Morgane s'assit sur le lit et soupira à son tour.
Je suppose que je te dois la vérité, Beth. Déjà, car tu es mon amie, ma seule amie, et parce que, avec le service que je m'apprête à te demander, la moindre des choses est de répondre à toutes tes questions ...
Elle baissa les yeux et continua.
Tu finiras par l'apprendre de toute manière ... Je suis presque sûre que ça apparaîtra sur le prochain numéro de la gazette ... Autant que je te raconte toute l'histoire.
Et la blonde commença alors son récit. Elle expliqua tout en détail à son amie, tout à partir du moment où elle l'a quitté. Elle lui expliqua les 15 premiers jours qu'elle avait passé en solitude, puis elle lui expliqua comment elle avait rencontré Ida Johnsdottir, comment elle avait espéré que la nordique ne la reconnaîtrait pas, comment les deux jeunes femmes sont devenues proches, à défaut de devenir amies, comment, un beau jour, sa marraine lui avait confié la vérité sur le centre et l'avait aidé malgré le fait qu'elle l'avait reconnue dès le premier jour, comment elles s'étaient toutes deux introduites dans le conduit de ventilation, combattu les gardes, récupéré leurs baguettes, comment elles avaient atteintes la salle d'autopsie, puis, elle se stoppa pour la première fois dans son récit. Jusque là, elle regardait la jaune par intermittence, pour jauger ses réactions, mais là, elle avait les yeux baissés, refusant de croiser le regard de son amie. Même Elisabeth, qui connaissait Morgane plus que quiconque, ne put déceler si la pause dans le récit de la bleue et son regard évasif était un signe de honte ou de remords de la jeune fille, ou si elle était simplement effrayée du jugement de la Greengrass. Lorsque, après quelques secondes, Morgane reprit son récit, d'une voix qui ressemblait plus à un ton d'excuse, de justification.
Je n'avais pas le choix, Beth ... Elle avait tué des dizaines de personnes, dont trois gisaient encore sur la table d'autopsie ... Elle allait tuer Isis, Ida, et moi-même ... Isis était encore attachée, et Ida était paralysée ... Elle venait de me lancer des scalpels, je les ai évité de justesse, mais si elle réussissait à m'avoir à sa prochaine attaque, c'était fini, on aurait été toutes les trois tuées ... Alors j'ai lancé le premier sort qui m'est venu à l'esprit ... Diffindo, le sortilège de découpe ... Je l'ai touché en pleine poitrine ... Elle était morte en quelques secondes ...
Morgane marqua une autre pause, plus longue que la précédente, comme pour laisser le temps à Elisabeth d'assimiler ce qu'elle venait de lui dire. Puis elle reprit.
Les aurors français sont venus peu après qu'on ait envoyé toutes les preuves nécessaires au ministère. Ils nous ont gardé quelques jour pour interrogation, surtout moi, mais ils m'ont libérée et disculpée de toutes charges. Je venais, à l'aide d'Ida, de démanteler un réseau de trafiquants d'organes et ils ont considéré mon action comme étant de la légitime défense. Ils nous ont ensuite renvoyé en Grande-Bretagne. De là, Ida m'a proposé de venir chez elle si je n'avais nulle part où aller, mais j'avais un endroit où aller, du moins je le pensais. Je suis rentrée chez moi, impatiente de revoir mes parents, mais ils avaient entendu parler de ce qu'il s'était passé à Beauxbâtons et de mon envoi en centre, je pense que Travers le leur avait dit. Même après leur avoir expliqué ce qu'il venait de se passer, ils m'ont dit qu'ils étaient dégoûtés que leur fille puisse faire une chose pareille ... Ils ont dit qu'ils ne voulaient pas quelqu'un comme moi sous leur toit ... J'ai récupéré toutes mes affaires, y compris la clé de mon coffre à Gringotts, mes parents m'avaient ouvert un coffre rien qu'à moi pour plus tard et m'y avaient laissé de l'argent, j'en ai suffisamment pour m'en sortir jusqu'à ce que je trouve un travail, mais ... C'est d'un foyer dont j'ai besoin ... Je suis arrivée en Grande-Bretagne il y a une semaine et demi, le temps que j'arrive chez mes parents par des moyens non-magiques, et que je découvre qu'ils me viraient de la maison, il s'était passé deux jours ... Ca fait une semaine que je suis dans la rue, d'où mon état ... Je n'osais pas venir te voir avant ...
Elle leva enfin les yeux vers Elisabeth pour la première fois depuis qu'elle lui avait décrit le meurtre qu'elle avait commis.
J-je comprendrais si tu ne me veux pas ici, si tel est le cas, je trouverais un autre endroit où aller jusqu'à la rentrée ...