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Maison de Michael Summers - Bognor Regis

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Il adressa une moue sincèrement peinée à son ami en glissant sa main jusqu'au niveau de son épaule qu'il empoigna délicatement.

— Mes condoléances Michael.

Ce disant, sa mine se fit soudainement déterminée tandis qu'il reprit sur un ton à la résolution analogue :

— Je t'aiderai à le faire chuter Michael. Je t'en fais le serment. Mais agissons avec circonspection.

Une fois que l'allemand eut terminé sa tirade, il hocha vivement la tête, comme soudainement revigoré par une ineffable détermination :

— Alors trouvons-y des alliés aussi, Michael. Tu travailles au ministère, toi aussi. Peut-être même y travaillerai-je pareillement sous peu. Du reste, tu dois probablement déjà y connaitre quelques personnes de confiances. Pour qui comptes-tu voter aux prochaines élections ?

Il se souvint pour lors que son ami avait évoqué une surprenante connaissance.

— Oh, d'ailleurs… J'ai cru comprendre que tu parlais toujours à Richard ? Que devient-il ? Je suis surpris qu'il ait accepté de t'aider, mais tant mieux.

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Michael élève le bras afin de poser brièvement sa main sur celle de Charles.

"Merci... tes mots me touchent"

De telles paroles provenant d'un ami proche sont forcément réconfortantes.

"J'y compte bien. Le moindre faux pas pourrait nous coûter beaucoup... Concernant les alliés je pense pouvoir en trouver au moins un dans mon Département mais ce n'est pas certain. Christie pensait à Davies, justement. Mais Québec niaise. Mais je pense avoir fait le tour de mes connaissances de confiance, du moins pour le moment. Quand à ta question, je compte voter pour Russell. C'est celui qui me semble être le moins... Enfin je sais pas mais quand je vois Rodolphus Lestrange, je me dis qu'il est trop extrême. Et quand je vois ceux qui le sont le moins, je me dis qu'ils ont l'air complètement débiles."

"Lui parler c'est vite dit... Je l'ai croisé à Beauxbâtons et nous nous sommes abrités ensemble pendant le duel entre les deux autres fous. Je lui ai ensuite envoyé une lettre pour lui demander des précisions concernant les propos tenus par Karkaroff. Depuis je ne l'ai pas recontacté, nous sommes sûrement... dans deux mondes trop différents. Pourtant je ne pense pas qu'il soit foncièrement mauvais."

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Il déposa sa main sur son menton, l'air songeur, tout en hochant légèrement la tête.

— Je vois. De mon côté, nous pourrons pour sûr compter sur Hunter et sa femme, Gwen. Ils sont tous les deux de puissants Aurors, mais surtout des gens bien. Du reste… je suis sûr que nous pourrons aussi compter sur Saskia… tôt ou tard.

Il reporta de nouveau son regard vers la fenêtre.

— Je vois. J'hésite pour ma part entre Russel et Codrington. Le programme de Russel considère la fin du secret magique comme inéluctable. Je ne sais trop quoi en penser, même si le progrès de l'Alliance et de la technologie moldue le menacent chaque jour toujours plus. Plus jeune, je souhaitais sincèrement qu'il prenne fin, quoique ce fût dans le cadre d'une coexistence pacifique reposant sur l'égalité plutôt que l'assujettissement des moldus par les sorciers souhaité par l'Alliance. Mais aujourd'hui, je pense que cela déstabiliserait bien trop nos deux sociétés pour être une bonne idée. Protégeons-le autant que faire se peut tant que nous le pouvons ce faisant.

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"L'Auror qui a prit soin de toi donc... Mais ils ont... un enfant à eux ? Ce que je veux dire c'est que... Je voudrais pas entrainer une famille entière dans tout ça..." Fait-il avec une grimace.

"J'espère que tu as raison à propos de Saskia. Parce que même si je la pense digne de confiance, se joindre à nous est une toute autre chose"

Le jeune homme se passe pensivement une main dans les cheveux.

