'tit gars!

[i]Il salua Charles de la main, avant de continuer tranquillement à boire ses consommations.

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Dans la chaleur étouffante du bar, une Apolline légèrement transpirante fit son entrée. Peut-être cette sueur était-elle causée par les températures de l'été, ou bien par une certaine tension qu'elle préférait dissimuler. Une chose était sûre, la large robe dont elle était vêtue ne l'avait pas aidée à rester au frais. Désireuse de faire preuve de prestance, elle avait refusé de s'habiller de façon plus légère. Elle revenait du Chemin du Traverse, traînant derrière elle une valise à roulettes qui semblait étonnamment vide tant elle la tirait avec aisance. De toute évidence, la jeune fille avait rencontré un souci lors de ses emplettes.

Agressé par les effluves d'alcool, son petit nez se retroussa brièvement. C'était une odeur qu'elle avait en horreur, et qui lui rappelait de bien mauvais souvenirs. Elle aurait aimé ne jamais avoir à mettre les pieds dans un tel lieu. Un bar, temple de la débauche et du vice, mais surtout un milieu qu'elle estimait affreusement masculin. Elle se fit violence pour approcher du comptoir, en prenant soin de rester à bonne distance de ceux qu'elle considérait comme de vulgaires pochards, auxquels elle n'accorda pas le moindre regard.

Il ne lui avait fallu que peu de temps avant de repérer celui qu'elle cherchait : John Davies, celui-là même qui l'avait accompagnée jusqu'ici. Dire qu'il ne passait pas inaperçu relevait du pur euphémisme : avec sa stature imposante, il aurait été davantage à l'aise sur deux tabourets plutôt qu'un seul. Par sa seule apparence, ses cheveux et sa barbe hirsutes, cet homme la dégoûtait profondément, mais à cela s'ajoutait ses manières qu'elle jugeait terriblement bourrues. Elle se dit qu'un homme comme lui, sale et puant, était ici parfaitement dans son élément, entre les tables poisseuses et les murs décrépits. Si elle n'avait pas besoin de lui, et s'il n'avait pas jusque-là fait preuve d'une extrême sympathie à son égard, elle l'aurait probablement haï de tout son être. Elle se planta dignement à ses côtés, les mains jointes dans le dos, et bien que perché sur son assise il la dépassait de plusieurs têtes, elle ne semblait nullement impressionnée. D'une voix monotone dénuée de chaleur, elle se mit à réciter une tirade qui, cela ne faisait aucun doute, avait été préparée à l'avance :

" Sir Davies ? Quelques mots, je vous prie. Sans attendre de réponse de sa part, elle enchaîna, dans un anglais soutenu certes parfait mais avec un accent volontairement très français : Je sais bien que je dois rassembler les fournitures nécessaires pour ma rentrée à l'école. Mais je sais également que dans ce monde, rien n'est gratuit, si ce n'est peut-être la méchanceté. Je doute pouvoir m'enquérir de tous les éléments de cette liste sans donner une quelconque contrepartie en échange. Or, j'ignore comment faire, le fait étant que mes poches sont vides. Je me vois donc, à mon grand regret, forcée de quérir votre aide. Veuillez m'en excuser. "

Ses derniers mots, une simple formule de politesse, en réalité elle n'était désolée de rien. Elle soupçonnait le Poufsouffle d'avoir simplement oublié de lui donner ce qu'il aurait dû lui donner, mais avait jugé déplacé, peut-être trop risqué, de le lui faire remarquer de façon explicite. Ce poivrot, obnubilé à l'idée de se vautrer au comptoir d'un bar, avait certainement oublié de s'occuper d'elle convenablement, du moins en était-elle persuadée. Outrée, elle ne se sentait donc aucunement coupable de se montrer si glaciale envers un homme à qui elle devait pourtant beaucoup.

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"[...]tilisé une vis de 12 pour un mur porteur AHAHAHAH... mais si c'est drôle ! vous l'avez pas ? j'vous explique, en fait c'est parce que... bon laissez tomber" abandonna Olivier dans sa tentative d'explication de blague.

"Je vous en prie..." dit il en tirant la chaise dans sa galanterie habituelle pour qu'elle puisse s'asseoir.

Après les quelques mondanités faites, Olivier demanda :

"Vous êtes professeure de métamorphose il me semble, ça a l'air passionnant, pourriez vous m'en parler ?"

