“ Bonjour. ” dit-elle simplement, sèchement.
Elle balaie la classe du regard, posant son oeil d’un blanc opaque sur chaque élève, paraissant les juger tour à tour.
“ Bienvenue en cours de Défense contre les Forces du Mal. Aujourd’hui, c’est de courage dont vous allez avoir besoin. Tenez vous prêts, car c’est à vos plus grandes peurs que je vais vous demander de faire face. Chacun d’entre nous possède sa faiblesse, sa hantise. Pour certains, ce sont des choses concrètes et monstrueuses, des abominations, des créatures issues de leurs cauchemars, qu’ils s’imaginent terrées sous leur lit. Pour d’autres, ce sont des choses plus abstraites, comme la peur du rejet, du noir, ou même, du temps qui passe. ”
Certains élèves peuvent alors se sentir visés, tant par les propos que par le regard de la professeure.
“ Pour d’autres, encore… Ce sont des choses que l’on pourrait qualifier de plus rationnelles. La main d’un père violent. Le cadavre d’un proche. Une explosion… Ou un homme armé. Quelle que soit la chose qui vous effraie… Préparez-vous à l’affronter. Si vous en êtes capables, alors plus rien ne vous semblera insurmontable. Si vous ne l’êtes pas… Alors je ne donne pas cher de votre peau, par les temps qui courent. ”
Elle sort sa baguette, et pointe un coin du drap, qui vient se soulever comme saisi par une main invisible. Lentement, elle longe l’objet qu’il cache, suivie par le tissu qui peu à peu, découvre son secret. C’est un gros coffre de bois, fermé à double-tour et entouré par trois fois d’une épaisse chaîne maintenue par un gros cadenas. Aussitôt dévoilé, le coffre se met à trembler, puis même à sauter, comme si ce qu’il contenait cherchait à s’en échapper, avec tant de force que le contenant se déplace de quelques centimètres, tantôt à droite, tantôt à gauche, secoué par des coups si violents qu’ils cognent sonorement contre ses parois de bois. Et s’échappent en même temps que les chocs, toutes sortes de cris terrifiants, parfois monstrueux, parfois terriblement humains, des cris de rage, de terreur et de désespoir, comme si la malle contenait mille et un cauchemars.
“ Quelqu’un peut-il me dire ce que contient ce coffre ? Elle lève, de façon fugace, les yeux au ciel. Miss Parkinson, peut-être ? ”