L'Apothicaire

L'apothicaire sortit de l'arrière boutique, un vielle homme cheveux grisonnant et voix grave.
Il toisa la fillette d'un regard dénué d'intérêt et pris la parole :

- Que puis-je pour toi fillette si c'est du jus de citrouille que tu cherche il n'y en a pas ici Hahaha..

Le vieillard s'étouffa presque avec sa propre blague et d'un souffle puissant crachat au sol un énorme glaire jaunâtre qui semblait presque prendre vie.

- Alors parle et ne me fait pas perdre mon temps !

Mathilde dévoile un sourire éclatant, elle apprécie l'aptitude du marchand qui est assez prompt et ne perd pas son temps en divers salamalek.

- Je veux deux choses. Deux elixirs déjà tout fait, peu importe les effets, surprenez-moi...

En effet, elle souhaite juste comprendre comment on mélange des ingrédients pour en catalyser les effets, pas de temps à perdre à savoir si c'est pour charmer les garçons ou pour rendre la langue violette elle n'en a rien à faire.

- Et les ingrédients classiques des potions des trois premières années à poudlard. Tout le tralala on a pas tout le temps mais j'ai tous les gallions alors perdons pas plus de salive que... cette dernière goutte.

Et pour illustrer son accord avec les précèptes du viel homme, elle crache au même endroit que lui sans aucune manière et espère ne pas avoir à gâcher plus que ça sa salive en parlotte inutile. Le corbeau qu'elle a à l'épaule gauche croasse pour ponctuer sa phrase pour le moins... énergique.  

Le vieillard sourit à l'idée d'arnaqué cette petite fille crédule est pressée il repris la parole :

- Alors rien que pour vous voici un remède contre les furoncles et une très rare potion de ratatinage pour la modique somme de 40 galions et un assortiments de tout les ingrédients nécessaires pour la première, deuxième et troisième année au collège Poudlard.

Il ce concentra pour ne pas explosé de rire devant la fillette :

- L'assortiments vaut donc 60 galions pour le tout je vous fait une petite remise vous me devez donc 95 galions jeune fille.

- Oui ok on avait dit pas de blabla... Merci pour les savants calculs et gardez la monnaie.

Mathilde sort de sa chaussette une bourse de 100 gallions. La bourse est brodée avec les initiales E.K. elle en déverse le contenu prestement sur le comptoir, laisse le tout et s'empare de son dû à prix malin. Une formidable affaire à coup sûr. Etant sur le point de partir elle se retourne vers le vendeur l'air complètement neutre.

- A la revoyure, essayez de trouver mieux que des potions pour l'acnée si possible la prochaine fois.

Manquant de s'étouffé un seconde fois il salua la fillette en riant :

- Hahaha n'hésite surtout pas à repassée et quand tu veux HAHAHA !!

La petite fille renvoie le sourire et fais une petite révérence.

- Avec joie =)

Elle s'eclipse ensuite en courant vers l'allée des embrumes et rabattant sa capuche. Le vendeur risquait d'avoir une sacrée surprise quand un dénomé "Erik Kaiser" viendrait lui rendre visite dans sa boutique après avoir été victime de pickpocket. Celui-ci avait placé un de ces fameux bout de parchemin qui quand on le coupe permet de retrouver la direction de l'autre morceau duquel il a été coupé sur sa bourse au cas où il se ferait voler. Ce bon monsieur menacerait certainement d'appeler les aurors, le ministère où de casser tout le magasin s'il ne récupérait pas sa bourse. Mais ça ce n'est plus une histoire pour Mathilde qui était désormais dans l'allée des embrumes.

L'homme aux cheveux grisonnants leva son long nez aquilin hors du quotidien pour observer l'enfant qui venait de lui faire relire sa ligne en l'abordant. D'une voix plutôt lasse et désagréable, il railla sa formulation. 


- Je t'ai déjà accordé une seconde rien qu'en t'écoutant me demander de t'en accorder une. 

Il replia le journal soigneusement, le déposa sur le comptoir avec ses lunettes par dessus, et attendit quelques petites secondes avant d'arquer ses sourcils broussailleux et de rajouter : 


- Dis-moi plutôt ce que tu veux, veux-tu ? 

Sa voix rauque et affaiblie de personne âgée ne le rendaient pas bien impressionnant, mais lui donnaient plutôt l'air d'une personne aigrie par le temps et l'évolution du monde qu'il engendrait, dont le train s'avérait bien trop rapide pour que son corps en fin de vie ne lui permît de le suivre. 

Bien que sa tentative de politesse n'ai pas rencontré le résultat escompté, le poufsouffle n'en démordra pas, il ne c'était pas encore fait refouler, de plus, la réaction de l'homme dévoilait clairement le tableau qu'Alex n'avait pas eu la capacité de discerner plus tôt, il lui fallait aller à l'essentiel dans sa demande. Son expression à peine ébranlé il repart à la charge cette fois sans passer par quatre chemins.

-Je suis à la recherche de travail, je me demandais si vous aviez besoin d'aide supplémentaires dans votre boutiques.

L'homme souffla sardoniquement du nez en écoutant sa demande. Il se leva de sa chaise et toisa le garçon du regard, en commençant par ses chaussures pour finir par son visage. 


- Et t'y connais quelque chose dans l'art subtil des potions, toi ? T'y connais quelque chose en ingrédients, pour penser qu'tu peux être utile ? 

Il soupira sèchement et se rassit. 


- Tu es à peine plus haut qu'un chaudron, tu veux faire quoi ici, exactement ?

