Alors que la plupart des sensations physiques, vulgaires et prosaïques, devenaient pour Mathilde un souvenir lointain à demi-effacé, de nouvelles "sensations" firent leur apparition. Plutôt en réalité des sensibilités abstraites, que son esprit encore trop habitué à la chair tenter de retranscrire de la même manière que des sensations. Elle se sentit comme... Aspirée par quelque chose. Par cette tête répugnante, à l'intérieur de la cage. Elle le savait. Quelque chose là-dedans semblait l'appeler. Prise comme dans un courant rapide, son esprit se mit à se déporter en ce sens, prenant des directions absurdes qu'elle n'avait pas l'impression de connaître. À un moment, elle crut se heurter à quelque chose, ou plutôt s'y mêler, comme si elle pénétrait une sorte de liquide poisseux et plus épais que le reste, il s'agissait, elle en était sûre, de la cage. Un étouffement la prit, une angoisse diffuse, cela ne duea pas bien longtemps mais n'était certainement pas agréable. Puis... Tout s'accéléra. Elle se sentit précipitée, malmenée, agrandie, réduite, déformée, jetée, violentée, et finalement elle se sentit plonger.
Il faisait un froid glacial. Les sons étaient déformés. Un goût de sel caressait sa langue, avec l'eau noire qui s'infiltrait entre ses lèvres entrouvertes. Elle était dans une mer agitée.