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Stella fit mine de rigoler a la blague de son interlocuteur mais ce dernier comprit qu'elle n'avait pas saisit la finesse de son humour. Elle fut donc soulagée lorsqu'il décida de parler d'un sujet sur lequel elle est plus a l'aise.

- Eh bien mon métier est d'enseigner aux élèves de Poudlard l'art complexe de la metamorphose. La métamorphose consiste à transformer un objet, un être vivant ou une partie d'un être vivant en quelque chose d'autre, faute de définition plus simple. Tenez, ce verre par exemple, elle prit un verre dans lequel avait été versé l'hydromel du client précédant et sorti sa baguette, vous pouvez constater que c'est un simple verre, eh bien plus maintenant ... Vitrum ad Arena

Sous les yeux ébahis du gendarme, le verre se transforma en un tas de sable qui s'éparpilla sur la table. Stella repris la parole

- Ceci, par exemple, n'est qu'un sortilège enseigné aux deuxiemes années, a mon niveau, je peux pratiquer la métamorphose humaine. J'ai obtenu toutes mes BUSES et presque tous mes ASPICS à part pour la divination, mais en métamorphose j'ai obtenu un optimal.

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"Impressionnant" dit le gendarme, ébahi par l'explication et la démonstration de Stella.
"Et donc il est possible de maintenir cette forme indéfiniment ? Cet objet est il réellement transformé en sable et non pour une durée déterminée ?" demanda t'il.
Et d'une question en venait d'autre : "Si c'est le cas, est il possible de distinguer un objet métamorphosé d'un réel ? S'agit t'il d'un illusion ou d'une réelle transformation ?"
Le gendarme sortit son cahier de note, attentif aux paroles de la demoiselle.

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Stella sourit au gendarme qui, en tant que moldu, pose des questions plus intéressantes que certains élèves sorciers.

- Alors, les sortilèges de métamorphose sont classés en 5 catégories, les sortilèges de transformations, de dé-transformations, de transfert, de disapparition et d'apparition. Pour garder les choses simples, le sort que je viens d'utiliser fait partie de la première catégorie, et non, ces sorts ne sont pas soumis à une limite de temps, toutefois, en utilisant les sorts de la deuxième catégorie, il est possible d'inverser les effets de ces transformations. En clair, il s'agit d'une réelle transformation mais pas pour autant irréversible si l'on connaît les bons sorts. Si vous utilisez un sort de dé-transformation sur un objet non métamorphosé, donc un réel comme vous dites, rien ne se passera, mais si vous l'utilisez contre un objet métamorphosé, l'objet reviendra à son état initial, comme ceci : Réparifarge!

Le tas de sable auparavant étalé sur la table revient en un bloc et se retransforme en verre. Stella, toujours la baguette fixée vers le verre fraîchement reformé, sourit.

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"Trèèès impressionnant" marmonnait le gendarme tout en griffonnant son carnet.
"Cela fonctionne t'il aussi sur des êtres vivants comme des insectes, des animaux ou bien même des humain" demanda t'il.
"Et que se passe t'il si j'utilise ce sort avec un combustible, par exemple, si j'utilise de l'essence et que je récolte le gaz une fois la combustion accomplie, est-il possible d'user de ce sort ? Et en cas d'absence d'une partie de la matière, l'objet reprendra t'il sa forme initiale ? Et de même, puis-je transformer un objet en un autre de volume différent ?"

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Stella voyait ou son interlocuteur voulait en venir et sourit de plus belle.

- Il est possible de faire des combustions et d'augmenter le volume de combustible, un simple sort d'amplification suffirait, on peut meme créer certaines choses de nulle part, telle que l'eau grace a la formule aguamenti, toutefois, 5 exceptions a cette loi, nommé loi de Gamp, existent, 5 choses que l'on ne peut pas créer par magie, les plus courantes étant la nourriture, l'argent, l'amour et la vie. Bien sur, dans le cas de cés exceptions, il est possible de les dupliquer ou de les amplifier, comme pour la nourriture, mais impossible de les créer du néant.

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Le capitaine prit un temps pour réfléchir aux possibilités et conséquences d'un tel pouvoir, puis, regardant Stella droit dans les yeux, il demanda avec une voix plus grave que d'habitude.

"Un sorcier suffisamment puissant peut-il contrer une tentative de dé-transformation ?"

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Stella regarda son interlocuteur droit dans les yeux, commencant a comprendre.

- Capitaine ? Tout ceci est purement hypothetique bien entendu, n'est-ce-pas ? Vous savez l'importance capitale du secret magique, nous ne pouvons pas intervenir dans le monde des moldus ... Capitaine, m'avez vous amenée diner uniquement a cause de mes competences en métamorphose ?

