Salle de classe de Défense Contre les Forces du Mal

Manger des enfants humains ? Aucun doute, c'était une chose affreuse. De la même manière que nous mangeons du boeuf... 

" Elle aime manger des enfants humains, comme nous-mêmes mangeons des veaux et des agneaux. Quelle différence ? s'exprima Apolline en haussant les épaules. C'est la chaîne alimentaire. Le monde est ainsi fait. Mais nous devrions la tuer. Pourquoi pas la manger. Après tout, c'est nous qui sommes au sommet de cette chaîne, si j'en crois les livres. "

Apolline observait la créature avec curiosité, mais sans réelle animosité. A ses yeux, n'importe quel garçon assis à un pupitre de cette salle était plus monstrueux que l'Erkling ligoté sur la table. Le monstre, lui au moins, ne faisait pas de différence entre fille et garçon au moment de choisir son repas.

Il s'empressa de répondre à la question, sans hésitation et même avec une sorte d'ardeur impétueuse.

- Il me semble indéniable que, de par ce qu'elle est, indépendamment de ce qu'elle peut devenir, cette créature est foncièrement mauvaise, oui. Vous devriez donc, je pense, l'emprisonner, faute de l'ext-..

Il ne finit pas son propos, comme abasourdi par son propre propos. Il se signa nerveusement.

Richard haussa les épaules.


- Bah oui c'est une créature du Mal. Elle mange des enfants après tout, on devrait s'en débarrasser pour pas qu'elle recommence...

- Certains pensent que c'est une créature du Mal, d'autres que non. Ceci est donc la preuve que la définition des Forces du Mal peut changer d'un individu à un autre. Ceux qui pensent que ce qui est Bien ou Mal est clair et défini sont des sots. Je ne vous enseignerais donc pas ce que sont les Forces du Mal, seulement comme vous en défendre, ce sera à vous de trouver votre propre définition.

Elle laissa s'écouler quelques secondes.

- Pour l'Erkling, il semble que nous ayons trois options. L'éliminer, l'emprisonner, ou la libérez dans un endroit où elle ne pourra pas manger d'enfants. Mais on ne peut pas tout faire à la fois. Il faut faire un choix. Et pour cela, nous procéderons par un vote. À tour de rôle, écrivez simplement sur un bout de papier, de façon anonyme ou non, ce que vous désirez que l'on fasse, entre l'éliminer, l'emprisonner, ou la libérez, puis venez me porter le bout de papier.

Lucas écrivit " la libérée dans un endroit sans enfant, tout ceux qui écriront la tuer sont des meurtriers doublé de lâches s'il ne signent pas de leurs nom ! " 

Il signa son papier et l'apporta à la prof.

S'emportant aux dires du professeur, Charles frappa des poings sur la table avant de se relever violemment. Le teint purpurin, tant de honte que de colère, il répondit presque en hurlant, tout en dardant sur elle un regard acéré, lourdement réprobateur:

- Assez ! Casuiste ! Des sots ?! Le bien et le mal qui ne sont pas clairement et définitivement établis ?! J-Je.. Gk.. Avec ce genre de relativisme moral, on sombre bien vite à son niveau !

Dit-il en pointant du doigt la créature avec fureur.

Apolline ne se considérait pas sotte. Elle avait déjà trouvé sa propre définition du Mal, son sens personnel de la Justice, et qu'importe l'avis des autres, qu'importe qu'il diffère du sien, car pour elle sa vision prévalait avant tout autre et faisait office de vérité absolue à ses yeux. 
Les paroles de la Professeur lui plurent particulièrement. Peu lui importait à qui la jeune fille souhaitait faire la guerre, elle lui fournirait les armes et les moyens pour combattre.

Pour Apolline, il n'existait qu'un moyen de combattre le Mal : l'éradiquer complètement. Pas de quartier, pas de prisonnier : il fallait tuer.
Elle déchira soigneusement un bout de papier, avant d'y écrire " Élimination ", puis le porta au Professeur. Au dos, elle inscrira " Doucet ". Non pas que la créature fut-ce si mauvaise à ses yeux, mais c'était pour elle la seule solution viable et logique.

Elle pesa le pour et le contre dans chacune des solutions avant d'écrire sur un papier celle qui lui sembla la plus adapter. 

La tuer ? non elle ne vaudrait pas mieux qu'elle, la laissait libre impossible elle continuerait ses sévisses alors pour la petite Beth fallait mieux l'emprisonner sur une ile ou quelque chose comme ça, un endroit ou elle ne ferait plus de mal à qui que se soit.

Emprisonnement sur une île par exemple pour ne pas qu'elle continue à manger des enfants.

Ms. Greengrass posa ses yeux sévères sur le jeune Charles qui semblait outré de ses paroles.

- Le bien et le mal est peut-être clair à vos yeux pour le moment, Monsieur De Vignolles, mais ne laissez pas votre définition manichéenne nuire à votre jugement lorsque vous aurez à l'utiliser. Remplissez ma demande et écrivez sur le papier maintenant.

Un après l'autre, Ms. Greengrass lu les bouts de papiers à voix haute, nommant à voix haute les noms de ceux qui avaient daignés l'inscrire. Elle secoua la tête un moment, avant de reprendre sa lecture, et de faire le compte final.

- 6 votes pour la libérer, 10 votes pour l'éliminer, 8 votes pour l'emprisonner, et 6 votes blancs. Ainsi, c'est donc l'élimination qui l'emporte. 

D'un coup de baguette, elle enleva la paralysie sur l'erkling. À L'AIDE, À L'AI...eut-il le temps de dire, avant de se retrouver la gorge magiquement tranchée, et de mourir après quelques secondes d'agonie.

- Le cours est maintenant terminé. Vous pouvez quitter. Sauf Monsieur De Vignolles. Pensez bien à ce que je vous ait dit aujourd'hui, nous en parlerons lors d'un prochain cours.

Lucas se leva d'un bond et lança un regard noir à la vielle femme. 

- Vous n’êtes donc qu'une meurtrière ! Tuer une créature car elle se nourrit de notre espèce c'est juste lamentable ! La chaîne alimentaire sa vous dit quelque chose ? Si chaque espèces sur la terre résonne comme cela le monde n'existerait surement pas !    

- Ah.

Et ben on pouvait pas dire que c'était pas démocratique comme processus.