Bureau du directeur de Poufsouffle

Bureau dont la porte claqua dans un bruit assourdissant et abrupt. La missive avait été reçue, et la réaction n'avait pas tardé. Il était rarissime que le directeur du conseil d'administration de Poudlard se déplaçât jusqu'à l'école qu'il administrait, ironiquement, mais là n'était pas le moment pour songer à ce fait : cela sentait mauvais, et pas simplement parce que Davies était un pochtron. 


- John Davies. 

Annonça l'homme qui parut, avec dans la voix cette pointe saillante de mépris, et dans le regard une lueur dédaigneuse à l'égard du demi-géant. Il n'eut pas droit à plus de politesse, pas un salut, simplement son nom jeté là comme on aurait jeté une tomate sur un supplicié. 


- Explications. 

Ordonna-t-il, comme à un chien, en prenant grand soin de ne rien toucher dans le bureau, comme si chaque objet était sale et indigne qu'il posât le doigt dessus. Il ne sembla même pas remarquer la présence de Norbert.

- Ah Norbert, entre, entre. Je te serre un verre de whisky? Ou de rhum? Vodka peut-être? 

Davies lui même prit une grande gorgée dans une chope contenant un liquide divin non identifié.

- Avec toute la merde qui se passe, ca peut pas faire de mal!

Il remarqua ensuite le patriarche Lestrange.


- Rodoplhus Lestrange. Y'a pas d'explications à donner. Ca part en couilles à Poudlard là. J'ai aucune putain d'idée de ce qui se passe dans ma propre putain d'école! 

Il soupira, avant de tendre une chope au président du conseil d'administration.


- Un verre, m'sieur?

- Un verre... Un verre ? Ça «part en couilles» ? 

Répondit-il, d'un air calme et plus que sardonique. 


- Vous en avez, des couilles, pour accueillir le risque pour la vie de vos élèves et l'avenir de notre nation que votre nonchalance fait peser sur tous avec un verre. 

Norbert ayant osé parler, il le remarqua enfin dans le coin de la pièce et le fustigea d'un regard dédaigneux. Il ne parvenait toujours pas à comprendre ce qu'une Lestrange avait bien pu aller faire avec un benêt pareil, et ce malgré la décadence de la partie américaine de la famille. 


- Même ce nigau... rbert, se rattrapa-t-il, ce cher Norbert semble se faire plus de souci que vous ! 

Son attention se reporta sur lui, entièrement. 


- Même si visiblement des enfants sont plus affûtés que lui. Une créature, dites-vous ? Je vais vous parler d'une créature : Rubeus Hagrid, repéré aux côtés de l'Alliance, et fort probablement dernière personne à avoir ouvert la chambre des secrets. La généalogie de... Son espèce est un peu dure à suivre. 

Il observa alors Davies, au dessus de ses lunettes. 


- Aucun lien de parenté, à tout hasard ?

- Une théorie, Norbert? Dis-men plus! Je suis ouvert à toute putain d'idée pour régler ce problème. Tu penses vraiment qu'une créature aurait put faire ca sans que personne ne l'aperçoive? Hmm, c'est possible, mais ca reste difficile à croire. Dans tout les cas faudra mettre ca au clair. Une chose est sûre : Le responsable est très probablement le même que celui qui avait ouvert la chambre des secrets la dernière fois.

Il but une gorgée de whisky, puis roula des yeux aux propos de Lestrange.


- Mon cher Rodolphus, vous me semblez bien arrogant aujourd'hui! 'Fin, pas que ce soit différent de d'habitude, mais bon! Moi, affilié à Rubeus Hagrid? Elle est bien bonne celle-là! Je suis désolé que ma généalogie soit difficile pour vous à suivre, après tout, à force de marier vos sœurs et vos cousines, vous êtes habitués avec de plus petites généalogies, mais tout de même! Si vous êtes ici simplement pour insulter mon intégrité et mon désir de protéger cette école, vous pouvez disposez Rodolphus!

Le profond mépris qu'il avait pour le demi-géant n'avait à présent plus rien d'occulte, son regard suintait le dégoût le plus virulent à son égard, mais il ne parut pas s'énerver de la pique. 


- Mon arbre généalogique est suffisamment accessible pour que vos sornettes diffamatoires soient démenties par n'importe quel observateur de bonne foi. 

Répondit-il tout de même assez sèchement.


- Quant à votre pseudo-intégrité et votre soi-disant désir de protéger cette école, vous n'avez qu'à les montrer au lieu de vous saouler aux frais du contribuable. Vous insinuez que Hagrid se trouve ici ? Prouvez-le. Vous pensez qu'une bête de la mythologie moldue est cachée là ? Trouvez-la. Ce ne sont pas que vos postes que vous risquez s'il y a des morts, sachez-le. 

Il fustigea les deux d'un air mauvais, avant d'ajouter à l'égard de Dragonneau : 


- Quant à vous, ne soyez pas ridicule, personne n'insinue que l'acromentule aurait fait cela, la dernière fois il n'y avait eu aucune pétrification et cette chose n'est plus à Poudlard, mais qui sait ce que la chambre renferme d'autre ? Quel besoin avez-vous donc de défendre un criminel et un terroriste sur cette base branlante ? Ridicule. 

Il jeta sur le bureau de Davies une liasse de documents, sans prendre la peine de lui expliquer, mais le directeur put d'office appercevoir un blâme officiel, et le reste ne semblait guère plus réjouissant. 


- Le Ministère ne reculera pas devant ces revendications ridicules. Cette histoire ne doit pas fuiter pour éviter tout mouvement de panique similaire à ce qui a été vu en France, vous avez donc sérieusement intérêt à retrouver le coupable dans les plus brefs délais. Pas de droit à l'erreur, pas de temps à perdre. 

Il sortit ensuite en trombe, avec un frisson écoeuré, comme s'il avait été tout du long incommodé par l'odeur de Davies.