Artère principale

Un homme grand et imposant apparu derrière la petite.
Il jugea le demi-gobelin puis d'une voix calme lui targua.

Range ta baguette, vous faites une scène tout les deux, il y a des familles autour de vous.

Polius dévisagea l'homme qui était apparu derrière la petite.

- Il y a des familles autour? Sais-tu au moins où nous sommes? Il n'y a pas de famille sur l'Allée des Embrumes, idiot!

Maintenant retourne d'où tu viens, et ne te mêle pas de ce qui ne te concerne pas.

Il abaissa alors sa baguette, avant de baisser les yeux vers Mathilde.

- Hmm. Heureusement pour toi, tu as reconnu ma puissance. Je peux comprendre ton erreur de m'avoir pris pour mon stupide frère. Après tout, rare sont ceux qui ne sont pas stressés en ma présence.

Mathilde est rassurée de voir quelqu'un d'autre... Elle ne peut donc évidemment pas se priver de toussoter assez fort pour que ce soit entendu.

- Bon après... Ahem... Ce n'est pas Fillius qui aurait baissé sa baguette mort de peur aussi facilement... Ahem...


Elle s'empresse de s'approcher de son sauveur provisoire. Ses yeux brille un peu, ce ne serait pas l'heure d'un petit feu d'artifice ?

Hunter fit mine de regarder autour de lui en étant surpris. Puis, il revint porter son attention sur Polius.

Oh, c'est vrai ça, l'allée des embrumes. Pas de famille, pas de témoins.

Alors qu'il arborait un sourire narquois celui-ci laissa place sans crier à gare à une expression terrifiante.

Dégage.

Polius grimaça.

- Et pourquoi ce serait à moi de dégager, hein!? J'étais là avant après tout. Toi, retourne d'où tu viens, et apporte cette petite impertinente avec toi. Elle n'a pas affaire ici.

Parce que je te le demande gentiment mais je peux faire autrement. Tu viens de pointer ta baguette sur une enfant sans baguette, j'ai enfermé des gars à Azkaban pour moins que ça. Alors soit tu te montres coopératif soit je vais t'apprendre à l'être.

Lui répondit il sans détour.

Polius hésita quelques secondes, avant de finalement ranger sa baguette.

- Très bien, je vais vous laisser.

Il commença alors à s'éloigner, avant de s'arrêter en chemin, et de jeter un regard à Hunter. De sa besace, il sortit à moitié ce qui semblait être un fouet.

- Mon nouvel achat. Pour avoir voulu jouer les héros, et puisque je ne peux te punir directement comme le minable que tu es, je n'aurais d'autre choix que de punir la petite impertinente lorsqu'elle sera à Poudlard. J'espère que ca te servira de leçon. Mêles toi de tes affaires.

Il jeta un regard à Mathilde.

- Et toi, ca t'apprendra à ne pas respecter Polius Flitwick, le fameux demi-gobelin.

Il rigola, puis quitta les lieux.

Mathilde avait eu un fort tic nerveux en entendant prononcer le nom "Azkaban" mais avait été rassurée de voir que c'était une personne représentant l'ordre et pas un malfrat comme un autre... Et puis bon merde le demi-raté s'avère ne pas être seulement un ancien étudiant de Poudlard... Elle tente de tirer ses dernières cartes sans trop d'espoir.

- On ne punit pas si facilement Elisabeth Duncan monsieur Flitwick, c'est très injuste d'abuser de votre pouvoir contre ma personne...

Bon, le faux nom était passé, d'ici la rentrée il faudra qu'elle pense à se raser le crâne et à changer d'apparence, il faisait sombre sur un malentendu ça pouvait passer. Elle se tourne ensuite vers l'auror en soupirant, prête à ramasser un savon de plus, ce n'était décidement pas sa soirée.

Alors qu'Hunter le regardait partir, il se tourna vers la p-

...