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"Oh ne vous inquiétez pas, c'est simplement que je mène entre autre une enquête où il est question de métamorphose et je me suis dit que l'occasion était trop belle pour que je ne vous pose pas de questions à ce sujet" Dit il tout en essuyant sa bouche avec la serviette de table.

"D'ailleurs, une toute dernière question sur le sujet : Ne vous est-il pas possible de vous métamorphoser en vous tel qu'il y a plusieurs année ? pour faire en sorte que... vous savez... au sujet de votre bras"

Il enchaîna rapidement afin de ne pas la mettre mal à l'aise.

"Enfin ! Je ne n'aimerait pas vous gêner avec toutes ces questions, à votre tour ! vous avez des questions à me poser ?"

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Stella jeaugea son interlocuteur du regard, elle savait qu'il lui cachait a nouveau quelque chose mais elle savait aussi qu'il ne lui dirait pas quoi. Elle décida donc de répondre a sa dernière question.

- Ce n'est pas si facile, la métamorphose n'est pas une sorte de fontaine de jouvence, et bien qu'il y ait des sorts pour faire repousser des membres du corps, mon bras a été cisaillé lar un sortilège de magie noire, aucune magie ne peut contrer ce type de sorts ni en inverser les effets. Et quand bien même je pourrais le refaire pousser, je ne suis pas sure que je le ferais. Je me suis habitué à vivre avec un seul bras valide, et chacune de nos cicatrices définissent qui on est, elles sont la pour nous rappeler notre identités, nos erreurs et nos batailles.

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Le capitaine était étonné de sa réponse.
Il baissa les yeux, comme lorsque l'on se remémore d'un lourd souvenir.
"C'est une manière de voir les choses... Dites moi, connaissez vous le monde que vous appelez "moldu" ?"

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Stella fut étonnée de la transition et decontenancée pendant un court moment.

- Enfin bien sur que je le connais, et pas seulement par les cours d'etude des moldus, je suis une sang-mêlée, donc ma mere était une moldue, pourquoi cela ?

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John eut un grand sourire en voyant Apolline arriver.

- Ah, si ce n'est pas ma p'tite Apo préférée. Comment ca va ma p'tite Apo?

Lorsqu'il s'aperçut qu'il avait oublié de lui donner l'argent nécessaire pour s'acheter le matériel nécessaire pour Poudlard, il se fit un énorme facepalm.

- Mais quel putain d'idiot je fais!

Un rire bien fort sortit de sa bouche d'où sortait déjà une haleine répugnante d'alcool.

- T'envoyer au Chemin de traverse faire tes achats, SANS te donner l'argent nécessaire!

Il secoua alors la tête, avant de poser sa main sur l'épaule droite d'Apolline.

- Ca ma p'tite fille, c'est une des raisons pourquoi il faut se limiter à une douzaine de chopes de bière par heures, autrement tu peux oublier certaines choses.

Il se mit à rire de nouveau, avant de mettre la poche de son grand manteau, à la recherche d'argent.

- Et bien, je crois que j'ai tout dépensé ce que j'avais sur moi. Bordel!

Il jeta un coup d'œil aux dizaines de bières vide qu'il avait consommé, avant de sortir un papier et un stylo de sa poche gauche. Papier sur lequel il écrivit quelques mots, avant de le tendre à la petite fille.

- Voilà. Prend ce papier, et apporte le à Gringotts. Donne le aux gobelins et ils te donneront alors l'argent nécessaire pour t'acheter tout ce que tu as besoin pour Poudlard. Et même plus, histoire de me faire pardonner mon précédent oubli.

Il lui fit un clin d'œil.

- Souhaites tu que je t'accompagne, ou tu veux y aller toute seule? Tu me semble être bien indépendante, donc si tu ne veux pas de ma présence, n'hésite pas à me le dire, je ne le prendrais pas mal, ma p'tite Apo.

Il sourit de nouveau à la petite fille.

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Olivier continua, mais comme si il était dans un autre monde.
"Et y êtes vous allé récemment ?" marmonna t'il encore...

