Couloir sombre

Le français était en chemin vers son ancienne salle commune, désireux de récupérer les quelques ouvrages qu'il avait pu y laisser, lorsqu'il crut entendre un sifflement étouffé en provenance de l'un de ces étranges couloirs qu'il n'osait jamais regarder avec trop d'insistance, encore moins dans cette partie de l'école. Alors qu'il faillit accélérer le pas pour s'éloigner en vitesse dudit couloir, sa curiosité l'en ravisa finalement, tant et si bien qu'il y pénétra plutôt de petits pas circonspects. Sortant sa baguette, il formula d'une voix hésitante :

- L-Lumos.

Lorsqu'il pénétra dans le couloir le sifflement semblait s'enfoncer de plus en plus dans l'obscurité. 

Il semblait provenir du mur de droite ..

En tendant l'oreille le jeune Poufsouffle pu entendre : 

- Par la ssssssssssssssuuuuuiiiit moi ... 

Les murmures continuèrent à se déplacés dans le mur et à s'enfoncer dans le couloir ..

Le jeune garçon avançait dans le couloir passant devant des tableaux, des armures et un bon nombre de torches éteintes. 

Quelque chose semblait se déplacer faisant tomber de la poussière, trembler les armures quand tout à coup de bruit s'arrêta net devant une armure tenant une hache énorme. 

La hache s'abatis sur Charles qui eut tout juste le temps de se jeter à terre pour l'esquiver. 

Le sifflement reprit : 

- Du ssssssssssssssssssannngg, sssssssssuuuuiiiiissssss mmoi ! 

Le sifflement s'arrêta à nouveau cette fois devant un grand miroir, Charles pouvait apercevoir son reflet et au dessus de son épaule une étrange tache sombre. 

Autant dire que si un sorcier malveillant avait été derrière lui il serais déjà six pied sous terre cependant il ne s'agissait pas d'un ennemi. 

La tache disparu laissant place à nouveau au sifflement : 

- Il me faut ton ssssssaaannnnnnng, vite ton ssssssssssssssssaannnng ! 

Sans comprendre vraiment pourquoi Charles entendit un petit bruit à ses pied et en jetant un bref coup d’œil il pu se rendre compte que parterre devant lui se trouvai un petit couteau. 

- Ssssssssssssssi tu ne veut pas mourir donne moi ton quelques goutes de ton sssssssssssaaaaaannnnnnngggg !!

Le coquebin, pétrifié par la peur, sursauta au bruit du couteau qu'on lui jeta à ses pieds. Il porta un regard craintif à ce dernier, avant de bredouiller à son interlocuteur :

- Q-Qui êtes-vous..? M-Mon sang..? P-Pourquoi..?

Un cris résonna dans tout le couloir cette fois si beaucoup plus forte et plus menaçante : 

- TON SSSSSSSSSAAAAANNNGGG ! DONNE MOI TON SSSSAAAAANNNGGG OU JE TE TRANCHE LA TÊTE ! 

Charles récupéra le couteau d'une main hésitante, avant de lentement l'approcher de la paume de main. Il s'arrêta toutefois avant tout contact entre la lame et sa peau. Plutôt que de céder aux menaces de son interlocuteur, le jeune français lui exposa plutôt ses vues sur la situation d'un ton qu'il voulut certain, tant par probité que par volonté de le pousser à en révéler davantage sur sa personne.

- C-Comprenez bien, mon bon m-monsieur.. q-que je n'entends aucunement r-remettre en question votre c-courage.. i-il me semble en effet évident q-que vous n'hésiteriez pas à me t-tuer si je me d-décidais à n-ne pas obtempérer.. S-Seulement.. v-voyez-vous.. j-je trouve curieux le fait q-que je sois toujours en vie.. P-Peut-être n'est-ce là q-que le fruit de votre b-bonté.. m-mais je ne peux toutefois pas m'empêcher de penser qu'il y a une r-raison plus.. p-pragmatique.. à cela.. A-Après tout.. si vous ne voulez que mon sang.. p-pourquoi ne pas le prendre d-directement de mon c-cadavre..? P-Pourquoi, à la place, vous prenez-vous donc la p-peine de me m-menacer de vous le donner par moi-même ? A-Ainsi, mon bon monsieur.. c-comprenez que je doute de v-votre véritable volonté de m-m'ôter la vie.. sans que je n-n'en sache la raison exacte. C-C'est en c-conséquence de t-toutes c-ces réflexions que j-je vous propose ceci : d-donnez-moi la raison p-pour la quelle vous avez b-besoin que je v-vous donne de mon sang.. et s-si j'estime cette r-raison légitime, c-ce qu'elle sera assurément, j-je vous le donnerais.

Aucune réponse ne fut apporté à Charles, il se sentit juste tombé et pour cause le tapis sous lui venais d'être tiré ce qui déséquilibra le jeune garçon qui s'étala de tout son long sur le sol. 

Quelques gouttes de son sang s’échappèrent de sa narine gauche. 

