Godric's Hollow

Apolline prend le silence de Morgane comme un aveu de défaite, camouflé derrière une obéissance de façade à la pseudo-autorité de Michael. Attitude autoritaire, donc, qui n'est certainement pas au goût de la Serpentarde, quand bien même celui-ci a pris sa défense. Alors qu'elle s'avance vers la maisonnée d'apparence abandonnée, elle passe non loin du jeune Poufsouffle, en train de gratouiller amoureusement un petit chaton avec beaucoup de tendresse. Une scénette des plus adorables. Jusqu'à ce qu'elle vienne y jouer son rôle : le mauvais rôle.

" PSCHIIIIIIT ! fait-elle, aussi menaçante qu'une chatte en colère, faisant fuir la pauvre petite boule de poils. Pardon. Allergique, précise-t-elle en haussant les épaules. On y va, de toute façon. "

Et elle marche dans les pas de Morgane.

Une immense maison se tenait en face des quatres inconscient prêt à braver tout les dangers pour assouvir leur curiosité...

Une simple bougie allumée pouvait être distinguée à travers les rideaux de la fenêtre du bas et à la fenêtre du haut la jeune Doucet distingua un visage familier qu'elle avait pu voir dans un miroir auparavant ...

Apolline aperçoit la même momie qu'elle avait aperçue dans son miroir, mais cette fois-ci au travers d'une fenêtre de l'étage. Ils étaient donc au bon endroit, et cette femme était bien réelle.

" J'ai vu la vieille, là-haut. Elle est là. Méfiez-vous, ça peut-être dangereux. De ce que j'en sais, plus un sorcier est vieux, et plus il est dangereux. Même si je pense que personne ne tentera de nous tuer, là, au beau milieu de la rue, alors que le soleil brille. "

Elle passe devant Morgane, pour se tenir aux côtés de Michael, devant la porte. Elle ouvre rapidement sa valise, et en retire d'un petit compartiment sa baguette, qu'elle tient dans sa main, cachée derrière son dos. Après quoi, elle affiche son plus affreux sourire, de ceux qui veulent paraître adorables.

Une immense explosion retentit à l'étage et quatres sorciers sortirent du toit sur des ballais.

La porte s'ouvrit devant les quatres enfants et un homme vêtu de noir s'avança vers eux en levant sa baguettes sûrement pour leurs jeter un sortilège qui aurait eut pour buter de les blessés gravement ou de les tuer mais au même moment et venant de derrière la petite troupe l'homme en noir reçu un sortilège de pétrification lancé par la femme que Doucet avait vu il y'a quelques secondes...

Elle les regarda en leurs disant :

Fuyez ! Je vous rendez visite une autre fois c'est trop dangereux VITE !

Dans un craquement assourdissant elle pris la fuite laissant la les quatres élèves et une bonne poignée de méchant potentiellement en meilleur état que celui qui se tenait devant eux il y'a encore quelques secondes ...

Surprise par l'explosion, Apolline a tout juste le temps de lever la tête que des débris du toit lui tombent dessus. Par réflexe, elle se protège de ses deux bras, et ferme les yeux instinctivement, ce qui l'empêche de prêter attention à la porte d'entrée, ouverte par un homme belliqueux prêt à les assaillir. Elle sent simplement que quelqu'un, qu'elle devine être Michael, la bouscule vers l'arrière. En rouvrant les yeux, elle voit l'homme tomber, pétrifié, tandis que le Poufsouffle devant elle semble faire barrage de son corps. La vieille femme se tient dans l'entrée, leur somme de déguerpir avant d'elle-même disparaître. Pas sotte, Apolline saisit rapidement la situation, et en convient, comme tous les autres, que la meilleure solution est de prendre la fuite.

Intérieurement, elle remercie Michael de son geste. Cependant, elle ne le voit pas comme son protecteur, mais comme son bouclier humain. Il savait se rendre utile, c'était un compagnon pratique, elle ne pouvait le nier. Tous deux prennent la fuite, tandis qu'Apolline tente de rester devant Michael, de sorte à ce que celui-ci protège ses arrières. Cependant, lorsqu'elle voit Morgane brandir sa baguette vers le ciel, elle lève le nez en l'air, et remarque enfin les sorciers sur leurs balais. Aussitôt, son sang ne fait qu'un tour. Dans sa course, elle attrape Morgane par le bras et la tire violemment pour qu'elle les suive dans leur fuite.

" Tu es folle ?! Laisse-les partir ! Tu préfères qu'ils fassent demi-tour ? Bêtasse ! " s'écrie-t-elle, plus paniquée qu'en colère.

Son scrutoscope s'affola soudainement, mais avec beaucoup de retard. Pas de chance.

- Courez !

Hurla-t-il d'une voix épouvantée. Voyant la Serdaigle se risquer à des choses vaines, il chercha à la tirer vers lui mais sa compatriote le devança. Constatant que ses compagnons couraient effectivement, il en fit finalement de même.

Par on ne sais quel miracle une pierre lancé par Morgane heurta le balais d'un des mages habillé de noir.. Ce dernier fit volte face brusquement et pris en chasse les quatre élèves qui avaient commencer à prendre la fuite. 

Le mage noir lança un stupéfix fort bien exécuté qui frappa de plein fouet la jeune Serdaigles la paralysant et la faisant chuter lourdement au sol.. Ce dernier se ravisa ensuite soudainement peut être de peur d'être remarqué en pleine ville ... 

Margaret quand à elle rentra sans peine dans la maison laissée probablement à l'abandon à la suite de la violente explosion produite quelques minutes auparavant ...