"J'aimerais qu'il puisse rester intact, moi aussi. Mais il va être de plus en plus dur à garder... Au moins Russell veut préparer tout ça"

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Il hocha de nouveau la tête quant à la question de l'allemand portant sur la famille de l'écossais avant de répondre sur un ton calme, quoique déterminé :

— Deux enfants. Je suis d'accord avec toi Michael, il est de toute façon hors de question de les impliquer suffisamment pour qu'ils en viennent à risquer leur vie. Du reste, nous nous battons aussi pour leurs enfants, pour les générations à venir. Ni l'Alliance ni Jedusor ne doit triompher pour leur bien, autant que le nôtre. Ελευθερία ή θάνατος.

Termina-t-il dans un murmure en s'avançant de quelques pas vers la fenêtre.

— Ce qui me terrifie le plus Michael, c'est l'impuissance. La possibilité que tous mes efforts soient vains dans la défense de ce que nous croyons être le bien m'empêche souvent de dormir.

Il laissa passer un certain silence avant de subitement frapper son poing dans la paume de sa main tout en s'exclamant avec résolution :

— C'est décidé Michael. Je serai Auror. Nous vaincrons.

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Deux enfants... Michael imagine un instant ces petits devenir orphelins à cause de Jedusor... Il se passe une main sur le visage et pousse un long soupire.

"Que d'ennemis.. L'être humain est vraiment un emmerdeur fini, c'est pas croyable... Les Moldus et les Sorciers ont déjà luttés les uns contre les autres. Nous faisons de même entre nous. C'est à croire que c'est dans notre nature de nous détruire nous même."

"Beaucoup de choses me terrifient, si je dois être honnête... La même chose que toi, déjà. Perdre mes proches. Que les gens sachent pour... ce que je suis. Mais je combats ma peur plutôt que de le laisser me contrôler. Les Epouvantards j'en mange tout les jours à mon petit-déjeuner !"

Il termine sur une plaisanterie pour apporter une touche de lumière à l'atmosphère.

"Je suis sûr que tu sera un Auror de qualité. Mais prends tout de même garde à toi..."

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Il se rapprocha de l'allemand, déposa de nouveau sa main sur son épaule tout en plongeant son regard dans le sien, puis souffla dans une éminente douceur, rappelant à bien des égards sa candeur d'autrefois :

— Lorsque mon pays était à terre, celui qui s'annonça par la suite comme son libérateur nous demanda de ne pas perdre espoir. « Soyons fermes, purs et fidèles ; au bout de nos peines, il y a la plus grande gloire du monde, celle des hommes qui n'ont pas cédé. » nous dit-il. C'est normal d'avoir peur Michael. Pour tout te dire, je suis même terriblement effrayé par ce qui s'amoncèle à l'horizon, davantage encore depuis que je sais pour Jedusor. Mais ne désespérons pas, battons-nous et vainquons en restant fidèles à nos principes, ceux-là même qui nous distinguent de nos adversaires.

Il adressa pour lors un affable sourire à son ami :

— N'aie crainte, j'aime à penser que je ne suis plus le garçon chétif d'autrefois. Du reste, je crois que je n'aurais pas pu tomber sur un mentor plus tourné vers la circonspection qu'Hunter. Tout ira bien, Michael. Pour moi, mais aussi pour toi. Pour nous tous.

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"Ne pas avoir peur serait une preuve de stupidité et non de courage. Jedusor est redoutable..."

Pour l'avoir vu en action par trois fois, il est bien placé pour savoir qu'il s'agit de la vérité la plus absolue.

"J'espère que nos principes ne vont pas nous handicaper... Lui ne semble pas avoir grand chose de moral."

Jusqu'au faudra t-il s'abaisser dans la sauvagerie pour combattre les sauvages ?

"Cet homme a l'air d'avoir bien prit soin de toi... Je lui en suis reconnaissant."

Un sacré changement par rapport à l'ignoble oncle qui était autrefois le seul parent de Charles.

"Par contre je vais bientôt avoir à faire au Ministère... As-tu un endroit où rester ? Si ce n'est pas le cas je t'accueillerais bien volontiers !"