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- Olivier, au cas ou vous n'ayez pas remarqué, quand j'ai besoin de réfléchir comme la nuit ou vous m'avez trouvée, je me déplace par des moyens de transport moldus, donc si votre question est de savoir si j'ai vu a quel point c'est le bordel chez vous a cause des guerres, oui je l'ai vu, mais avez vous vu chez nous ? Parce qu'aller au ministère, c'est bien gentil mais la réalité est tout autre que ce que dit le ministère, quelque part se trouve une faction dissidante de l'Alliance prête à liberer Grindelwald ou a accomplir son travail sans lui, nous aussi on est en guerre, et peut etre pensez vous qu'une cohabitation sorciers/moldus serait a votre benefice, mais si les moldus apprenaient notre existence, il y aurait de la panique et de la confusion, et c'est exactement ce que Grindelwald et ses disciples attendent pour mettre a bien leurs projets de domination des moldus par les sorciers, donc dites moi, votre monde n'a-t-il pas déjà assez de problemes ? A-t-il besoin d'une guerre sorciers/moldus et meme sorciers/sorciers surles bras en plus de gerer vos guerres moldus ? Je suis complètement en accord avec vous et je soutiens fermement les droits des moldus mais les garder dans l'ignorance est le seul moyen de les garder en sécurité, hors de portée d'autres sorciers pas si bienveillants que moi.

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Le ton condescendant et les paroles de Stella couplée à une fausse interprétation de ses pensées agacèrent assez fortement le capitaine.
Il afficha un rictus, souffla du nez puis pouffa de rire.

"En tout cas vous n'êtes probablement pas dotée du don de divination ma pauvre demoiselle"

Son rire se tut rapidement, il semblait pensif, d'un coup, il secoua la tête avant de reprendre, d'une voix pleine d'entrain.

"Enfin, parlons de sujets plus joyeux... parlez moi de vous Stella !"

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Ma p'tite Apo. Ces simples mots donnaient envie à Apolline d'étouffer Davies avec sa propre barbe. Surtout qu'il n'avait de cesse de les répéter. Quelle manque de respect. Alors que John lui parlait, elle ne fit aucun effort pour dissimuler le dégoût que lui inspirait son haleine, et recula d'un bon pas. Saoul comme il est, il ne s'en fera même pas la remarque, se dit-elle. Malheureusement, cette distance ne fut pas suffisante pour l'empêcher de lui faire l'affront de poser une main sur son épaule. A son contact, elle sentit son poil se hérisser et ses muscles se tendre. Peut-être eu-t-il l'impression d'avoir appuyé avec trop de force, puisqu'Apolline sembla être écrasée sous sa poigne, mais c'est simplement qu'elle se dérobait plus ou moins discrètement de son emprise. De quel droit osait-il la toucher de la sorte ?

Pour couronner le tout, Apolline avait vu juste : c'étaient bien ses travers d'alcoolique qui l'avaient amené à manquer à son devoir, et il avait tant dépensé en boissons qu'il n'avait plus rien à lui donner. Elle accompagna son regard lorsqu'il se porta sur les chopes vides qu'il avait laissées en pagaille sur le comptoir. Pleine de mépris, elle s'apprêtait déjà à tourner les talons, furieuse, lorsqu'il sortit de quoi écrire. Curieuse et intéressée, elle le regarda faire, se doutant qu'elle avait là quelque chose à y gagner. Il lui tendit un papier, avec lequel elle serait apparemment en mesure d'obtenir quelques sous, et il lui fit un gros clin d'oeil au passage. Elle le prit sans hésiter, et alors seulement le gratifia-t-elle d'un petit sourire. En un instant, après avoir obtenu ce qu'elle désirait, elle changea complètement d'attitude. Elle endura même ce p'tite Apo avec une joie factice.

" Oh non, Sir Davies, ne vous donnez pas cette peine. Je suis bien aise de vous entendre dire que vous ne prendrez pas la mouche, car en effet je me passerai sans problème de votre présence. Quant à votre oubli, sachez que je ne vous en tiens aucunement rigueur : après tout, vous avez déjà tant fait pour moi. Je me doute qu'un homme de votre importance à mieux à faire et à penser que de s'occuper de mes petites tribulations. " Elle se retint de porter de nouveau son regard sur les chopes de bière.

Elle se hissa tant bien que mal sur un tabouret, et s'installa gauchement au comptoir, d'où à peine sa tête dépassait. Sans mot dire, elle épongea son front couvert de sueur, et se racla bruyamment la gorge, un langage gestuel grossier qui signifiait qu'elle avait aussi chaud que soif. Il faut croire que bienséance et galanterie ne sont pas les mêmes en France qu'en Angleterre.

