Morgane prit une grande inspiration avant de reprendre la parole.
Très bien, monsieur, vous voulez la vérité, la voici. L'année dernière, je n'étais pas très bien, j'étais de nature conflictuelle et compulsive et c'est en partie pour cela que je suis allée dans ce centre, pour faire la paix avec moi-même, et ça m'a beaucoup aidé, seulement, quand j'ai quitté Beauxbâtons pour aller là-bas, je n'étais pas très populaire. Je m'étais disputée avec certains élèves, et ce que j'ai été obligée de faire au centre ... Les blessures que j'ai été obligée d'infliger aux trafiquants pour sauver ma vie mais aussi celle d'Ida et d'Isis m'ont rendue encore moins populaires. Ceux qui me détestait pour ma nature conflictuelle y ont vu là une "preuve" à leurs yeux que je n'étais qu'une folle agressive. Dès la rentrée, j'ai eu droit à des murmures et des appellations, meurtrière étant la principale, et j'ai fait de mon mieux pour les ignorer. L'autre jour, en revanche, je me dirigeais vers un pommier plutôt éloigné du château, j'ai toujours pu m'y installer en paix, une sorte de sanctuaire où je m'isolais. Je comptais lire paisiblement, mais je suis tombée sur une de ces personnes qui m'en voulait et me voyait d'un mauvais œil. Cette personne m'a menacé, me demandant de ne pas l'approcher et de ne pas approcher ses amis, parmi lesquels se trouve ma propre amie. Le fait est que, quelques minutes après, j'étais au sol, paralysée et humiliée, d'une façon que je ne décrirai pas. Je pense que l'élève en question s'est rendu compte qu'il ou elle était allé trop loin car j'ai été libérée et la personne s'est excusée. On a alors atteint un arrangement, je ne parlais pas et je ne me vengerai pas si cette personne ne parlait pas de mon humiliation. Pour conclure, je dirais que c'était plutôt une dispute qu'un combat, et cette dispute a été réglée à l'amiable, aussi, vous n'en n'entendrez plus jamais parler, et je respecte ma part de l'engagement, je ne ferai rien à cette personne, pas que je comptais lui faire quoi que ce soit de toute manière. Vous vouliez la vérité, la voilà, en revanche, je ne vous dirai pas qui est l'élève en question, je m'excuse d'avance mais cette dispute a été réglée, clôturée, je n'en veux pas à cette personne, pas plus que cette personne ne m'en veut, et j'ai fait la promesse de ne rien dire, j'en ai sans doute déjà trop dit mais je ne révèlerai pas son identité. Je sais que vous voulez que nous œuvrions pour le bonheur et l'amour, et c'est pourquoi, après cette dispute que nous regrettons tous deux, nous nous sommes pardonné et avons su faire preuve de suffisamment de maturité pour arriver à un accord.
Une fois son monologue fini, Morgane retrempa ses lèvres dans le verre avant de le poser sur le table.
Je m'excuse de vous avoir menti au début, directeur, et si vous souhaitez me punir pour cela, je le comprendrai, c'est juste que j'ai fait une promesse et je n'ai qu'une parole. J'espère que vous ne m'en voudrez pas trop.