Abritée derrière un bosquet, il n'y a ici qu'Apolline, et ce chat qu'elle a en horreur. La jeune fille le sort de son sac, avant de nouer ses pattes avant et arrière à l'aide de deux Fulgaris. Lorsqu'elle est certaine qu'il est bien entravé, elle le libère du Petrificus Totalus en usant le contre-sort d'Enervatum. Le félin s'éveille alors, et se débat pitoyablement en tentant de se dérober de ses liens, mais rien n'y fait. Les oreilles rabattues, il émet un miaulement continu semblable à une longue plainte alors que ses yeux paniqués cherchent une échappatoire dans ce décor qui lui est étranger, à lui qui n'a jamais quitté les cachots.
Le voir ainsi souffrant l'amuse et la contente, tant elle rêvait d'un jour lui faire payer d'avoir osé feuler sur elle. Sourde à ses lamentations, Apolline s'empare de sa baguette, bien décidée à faire subir un châtiment à ce matou infect qui trop souvent a salopé sa robe de ses poils envahissants. Elle se remémore l'incantation, répète le geste plusieurs fois, et puis enfin se lance :
" Tu aurais dû te choisir un autre fauteuil, stupide chat. Ce qui t'arrive n'est que de ta faute. Baubillious. "
Un petit éclair jaillit de la baguette... et parcourt le bras d'Apolline. Sous la décharge, elle lâche son catalyseur qui chute par terre.
" Merde ! Ça t'amuse, pas vrai ? Tu ne perds rien pour attendre... "
Un échec risible qui ne fait qu'attiser sa colère. Avec bien plus de fermeté et de hargne dans le geste, elle recommence.
" Baubillious ! "
Un arc électrique jaillit alors et atteint l'animal sans défense. Celui-ci, choqué, tremble et convulse sous l'effet du sortilège, avant de miauler de douleur, de pousser des feulements angoissés. Apolline, elle, jubile. Elle se sent puissante. Supérieure. Le sentiment d'être en position de force lui procure une sensation de bien-être terrible. Elle émet un petit rire mauvais en voyant le chat être ainsi puni avec tant de cruauté.
" Si seulement tu pouvais souffrir en silence. Ferme-la ! Baubillious ! "
Et plus elle le fait souffrir, plus cela la rend extatique, plus cela lui donne envie de recommencer. Sans même qu'elle ne s'en fasse la réflexion, elle profite de ce même plaisir abject qu'avaient ces garçons qui, des années auparavant, la tourmentaient et se gaussaient de sa détresse. Son attitude, ses gestes et ses paroles, encore une fois, elle ne fait que les mimer. Les miaulements plaintifs du chat se font si affreux qu'une nuée d'oiseau s'envole lorsque leurs échos leur parvient.