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— Pragmatiquement parlant, nos principes peuvent incarner un handicap. Mais sur le plan moral, ce même plan qui nous pousse à prendre les armes contre nos adversaires, ils témoignent de la légitimité de notre combat. Je doute que la fin justifie nécessairement les moyens si nous acceptons de baigner dans le Phlégéthon pour l'emporter, Michael.

Il corrobora l'assertion de son ami d'un vif hochement de tête.

— Je ne peux que les remercier, lui et sa femme, d'avoir été là pour moi. Je les considère comme mes parents, d'une certaine façon.

Il adressa un sourire à l'allemand, vraisemblablement sur le départ.

— Ne t'en fais pas, je réside encore chez Hunter et Gwen pour l'instant. Je finirai peut-être par les quitter si je me décide à trouver un logement. Je doute qu'il soit aussi beau que le tien, dans tous les cas.

Ce disant, il enlaça une dernière fois son compère.

— Je reste dans les parages, quoi qu'il en soit. Je ne disparaîtrai plus Michael. Revoyons-nous vite.

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"Je préfèrerais éviter de m'abaisser au niveau de Jedusor, oui..."

Mais ici il s'agit d'un homme qui n'hésite pas à sacrifier des enfants pour parvenir à ses fins. Il y a des chances qu'être moral soit un fardeau plus qu'autre chose dans ce combat. Et que la nécessité d'utiliser certaines méthodes se fassent ressentir.

"Je comprends tout à fait. Ils se sont bien plus occupé de toi que ton oncle, qui est pourtant ta famille. Je n'ai jamais eu de problème avec la mienne, mais ce n'est pas si rare de voir des liens d'une autre nature que ceux du sang prendre une place prépondérante dans la vie de quelqu'un."

"Tu va bientôt avoir un salaire d'Auror... et tu peux toujours emprunter à Gringotts comme je l'ai fait."

Aucun problème pour le logement donc.

"Et l'important c'est que tu te sentes bien où tu es"

Michael lâche un rire bref.

"Tu as intérêt, ou je serais obligé d'utiliser les ressources du Département afin de te retrouver pour pouvoir te botter l'arrière-train !"

Sitôt l'étreinte terminée, il donne une tape amicale dans le dos du Français.

"Au revoir Charles ! Prends soin de toi"

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Au cours d'une nuit agitée, Michael se voit victime d'un cauchemar des plus inquiétants.


Apolline se tient devant lui, telle qu’il l’a toujours connue du temps où ils étaient ensemble à Poudlard. Vêtue de son uniforme de noir et d’émeraude, elle a ce sourire qu’elle avait parfois en sa présence, quelque peu moqueur, tristement sérieux aussi, mais qui au moins égayait un peu son visage, un bref et précieux instant.


Autour d’eux, il semble que ce soit Poudlard, ou du moins quelque chose qui y ressemble. Ils ne paraissent pas se trouver à l’intérieur, ni même à l’extérieur, mais leur environnement est fait de murs médiévaux et de grandes tours aisément reconnaissables. Lentement, Apolline avance un pied, puis l’autre. Et pourtant, étrangement, elle ne s’approche pas de lui. En réalité, plus elle marche, et plus il la voit s’éloigner. Il a beau tenter de la rejoindre, il pourrait bien courir, mais l’écart entre eux ne cesse de s’agrandir de secondes en secondes.


Et pourtant, aussi loin soit-elle, c’est sans peine qu’il parvient à distinguer son visage. Celui qu’elle avait, le plus souvent. Celui qui cache derrière son regard mauvais plus de peine que de colère. Autour d’eux, les murs de ce Pourdlard se fissurent, au loin, ce sont les tours qui tombent en ruine. L’atmosphère entière prend une étrange teinte rougeâtre, la lumière se fait vacillante et avec elle, les ombres se mettent à danser. Des gerbes d’étincelles irréelles pleuvent soudain du ciel comme autant de flocons incandescents.


