L'adresse se révéla être, sans grande surprise, une demeure mitoyenne désuète dont les tuiles menaçaient de tomber au moindre coup de vent. Impossible, à vue d'œil, de déterminer si quelqu'un pouvait bien y vivre : aucune lumière ne semblait s'échapper de la mansarde, c'est tout juste si elle ne paraissait pas morte. Un tel sentiment universel d'angoisse s'en dégageait que les citadins eux-mêmes semblaient soigneusement l'éviter. Le 118B Phoenix Lane n'était pourtant pas délabré. Les murs étaient décrépis, peut-être, et le toit particulièrement vétuste, mais pas plus que celui des autres habitations qui bordaient l'adresse. Il devenait alors compliqué, par des arguments rationnels, d'expliquer l'aura lugubre qui entourait la vieille maison.