Difficile d'abattre le poufsouffle, pas avec des regards qu'ils s'étaient déjà imaginés recevoir, il était conscient qu'il aurait dû mal à trouver un travail autre part que chez un marchand peu scrupuleux en quête de main d'œuvre peu regardantes sur leurs salaires et leurs conditions de travail. 


-Oui malheureusement je suis jeune, mais je travaillais déjà quand je faisais la moitié de cet taille je suis parfaitement capable de travailler et je me suis assez informé sur les potions et les ingrédients pour me rendre utitle.


À ces mots là, le garçon s'y attendait déjà plus. Son étude de marché des plus sommaires lui avait faits réaliser qu'hormis à la boutique de baguettes ce n'est pas ses compétences en ménage qui risquait d'être les plus utiles, même en tant que coursier la magie pouvait le remplacer bien plus efficacement qu'une machine remplacerait des ouvriers. Qu'est ce qu'il pensait pouvoir faire exactement ? Il était bien trop simplet pour y avoir réfléchi en long et en large, tout ce qu'on lui avait jamais demandé, c'était faire ce qu'on lui demandait sans se soucier de si oui ou non il voulait ou pouvait le faire.

-Qu'est ce vous me pensez incapable de faire dans ce cas ? Je vous assure, que je vaut la peine d'être engagé. Prenez moi en essai si vous le souhaitez je vous promets que vous ne serez pas déçu !

Il eut un second soupir assez similaire au premier, et considéra la requête de l'enfant pendant quelques secondes. 


- Ce que je te pense capable de faire ? Des âneries. Mélanger les ingrédients entre eux. Mal étiqueter. Mettre une éternité à trouver ce que cherche un client. Casser des fioles. Ce genre de choses que font les gamins dans ton genre. 

Détailla-t-il avec beaucoup d'optimisme. Ce vieillard respirait le bonheur, il allait sans dire. 


- Mais enfin. Tu veux un essai ? Tu l'auras voulu, ajouta-t-il en remettant ses lunettes et en se saisissant d'une plume argentée de grande qualité pour noter quelque chose sur son journal. C'est quoi ton nom, que je sache où envoyer la note des pots cassés ?

-Croyez moi il n'y a sûrement pas d'autres gamins dans mon genre qui soit venu vous demandez du travail !

La note des pots cassés ? Voilà qui lui rappelait des souvenirs, et pas que des bon. Alex avait eu une chance de se prouver plus facilement qu'il ne pensait il s'imaginait déjà silloner les différents magasins du chemin de traverse essuyant refus sur refus, il n'avait pas à se plaindre mais la partie était loin d'être fini il pouvait, et risquait même de perdre cet occasion comme les remarques cinglantes de l'homme le lui firent si bien comprendre.


-Alex Mitchell monsieur.

Lorsque Alex répondit, dans le fond de la pièce, les bruits des recherches de la jeune femme se turent un instant, furtivement, avant de reprendre un peu plus calmement par la suite... Le vieil homme ayant quant à lui terminé de noter le nom du garçonnet, lui ordonna sèchement :


- Eh bien va donc servir Miss Lestrange, Alex. Je te préviens, c'est une cliente importante et compli... Exigeante, se rattrapa-t-il. Allez, du nerf !

Il claqua deux fois des doigts à son égard avant de retourner à son journal, le laissant se débrouiller. 

-Bien reçu !

Le garçon se dirigea sans se faire plus prier vers la jeune femme que le gérant lui même semblait préféré éviter. Se débarrassant de son air enjoué peu professionnel, il se contentera de lui offrir un sourire affable. 


-Bonjour, mademoiselle, auriez vous besoin d'assistance ?

La jeune femme se releva avec délicatesse à l'approche d'Alex. Elle était vêtue d'une robe de sorcière noire et brodée de motifs floraux dorés et brillants, d'une qualité telle que le garçon ne pouvait espérer s'offrir ne serait-ce qu'un centimètre carré de l'étoffe dont elle était faite. Son visage quant à lui, était d'une beauté à couper le souffle, mais il n'inspirait bizarrement pas tant de sympathie, peut-être plus une sorte de fascination morbide. Quelque chose émanait d'elle qui avait de quoi mettre mal à l'aise, sans qu'on eût pu mettre le doigt dessus. 


Elle le toisa d'un oeil quelque peu hautain, puis lui adressa un sourire narquois, mais surprenant. Elle n'avait pas l'air à première vue d'une personne à sourire à quelqu'un qui comme Alex, devait travailler pour subsister convenablement à un âge si précoce. Mais elle le fit tout de même, avant de lui répondre d'une voix douce et très articulée, presque lancinante. 


- Bonjour, j'en ai grand besoin en effet. Passiflore et houblon, dictame, une goutte de sang de dragon, suédois à museau court de préférence, muqueuse de dragon d'eau et spores de champignons. Ceux qui sont dans les rayons sont d'une qualité... Bien malheureuse. 

Son sourire s'élargit. 

Le vieil homme soupira discrètement en regardant la sang-pur du coin de l'oeil, avant de murmurer d'un air excédé, de sorte à ne pas se faire entendre. 


- C'est toujours la même chose, avec elle... Enfin bref, il semblerait qu'elle veuille faire un gaz étrangleur. Va-donc dans la réserve derrière, tout est étiquetté, cherche dans le fond pour trouver les arrivages les plus frais. Allez, qu'on en finisse, ALLEZ ! 

Ordonna-t-il avec de grands gestes de la main, pressé qu'il était de voir la jeune femme dehors et de retourner à son journal. 


Derrière lui, une porte menait à une salle qui contenait probablement bien plus d'articles encore que la boutique en elle-même. Par chance pour Alex, l'apothicaire était un homme excessivement bien ordonné. Son métier l'exigeait, après tout.