- Voila cccccc'eeesttt ton ssssannng que je voulait voir, je devais ssssssavoir ssssiiiiii tu était asssssseeeerr courageux pour me rencontré ! 

Le coquebin se releva avec difficulté, les jambes tremblotantes, tant de souffrance que de peur. Le regard fixé sur ses souliers par la crainte, ce ne fut qu'avec difficulté qu'il articula :

- V-Vous rencontrer..? Q-Qui êtes-vous donc.. m-mon bon monsieur ?

Le sifflement s'arrêta et dans le miroir un visage apparu, un visage avec des yeux noir et une large bouche : 

- Pauvre enfant tu a malheureusement L'HONNEUR de rencontrer le plus connu de tout les fantômes ! LE SEUL L'UNIQUE PEEEEEEEEVVVVES !!!!! 

Le spectre passa à toute vitesse à travers Charles en ricanant : 

- T'aurai du te voir HAHAHA ! Pou-p-pourquoi voulez vous me tuer HAHAHA pauvre imbécile !  

Charles chancela lorsque le spectre le traversa, tant et si bien qu'il retomba à terre. Il suivit d'un regard décontenancé le pavanement de l'esprit avant d'afficher un petit sourire, aussi bien soulagé qu'amusé. Le coquebin pardonnait facilement.

- J-Je.. V-Vous m'avez fait peur, m-monsieur. M-Mais.. i-il est indéniable que cela a été brillamment orchestré.. b-bravo. J-Je s-suis Charles de V-Vignolles.. p-pour ma part.. J-Je.. Mh. O-Où sommes-nous exactement ?

Le français accompagna sa question d'un petit mouvement de baguette.

- Lumos.

Le fantômes est très sensible aux compliment et arbore un grand sourire en approchant son visage tout sourire à trois centimètres de celui de Charles : 

- Tu me plait bien toi ! Ici c'est le couloir qui mène aux appartement du Baron sanglant, une personne que je respecte énormément. 

Lorsqu'il prononça le nom de " Baron Sanglant " Peeves se tordit dans tout les sens comme pour cacher une anxiété.

- Bon comme tu est courageux et que tu ma bien fait rire à chercher t'es mots comme un petit animal blesser je t'accorde une faveur, si un jour tu à besoin de mon aide pour quoi que se soit je ferai tout pour t'aid..  

Peeves n'eut pas le temps de finir sa phrase lorsque dans le couloir son nom retenti comme crié par un milliers d'homme en colère. Le fantôme farceur s'enfui en lévitant à toute vitesse vers le fond du couloir. 

- J'ARRIVE MON BON BARRRONNN !!!! CHARLES SI TU EN A BESOIN REVIENS ME CHERCHER ICCCIIIIIIIIIIIIIIIIII ............... 

Charles se retrouva seul dans le couloir sans vraiment savoir ce qu'il venait d'arrive.

Apolline voulait se confier, mais le pouvait-elle vraiment ? Elle n'avait jamais rien dit, s'était toujours emmurée dans un silence complet, face aux policiers, comme aux psychologues. De ce qu'elle avait vécu, elle n'en avait jamais parlé à qui que ce soit. En était-elle seulement capable ?
Peut-être le serait-elle davantage... si Margaret, de son côté, se confiait à elle. Ce que personne n'avait jamais fait non plus, soit dit en passant. Ce serait un échange, en quelque sorte... Et la blonde pourrait bien commencer la première : après tout, des deux, c'était elle qui avait eu la première réaction étrange et disproportionnée.

" Toi d'abord, annonça Apolline sans ciller. Le filet du Diable. Qu'est-ce que c'était que ça ? "

Apolline leva une main, hésitante, qu'elle finit par poser sur l'épaule de Margaret. Ce petit geste pouvait avoir un grand pouvoir, elle le pensait.

" Ton père... Oui, je sais. Nous en avions déjà parlé. Mais s'il y a quelque chose d'honteux et d'accidentel, c'est sa propre existence, et rien d'autre. J'en suis convaincue. Il ne te voulait pas, et pourtant il t'a faite. Toi, tu n'as sûrement jamais voulu d'un tel père, mais toi, tu n'as jamais eu le choix... contrairement à lui. "

Délicatement, elle remplaça la main de Margaret pour soulever elle-même la mèche de cheveux, et passer ses doigts sur la cicatrice.

" Que veux-tu dire, par ce jour-là ? Que s'est-il passé ? C'est lui... qui t'a fait ça ? De la colère vibrait dans sa voix. Il a essayé de te tuer ? "

Margaret n'avait encore rien dit qu'Apolline ne sache déjà. Des questions restaient encore en suspens sur les lèvres de la jeune fille.

Sans faire preuve de tact, ni du moindre ménagement, Apolline maintint son interrogatoire. Elle retira sa main du cou de Margaret et vient se tenir contre le mur.

" Tout cela ne m'explique rien : je ne vois toujours pas le rapport avec le Filet du Diable. Si tu ne veux rien me révéler, dis-le moi clairement, mais ne me fais pas perdre mon temps. " fit-elle d'une voix agacée.

Elle commençait à s'impatienter, en réalité.