Tout n’est alors plus qu’un gigantesque brasier. Des flammes hautes comme des tours ont remplacé celles de Poudlard et les encerclent de part et d’autre. Tout ce qui est, à l’exception d’eux deux, est rapidement réduit en cendres d’un noir obsidien, au point que Michael se retrouve les pieds enfoncés dans un tas de poussières. Si profondément qu’il ne peut plus faire le moindre pas. Et alors, il entend, tout autour de lui, sans parvenir à en définir l’origine, un concert d’hurlements si abominables qu’ils ne lui semblent presque pas humains. Et pourtant, ils le sont, il en a la triste certitude en son for intérieur. Il croit même deviner ceux d’enfants.


Au loin, le visage d’Apolline est celui qu’il espérait ne plus jamais revoir. Celui qu’elle a quand elle n’est plus elle-même… Ou bien est-ce quand elle se laisse aller à sa véritable nature ? Un regard fou, de bête enragée, qui laisse transparaître autant de haine que de souffrance. Il ne peut l’expliquer, et pourtant il en est certain : elle est la cause de tout ceci. Et alors, elle aussi se met à hurler comme une damnée. Impossible de vraiment savoir pourquoi. Peut-être est-ce de colère, de douleur, ou peut-être supplie-t-elle qu’on lui vienne en aide. Une seule chose est sûre : c’est pour lui insoutenable.


Lentement, sans que Michael ne puisse rien y faire, il voit les flammes dévorer lentement son amie qui ne cesse de hurler. Le visage de la jeune fille devient de plus en plus monstrueux, ne cesse de maigrir et de se creuser, son corps même s’atrophie jusqu’à ce que sa chair se mette à fondre sous les flammes et à glisser comme un liquide répugnant le long de ses os pour ne plus laisser paraître que son squelette. Et pourtant, de son crâne léché par les flammes continuent de s’échapper ses cris épouvantables.


Et les flammes se font plus grandes et plus voraces encore, si épaisses qu’il ne la distingue bientôt plus, qu’il n’entend plus que le feu rugir de façon féroce. Quand soudain, l’incendie meurt de lui-même. Autour de lui, il ne reste rien. Le vide l’entoure. Le silence l’enveloppe. Rien ne subsiste.

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Trois jours plus tard, un hibou inconnu parvient à son domicile pour lui faire parvenir une lettre. Parfaitement anonyme, d'une écriture voulue neutre, elle ne comporte pas le moindre texte, si ce n'est des coordonnées géographiques qui paraissent pointer vers un lieu précis, en France. Aucune autre indication n'est donnée.

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Un rêve. Un cauchemar des plus prenants. Et hélas terrifiant, horrifiant. Mais n'est-ce qu'un simple rêve ? Le devin semble de nouveau perdu dans un songe qui a des accents de prophétie. Si le dernier en date lui a permis de sauver celui qui deviendrait l'amour de sa vie, celui-ci n'est porteur d'aucun espoir. Seulement de cendres noircies allant oppresser jusqu'à le ciel lui-même. Et ces flammes qui engloutissaient tout, dévoraient la chair et la vie. Ces cris rendus inhumains par la souffrance. Des voix... d'enfants ?

Michael se réveille en sursaut, trempé de sueur. Les muscles tendus, le ventre noué d'angoisse. Que signifie ce qu'il a vu ? Apolline est-elle en danger ? Ou bien est-elle le danger ? Le sommeil complètement perturbé, le jeune homme ne ressent plus la moindre envie de dormir pour le moment. La pendule murale indique quatre heures du matin. Si tard qu'il en est presque tôt. Le blond s'extirpe de son lit, repoussant sa couverture qui a cet instant ne lui parait plus si accueillante que d'habitude. D'un pas lourd, il se rend jusqu'au sous-sol qu'il a aménagé afin d'en faire une pièce d'entrainement. Pendant toute l'heure suivante, le voyant s'entraine afin d'évacuer la tension. En profitant au passage pour peaufiner les derniers détails de son dernier sortilège en date. Enfin, il sent la fatigue chasser l'anxiété, petit à petit. Le Langue de Plomb remonte et se dirige vers sa salle de bains afin de se décrasser. Impossible de dormir en étant aussi poisseux... Il laisse l'eau chaude l'envelopper, faire disparaitre la sueur et les doutes. Dès la première heure, il lui faudra voir ce qu'il peut tirer du Département...