Pour l'auror, c'était de trop, il en avait déjà beaucoup laissé passer. Il n'était pas réputé pour sa gentillesse, loin de là.
Sans plus attendre il pointa sa baguette vers le demi gobelin et murmura.

Incarcerem.

Surpris, Polius n'eu pas le temps de réagir, que déjà il commençait à être enroulé de cordes.

- Mais comment ose tu enculé! Abus de pouvoir! Tu vas perdre ton emploi enfoiré!

Bien sûr. Abus de pouvoir.

Il soupira puis s'approcha de lui. Il l'attrapa par les cheveux et tira sa tête en arrière pour le fixer dans les yeux.

Si j'apprends que cette petite a le moindre châtiment de ta part, tu entendras de nouveau parler de moi. Et crois moi que je serais au courant.

Son ton fut froid, à faire frissonner le plus aguerri des mages noirs. Pour le coup, Hunter n'était pas réputé non plus pour revenir sur ce qu'il disait, beaucoup en avait fait les frais ; Par ailleurs ses nombreuses bavures étaient bien connus mais souvent le ministère passait outre au vu de son efficacité, encore plus depuis l'épisode Karkaroff.

Le visage rempli de haine, Polius fixait Hunter.

- Très bien, très bien.

Espèce d'enfoiré.

Il chuchota ces dernières paroles.

Finite Incantatem.

Sec, il lâcha le demi-gobelin et tourna les talons vers la petite dont il attrapa l'épaule pour la guider autoritairement vers la sortie de cette maudite allée.
En cours de route il lui adressa :

Ne va plus jamais dans cette allée, ce n'est pas un jeu. Tu aurais pu tomber sur des fous furieux.

Polius marcha alors, pour s'éloigner une nouvelle fois d'Hunter et de Mathilde. Arrivée à une bonne distance, il se retourna avant de s'adresser une nouvelle fois à Hunter.

- Sale idiot. Tu pensais vraiment que tu m'avais fais peur. PERSONNE ne fait peur au grand Polius, PERSONNE! À cause de toi, maintenant la petite Mathilde subira DIX fois le châtiment que j'avais prévu auparavant.

Adieu. C'était le grand Polius Flitwick qui, encore une fois, a dupé un autre imbécile.

Préparé cette fois, il transplana alors, et disparu de la vision d'Hunter et Mathilde.

Elle reste un peu pâle et silencieuse et hôche la tête. Elle n'aura le courage que d'avaler sa salive et pas de remercier son héro du jour comme il le mériterait... Il lui faudra un peu de temps ce soir pour retrouver son calme, beaucoup de temps pour remettre en question l'idée qu'elle s'était fait des aurors, et... très de temps pour réaliser qu'elle venait de gagner une sacrée immunité contre le demi-gobelin dont elle abusera avec joie, évidemment.  


- AH

Ben du coup non... Bon... C'est où le magasin de déguisement de pré au lard ?

- Vous pourriez changer des attributs de mon visage s'il vous plaît ? Ou ma coupe de cheveux par la magie ? Je peux vous payer j'ai des gallions...

Sait on jamais, il fait le malin à avoir l'air puissant avec ses sorts de corde peut-être qu'il peut. Enfin elle n'insisterait pas et s'en irait sans s'éterniser mais elle tenait quand même à voir l'expression et les réactions de l'aurore fasse à cette dernière provocation.

L'auror, qui était déjà prêt à repartir observa la gamine après sa demande.

Non. Je ne bluff pas. S'il vient à mettre en état ses menaces, il sera mis à pied. J'ai mes contacts à Poudlard, je serais au courant.

En voyant la mine inquiète, bien qu'elle tentait de le cacher, de la fillette il sortit un objet de sa poche.

Prend ce morceau de parchemin. Si problème il y a tu tapes deux fois avec ta baguette dessus et je préviendrai une amie, une de tes futurs enseignantes.

- M... Merci infiniment...