" Permettez-moi de vous dire quelque chose. Elle le regarda droit dans les yeux, sans ciller. De nouveau, son ton était strict. Loin de moi l'idée de vous donner des leçons, mais il y a certaines choses à propos desquelles je ne peux me taire. Sachez tout d'abord que mon nom est Doucet, et sauf erreur de ma part, l'usage des prénoms est réservée à un cadre strictement familial, sinon privé, surtout en Angleterre. Mais si je peux tolérer votre familiarité, en revanche je me dois de vous rappeler qu'il est extrêmement malvenu de faire preuve de grossièreté en présence d'une jeune fille telle que moi. De grâce, ayez pitié pour mes oreilles innocentes. Elle marqua une pause, et cette fois-ci son regard se perdit dans la contemplation du comptoir. Ceci étant dit... Il y a autre chose dont je voulais vous faire part. Voyez-vous, j'accorde autant d'importance à mon image qu'au respect de ma vie privée. Quoique vous sachiez à mon sujet, quoique j'ai pu vous raconter... J'aimerais ici que vous me rassuriez, en me jurant de garder tout ceci pour vous. Puis-je avoir votre parole ? "

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John écouta attentivement Apolline, et haussa les épaules lorsqu'elle refusa son offre de l'accompagner à Gringotts. Après tout, il s'attendait à une telle réponse.

- Ahah! Évidemment que tu ne voudrais pas de ma présence, ma p'tite Apo. À ton âge, c'est important de se prouver que l'on peut accomplir certaines choses soi-même! Et puis bon, qui voudrait d'un gros alcoolique comme moi pour l'accompagner!?

De nouveau, il rigola bien fort, avant de perdre graduellement son sourire pendant quelques secondes. Il secoua la tête, puis sa bonne humeur habituelle revint aussi vite qu'elle était partie.

- Attends ne me dit pas que tu veux prendre une bière? Et bah putain, je n'aurais jamais cru cela de ta part, ahah!, dit-il lorsqu'elle s'assit sur le tabouret.

- Ah non? Ah bon, ahahah! Et je croyais qu'on était assez proches pour que je t'appelle ainsi ma p'tite Apo! Il va falloir t'y faire, ca forge le caractère, ahaha! Et dis-moi le si je me trompe, mais je ne pense pas que ce soit quelques mauvais mots qui vont faire du mal à tes oreilles innocentes.

Sur ces derrières paroles, il prit un air sérieux. Air qui devint d'autant plus sérieux lorsqu'il entendit la dernière demande de la jeune fille.

- Ne t'inquiètes pas ma p'tite Apo, je ne dirais rien, tu as ma parole. J'ai bien des défauts, mais la loyauté n'en ai pas un.

Il se pencha près d'Apolinne.

- J'ai, par contre, moi-même une demande à te faire. Des évènements tels que celui qui s'est passé à l'orphelinat, je n'en veux pas à Poudlard. J'ai dû travailler fort pour que l'on t'accepte à l'école, j'espère avoir eu raison de croire que tu pourras t'y adapter sans causer de problèmes. Je peux avoir ta parole?

Le gros homme avait un regard très sévère, presque effrayant.

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Décidément, Davies faisait tout pour l'énerver. A dessein, elle en était persuadée. Encore et toujours cette familiarité déplacée, ces surnoms ridicules, que seule sa mère avait jamais eu le droit de lui donner. Sa sympathie, sa bonté apparente ? Factices. De belles manières qui cachaient probablement un esprit malsain, gangréné par le vice et l'alcool. Sinon quoi il ne s'amuserait pas à la tourmenter de la sorte, en souriant bêtement en plus de ça. Pas de doute, c'était bien un homme comme un autre auquel elle avait affaire. Qui voudrait d'un gros alcoolique comme lui ? Oui, qui ? Tout ce qu'elle lui avait poliment demandé, il venait de le lui refuser.

Le peu de sympathie, ou devrait-on dire tolérance, qu'elle avait à son égard était en train de s'éteindre, comme ces bougies retorses qui refusent de s'allumer malgré les tentatives. A la place, c'est le brasier de sa colère qui venait de s'embraser, et les larmes de haine qui lui montaient ne suffirent pas à calmer le feu qui brûlait ses yeux. Elle sauta rageusement de son tabouret, faisant par la même occasion une croix sur ce simple verre d'eau qu'elle avait espéré. L'expression de Davies avait changé. Finie la bonhommie, adieu les bêtes sourires. Il avait maintenant ce regard sévère, ce visage effrayant de celui qui cherche à dicter ses lois et imposer sa volonté. Le voilà, son vrai visage.