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Au final, il aura eu vent d'un terrible incendie, mystérieux aussi, survenu au coeur d'une tempête. En France. Forcément, il a fait le lien avec Apolline, elle-même Française. Tout comme la cible de son ire. Mais pas de localisation. Jusqu'à ce qu'un volatile inconnu vienne lui apporter cette lettre porteuse de coordonnées géographiques. La missive aura fini dans sa poche. Par la suite, personne n'aura revu le garçon pendant un petit moment.

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Dans un craquement, Michael et les deux enfants apparaissent ici, au beau milieu d'un salon sobre, à dominance boisée. L'Allemand se recule d'un pas, baguette en main. Prêt à nettoyer si jamais un des orphelins se trouve être malade.

Un léger halo doré entre dans la pièce à travers les fenêtres, et le frère et la soeur peuvent entendre d'étranges cris au loin. Des mouettes, mais ça ils ne le savent pas encore. La demeure est propre et plutôt bien rangée. Il s'en dégage un sentiment de calme et de chaleur, un peu comme de Michael en lui-même au final.

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Et le Voyant avait vu juste en se saisissant de son catalyseur, car à peine sont-ils arrivés que les enfants titubent dangereusement. Leurs jambes flageolantes ne parviennent simplement plus à soutenir leurs petits corps exténués. Sans même parler de la faible constitution inhérente à leur âge candide, ils n'étaient pas de toute façon en état de supporter un choc aussi violent que celui du transplanage, compte tenu de leur grave état de privation. Ces enfants manquent de tout : d'eau, de nourriture, de sommeil. D'amour et de repères. Tous deux sur les rotules, au sens propre et figuré, ils dégobillent en coeur aux pieds de Michael dans un concert douloureux d'éructations. Mais il en aurait été de même s'ils s'étaient déplacés de façon plus conventionnelle. Pour leurs petits coeurs, c'est plus d'émotions qu'ils ne peuvent en supporter. C'est pourquoi Guillaume s'effondre soudain de fatigue, ayant largement dépassé ses limites. Sophie n'est guère plus vaillante : bien que toujours consciente, quoique son regard paraisse absent, elle s'écroule quelques secondes après son frère.

Ils ont simplement compris qu'ils étaient enfin en sécurité. Qu'ils pouvaient cesser de lutter.

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Une grimace de dégoût tord les lèvres de Michael, qui s'empresse de nettoyer les dégâts. Heureusement qu'il n'est pas un Moldu et qu'il peut utiliser la sorcellerie pour ce genre de basses besognes. Concernant leurs vêtements, il n'en a pas de rechange à leur prêter.

"Quelque chose dont je vais devoir m'occuper plus tard..."

Il arrange donc la propreté de leurs tenues à l'aide de sa baguette, et les transporte en douceur l'un après l'autre dans une des trois chambres à l'aide d'un sort de lévitation.

"Mieux vaut ne pas les séparer. S'ils se réveillent seuls, ils risquent de paniquer" Se dit-il, réfléchissant au fur et à mesure

Quand les deux petits se réveilleront, ils se trouveront être dans un grand lit. Propre. Situé dans une chambre qu'ils ne connaissent pas. Quelques bruits venant d'en bas pourront les interpeller. Pas. Ustensiles en métal qui s'entrechoquent par inadvertance. Ce genre de choses.

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Les enfants se reposèrent des heures durant, plus d'un jour complet - ce qui malheureusement impliquera de devoir changer le linge et une grimace dégoûtée supplémentaire - et s'ils n'étaient pas morts de faim comme de soif, ils auraient bien pu dormir deux fois plus longtemps. A leur réveil, les deux orphelins ne prêtent guère attention aux bruits venus de l'étage inférieur, et pour cause : c'est eux qui interpellent Michael à grand renfort de cris paniqués. Alors que le Jaune vaquait à ses occupations, il est soudain interrompu par d'atroces hurlements à lui glacer le sang. L'on jurerait à leurs cris que les deux enfants sont en train de brûler vifs.

