Pendant une bonne semaine, les agents du Ministère avaient écumé la chambre des secrets de fond en comble en quête de quelque autre danger qu'elle eut pu cacher... Mais ils ne trouvèrent rien qu'un vieux mystère millénaire, vétuste, inondé. Sans basilic, l'endroit n'était rien de plus qu'une curiosité archéologique doublée d'une merveille pour les magizoologistes désireux d'en apprendre plus sur la créature qui rôdait encore là il y avait peu, grâce notamment aux nombreuses mues qu'elle avait laissé derrière elle.
De l'autre côté, une enquête avait été menée pour remonter à "l'héritier", celui qui avait déclenché ce désastre. Les différentes victimes encore en vie furent ré-interrogées par des agents qualifiés, et un petit détail ne manqua pas de tiquer : la façon dont le groupe de revanchards pétrifiés avait été attiré dans les cachots le soir de leur agression : par une lettre, fournie par une certaine personne... Après une rapide enquête, il fut déterminé que la personne en question parlait le fourchelang via l'hérédité de la famille d'origine de sa mère, Mildred Weasley. Il s'agissait en effet du jeune Adrian Weasley, élève de cinquième année, qui d'une manière ou d'une autre, finit par avouer le crime.
Ce détail ne manqua pas de paraître dans la presse, et dans la journée même tous les élèves reçurent une missive les invitant à se rendre le lendemain à la gare de King's Cross pour reprendre leur scolarité. Après une pseudo-rentrée morne et terne, tous se trouvèrent ici, et nul ne manqua de remarquer qu'il manquait bien des têtes à l'appel. Nombre de parents fortunés avaient fait le choix d'envoyer leurs enfants outre-atlantique pour terminer leur scolarité à Ilvermorny, et parmi les autres, certains élèves particulièrement atteints psychologiquement avaient fait le choix d'abandonner complètement leurs études, et même pour certains, de retourner à la vie moldue.
Une ambiance bien triste d'un silence presque religieux régnait donc ce soir, à peine brisé par des petits sanglots qui éclatèrent ici et là chez les élèves les plus jeunes. Une autre nouvelle traversait les esprits : celle de la fin de carrière de John Davies. Il n'était pas simple en se basant sur les articles de presse de savoir s'il avait démissionné ou s'était fait renvoyer : certains avançaient la première version, d'autres la seconde, et il existait enfin une catégorie probablement plus juste de journaux qui avançaient que celui-ci s'était rendu, suite à son échec, armé d'une lettre de démission à la convocation qui devait le voir renvoyer, montrant un homme capable d'assumer ses erreurs malgré ses torts. Toujours était-il qu'une bonne partie de la presse faisait scandale de son cas, ainsi que sur ceux de James Johnson qui l'avait poussé au poste contre l'avis du conseil, et surtout de Mildred Weasley qui en plus d'avoir le même tort que Johnson, était la mère du meurtrier... Autant dire que la réputation de ces trois là avait prit un sérieux coup, un coup dont ils ne pourraient sans doute jamais se relever.
L'identité du nouveau directeur n'était une surprise pour personne : l'homme à la main de fer qui avait maté l'attentat, évité un incident diplomatique, et éliminé le basilic qui terrorisait l'école, l'unique : Tom Jedusor. Il se tenait au centre de la table des professeurs, la mine sombre et grave, pensive, il ne semblait à vrai dire pas se réjouir de la situation, pas le moins du monde. La première chose qu'il fit lorsque vint son tour de prendre la parole pour tous, fut de requérir une minute de silence pour les trépassés, minute qui fut respectée d'une manière quasi-liturgique par l'assemblée.
Il s'avança ensuite sur l'estrade, et déclara d'une voix ferme :
- Pour tous ceux qui en ont besoin, une cellule de soutien psychologique a été mise en place par le Ministère, vous pouvez y avoir recours anonymement au 6ème étage du château. Pour tous : sachez que je ne laisserai rien de tel se reproduire. Vous êtes désormais en sécurité, sous ma protection, et je prendrai toutes les mesures nécessaires pour prévenir les risques. Vous êtes ici pour étudier, pour devenir des sorciers dignes de ce don qu'est la magie, et rien de plus. Tout sera fait pour que vous puissiez vous concentrer là-dessus dans un environnement adapté. Nous avons vu ce dont certains sont capables, sous couvert de l'idéologie de Grindelwald. Quiconque s'engage dans cette direction perdra sa place ici immédiatement, et sera remit aux autorités afin de vous préserver de leurs actes macabres. Sachez cependant qu'au dehors, au sortir de ces murs, des évènements similaires sont voués à se reproduire, car l'Alliance ne faiblit pas, bien au contraire. Le conflit est inévitable. Certains d'entre vous seront amenés à faire front, à se battre, et pour vaincre, il faut au moins se battre à armes égales. C'est pourquoi, et avec l'aval du Magenmagot et du conseil d'administration de Poudlard, une cellule d'initiation aux arts sombres sera désormais accessible sur demande, dès la sixième année, pour tous ceux qui se destinent à des carrières actives et peuvent faire preuve de leur fidélité aux idéaux de la coalition. Je ne m'étendrai pas plus longtemps, mais je tiens à le répéter une dernière fois : vous êtes en sécurité à présent.
Après avoir balayé la salle du regard une dernière fois, Tom Jedusor inclina légèrement la tête à l'attention de l'audience et retourna s'asseoir aussi sobrement que son discours était austère.