Balbutie-t-elle au final. Mathilde et les gentils 1 créature hybride à complexe d'infériorité 0. On aura pu voir que le parchemin avait eu un effet grandement rassurant sur la jeune fille qui prendra ses jambes à son coup en tâchant de se faire discrète.

Un petit sourire mauvais aux lèvres, Apolline était de retour dans l'Allée des Embrumes. Celle-ci était encore plus sombre qu'à l'accoutumée, et la jeune fille comprit alors que l'heure avait tourné depuis longtemps. Sans qu'elle ne s'en soit rendue compte, la soirée avait déjà débuté. Mais malgré l'obscurité grandissante, elle n'avait plus peur, car elle était désormais en possession d'une baguette. Si entre ses mains novices elle n'était pas encore une arme, au moins était-elle une force de dissuasion. Elle estimait que cela suffirait, au moins le temps de rejoindre l'artère principale, doutant que quelque chose de réellement grave puisse lui arriver en pleine ville. Le brouhaha incessant du Chemin de Traverse avait baissé en volume, et en cas de danger vraiment important, crier lui suffirait probablement à obtenir de l'aide.

C'est donc relativement confiante qu'elle avait décidé de reprendre son exploration de cette curieuse Allée des Embrumes, qu'elle pensait receler de choses plus intéressantes que celles que l'on pouvait trouver dans les boutiques classiques. Après tout, c'est bien ici qu'elle avait obtenu son précieux tatouage. Alors qu'elle marchait, elle aperçut au loin une autre enfant. Finalement, il y en avait pas mal, dans cette rue. C'était là l'occasion parfaite de confirmer les craintes qu'elle avait sur sa prétendue incapacité à socialiser, ou au contraire de les balayer d'un coup d'un seul.

Une question lui vint alors : comment l'aborder ? Elle devait trouver un prétexte, une excuse, un mensonge. Quelque chose de moins spectaculaire, de plus classique que de débarquer baguette à la main comme elle l'avait fait quelques instants auparavant. Oh, en voilà une idée intéressante. Qui lui permettrait de plus de jauger directement son interlocutrice.
A l'aide d'une marche rapide, elle s'approcha de la jeune fille qui lui tournait le dos. Là, elle laissa tomber juste derrière elle un gallion sur le sol.

" Excusez-moi ? Mademoiselle ? Il me semble que vous avez fait tomber quelque chose. "

Scarlett, qui n'était pas particulièrement rassurée par l'ambiance austère des lieux, ne manqua pas de sursauter en entendant quelqu'un l'interpeller. Elle se retourna, baguette en avant, avant de demander d'une voix précipitée. 


- Pardon ? De quoi parlez vous ?!

Elle s'aperçut alors qu'il s'agissait d'une fillette de son âge, ce qui lui arracha un sourire nerveux, avant qu'elle ne rectifie. 


- J'ai du mal entendre, que m'avez vous dit ? 

Demande t'elle en regardant au sol, pas certaine d'avoir fait tomber quoi que ce soit. 

A en juger par la vive réaction de la jeune fille, Apolline estima qu'elle était probablement inquiète et effrayée, en se baladant ainsi seule dans cette ruelle. Cela signifiait qu'elle avait probablement quelque chose d'important à y faire, si elle osait braver le danger de la sorte. Il s'agissait maintenant de découvrir quoi.
Cependant, quand bien même elle avait brandi sa baguette, elle n'était probablement pas dangereuse. Peut-être était-ce même la première fois qu'elle tenait quelqu'un en joue. Déjà, son jeune âge indiquait qu'elle en savait probablement aussi peu qu'Apolline, mais c'est surtout le fait qu'elle se soit risquée à perdre sa cible de vue pour fixer le sol qui indiquait qu'elle n'avait aucune science du combat. Une erreur grossière, pensa Apolline.

Certaine de n'avoir rien à craindre, elle ne broncha pas d'un poil, son visage exprimant une froide indifférence.

" Là, fit-elle en désignant la pièce d'un doigt tendu. Je crois que vous avez fait tomber un gallion. "