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Michael aura tout simplement fait contre mauvaise fortune bon coeur, s'armant de patience et de résilience. Jusqu'à finalement entendre un cri glaçant venir de la chambre des enfants. Probablement un cauchemar, en toute honnêteté. Ce qui n'empêche pas le blond de monter les marches quatre à quatre jusqu'à la chambre, baguette en main.

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Plus qu'un cauchemar, une terreur nocturne, un traumatisme brûlant qui les consume de l'intérieur et qui emprisonne ces deux enfants dans une sorte d'hallucination collective. Ils sont là, terrés dans un coin, blottis l'un contre l'autre de sorte à se faire les plus petits possibles, tentant d'échapper à des flammes qui n'existent que dans leurs esprits mais qu'ils voient pourtant se nourrir avec voracité du mobilier boisé de la chambre, menaçant de bientôt les engloutir eux aussi. Et ils crient comme des déments, appellent à l'aide, supplient père et mère de venir à leur secours.

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Ni père ni mère ne peuvent plus leur porter secours. Plus maintenant. Apolline s'en est assuré. Ne reste que Michael, qui s'agenouille auprès d'eux en leur murmurant des paroles apaisantes. Mains tendues vers eux sans toutefois oser ne serait-ce que les effleurer.

"Tout va bien. Vous êtes en sécurité. C'est moi, Michael. Vous vous souvenez ?"

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Il craignait de les effleurer, de peur de les brusquer. Mais au contraire, c'est de sa présence rassurante dont ils ont besoin. A peine s'est-il agenouillé qu'ils se jettent dans ses bras pour mieux y pleurer, longuement. Avec tant d'intensité qu'ils manquent même de s'étouffer, à force de tousser et renifler. Ils ont plus de sanglots qu'on ne pourrait le supporter, et malgré quelques tentatives ne parviennent pas à aligner deux mots. Et cela dure de longues, longues minutes, pendant lesquelles Michael sent les deux enfants lentement s'apaiser à son contact. Ils finissent par essuyer leurs yeux et leur nez dans leurs manches - et un peu sur le Jaune aussi - lorsqu'ils ont enfin repris leur souffle et leur calme.

" Michael... " murmure Sophie presque à part soi. Jusque-là, ils ignoraient le nom de leur sauveur et vengeur.

" On... on est où ? " demande Guillaume.

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Un peu surpris, il n'est néanmoins nullement gêné, lui-même étant très tactile de base. Il laisse donc les garnements s'échouer contre lui avant de les enfermer dans ses bras. Il ne les lâche pas une seconde, et ce jusqu'à ce qu'ils se calment. Tant pis s'ils salissent un peu ses vêtements, il y a plus important

"Chez moi" Répond-il au blondinet

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Sophie, elle, paraît encore inaccessible, fermée au dialogue. Le regard perdu dans le vague, toujours blottie et même fermement accrochée à Michael, elle ne souffle mot. Elle a besoin de plus de temps pour se remettre de ce mauvais rêve, davantage en tout cas que son frère. Il a toujours été plus calme, moins émotif que sa soeur malgré son jeune âge, peut-être parce que son père était plus dur avec lui qu'il ne l'était avec elle, sa " princesse " comme il l'appelait souvent. C'est parfois à se demander même qui des deux est vraiment l'aîné tant il semble faire preuve de plus de maturité dans la plupart des cas. Guillaume acquiesce donc, avant de jeter un bref coup d'oeil aux alentours afin de prendre connaissance des lieux. Finalement, il demande pour lui autant que pour sa soeur :

" On... On a soif. Et... et faim aussi. Est-ce que... est-ce que tu... " bredouille-t-il. Timide tout de même, il n'ose pas finir sa phrase, mais sait que cela suffit à formuler sa demande.

Ils ne l'ont pas encore remercié de les avoir sauvés. Mais ils y penseront certainement plus tard.

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"Est-ce que je peux vous donner à boire et à manger ? Bien sûr, voyons !"

Cette question est presque douloureuse à ses oreilles. C'est comme si ces petits avaient déjà perdu l'habitude du simple confort, d'être simplement choyés par des adultes.

"Vous êtes ici chez vous. Si vous avez faim ou soif, ou quelque autre envie... Dites le moi."

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