" Vous savez quoi ? Vous avez raison, Davies. Vous n'êtes pas prêt de blesser mes oreilles qui n'ont rien d'innocentes. Après tout, je ne suis qu'une petite connasse, élevée par une mère qui a fait la pute, et un homme qui était un salaud, alors il est certain que j'ai déjà entendu mon lot de saloperies. Elle n'était jamais vulgaire en temps normal, mais elle voulait volontairement choquer, faire regretter à Davies ses paroles. Entendre de tels mots sortir de sa bouche était une horreur, même pour elle-même. Elle regrettait déjà d'avoir parlé de sa mère en ces termes si dégradants, d'avoir ainsi sali sa mémoire. Quant à votre demande, sachez, Sir, que je tiens toujours parole, et que jamais je n'ai trahi une promesse. C'est pourquoi je n'en fais jamais. Et je ne suis pas votre petite Apolline. Je n'appartiens à personne. "

Elle tourna alors les talons pour de bon, empoigna sa valise avec hargne, et s'en alla plus furieuse que jamais, autant contre Davies que contre elle-même.

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Le gros homme se leva brusquement.

- SI TU METS UN SEUL PIED À L'EXTÉRIEUR TU PEUX DIRE ADIEU À POUDLARD!

Tous présents à l'intérieur de l'établissement tournèrent le regard vers l'homme qui, du haut de ses 2m60, dominait de haut tout les sorciers présents. Une grande furie pouvait se lire dans ses yeux. Tandis que deux ou trois clients quittaient le bar, de peur de faire face à sa colère, Davies gardaient les yeux fixés sur Apolline.

Il était sérieux, cela ne faisait aucun doute dans son regard.

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La voix du demi-géant avait tonné si fort qu'Apolline en avait lâché sa valise. Comme foudroyée sur place, elle s'était soudain figée, si bien que même son coeur semblait à l'arrêt. De grosses gouttes de sueur se mirent à perler sur son front, et cette fois il était certain que la chaleur n'en était pas la cause. Alors comme ça, il voulait jouer au gros dur ? Les poings serrés, elle se retourna et...

Leva haut, haut, haut la tête. Furibond, le demi-géant s'était dressé de tout son être et la surplombait largement. L'espace de quelques secondes, elle chercha à soutenir son regard de braise, s'en crut capable, en vain. S'avouant vaincue, aussi douloureux cela était-il pour son ego, elle baissa rapidement les yeux, et bien vite sa colère ne laissa place qu'à la honte et aux remords. Si elle se sentait si coupable, c'était avant tout pour avoir osé insulter sa propre mère. Elle-même estimait qu'elle méritait d'être punie pour cela. Elle demeura silencieuse, et déployait des efforts surhumains pour se retenir de pleurer. Le cri de Davies avait eu l'effet d'un réel choc comme elle en avait rarement connu.

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Davies baissa quelque peu le ton.

- Suis-moi.

Alors que tous les regards étaient toujours posés sur lui, il se dirigea vers l'une des chambres situées au deuxième étage, y débarra la porte avec une grosse clé en fer, puis s'assit sur l'une des deux chaises placées près de la fenêtre de la pièce.

- Assieds-toi.

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Apolline faisait beaucoup moins sa maligne, c'était le cas de le dire. Sans chercher à protester un seul instant, la tête toujours baissée, elle avait suivi Davies à travers le bar sans mot dire. Elle sentait les regards des clients qui les suivaient, posés sur son dos voûté, et se sentait plus honteuse que jamais. Être au centre de l'attention lui plaisait, mais pas pour ces raisons-là. A ce moment précis, elle aurait aimé disparaître, voire n'avoir jamais existé.

Lorsqu'une fois arrivés dans la chambre, il lui intima de s'asseoir, elle hésita. Elle avait peur de l'approcher, de se retrouver face à lui, de l'entendre crier à nouveau. Elle redoutait l'instant à venir, craignait ce qui allait se passer. D'un pas mal assuré, toujours sans oser le regarder dans les yeux, elle s'approcha de la chaise. Elle la recula quelque peu, l'éloignant ainsi du géant, et prit enfin place. Là, elle fixa la pointe de ses chaussures, alors que le stress la poussait à triturer ses doigts de façon machinale.

Probablement devrait-elle s'excuser, dire quelque chose, peut être ainsi n'aurait-il pas à crier. Elle tenta d'ouvrir la bouche, balbutia quelques semblants de syllabes, mais rien de concret n'en sortit.

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