Alors qu'Apolline tirait Morgane par le bras, elle sent soudain celle-ci tomber de tout son poids, si bien qu'elle doit lâcher prise. Elle reste muette devant le corps de la Serdaigle qui git inerte à ses pieds. Horrifiée, elle devine sans peine que cette dernière vient d'être abattue, en l'espace d'un battement de cils. Elle se dit que ça aurait très bien pu être elle. Un frisson glacial se répand dans son corps alors qu'elle pense avoir frôlé la mort, ses membres s'engourdissent, la paralysant sur place. Ce n'est pas la première fois. Ce n'est pas la première fois qu'elle se sent impuissante et terrorisée, face à un cadavre. Son visage reste figé, et pourtant des larmes s'échappent de ses yeux.

Michael surgit alors, se jette sur la dépouille pour tenter de l'emmener. Le fou. Qu'est-ce qu'il lui prend ? Que fait-il ? Pourquoi prendre tant de risques pour une fille, déjà morte, qui plus est ? Il n'est pas normal. Il est fou. Qu'est-il vraiment ?
Apolline, déconnectée, perdue dans des réflexions insensées au vu de la situation, est soudain réveillée par les appels à l'aide du Poufsouffle. Elle reprend ses esprits, analyse la situation, l'adrénaline prenant soudainement le contrôle de son corps et de ses pensées. Quelles que soient les intentions de Michael, il doit abandonner le corps de Morgane. Il se met en danger pour rien. Elle doit l'en empêcher. Maintenant.

Elle s'approche de lui, et lui tire le bras énergiquement.

" Arrête ! Laisse-la ! C'est trop tard, elle est morte ! Dépêche-toi de courir, ne sois pas stupide ! "

De toute façon, elle n'aurait pas la force nécessaire pour lui venir en aide.

Charles sentit ses compagnons ralentirent le pas et en fit de même, sans savoir pourquoi ils agirent ainsi.

- Q-Que faites-vous ? F-Fu-..

Sa voix se coupa net, au même titre que son souffle, lorsqu'il aperçut la moribonde - si ce ne fut pas déjà son cadavre - gisant au sol. Il accourut auprès d'elle vertement, non pas par bravoure, loin s'en faut, mais par cette sollicitude coquebine qui le caractérisait si bien. Le blondinet en ayant fait de même, les deux sorciers vinrent à se retrouver au bout de leur ruée auprès de la Serdaigle.

- M-Michael ! A-Aidons-la ! E-Elle a b-..

De nouveau, sa voix se coupa, cette fois-ci aux propos de sa compatriote. Une colère noire jaillit de son regard et, la toisant un instant, il la vitupéra dans la langue de leur pays en hurlant.

- L-La ferme ! L-La ferme ! Maraude ! C-Cours si tu tiens tant à ta vie !

Reportant son attention sur Morgane, il se saisit de ses jambes afin d'aider l'allemand dans son entreprise.

- A-Allons-y !

Apolline regarde, désemparée, ses deux camarades s'évertuer à transporter un cadavre. Mais pourquoi diable se donnent-ils tant de mal ? Pourquoi est-ce si important à leurs yeux ? Elle n'y comprend rien, pas plus qu'elle ne comprend l'attitude de Charles. De tels mots, venant de sa part, lui ont fait l'effet d'un gifle. Est-elle à ce point dans l'erreur, pour que même-lui l'invective de la sorte ? Pourtant, ce qu'ils font n'a pas de sens. On ne risque pas sa vie pour sauver des morts, enfin !

" Mais... Qu'est-ce que... Qu'est-ce que vous faites ? " crie-t-elle, désespérée.

Alors, elle dégaine sa baguette.

" Espèce d'abrutis ! "

Si l'on ne se sacrifie pas pour les morts, en revanche l'on peut risquer sa vie pour les vivants. Alors que les deux Poufsouffles ont les mains prises avec Morgane, et ne peuvent donc se défendre par eux-même, Apolline, baguette à la main, se tient prête à les couvrir et accompagne leur avancée. Bien sûr, elle aurait préféré fuir, sauver sa peau sans demander son reste. Mais ses restes enfouis de morale l'en empêchent.

Les quatre compagnons parvinrent finalement à trouver un muret, derrière lequel ils tentèrent tant bien que mal de se dissimuler pour récupérer quelques forces. Charles en profita pour tâter le pouls de la Serdaigle.

- E-Elle est en vie !

Dit-il d'une voix soulagée.

Morgane, après plusieurs minutes de vaines tentatives, réussit à ouvrir doucement les yeux et bouge sa main, rencontrant celle d'un de ses trois camarades. Elle a encore du mal a y voir ou a bien comprendre ce qu'il se passe autour d'elle alors qu'elle baragouine quelque chose d'incomprehensible.


- A-o-i-e ... é-cé o-e ...

Il lui fallut quelque essais de plus pour rendre ses mots plus ou moins intelligibles.


- A-Apolline ... laisser ... morte ... dit-elle en lançant un faible regard accusateur a la jeune fille qui était prête à la laisser pour morte sur le bord de la route.


Comme fatiguée de l'effort qu'elle a fait pour parler, elle reposa sa tête au sol et referma les yeux, bien que toujours consciente, il lui faudra quelques minutes de plus pour récupérer et avoir une chance de remarcher.

En voyant Morgane revenir parmi eux, Apolline pâlit, plus encore que lorsqu'elle la croyait morte. La Serdaigle était en vie, mais elle avait été prête à l'abandonner... Mais elle refusait de s'en sentir coupable, et trouvait toutes les bonnes raisons pour se dédouaner. Comment aurait-elle pu le savoir ? Elle avait l'air morte. Stratégiquement, c'était stupide de chercher à la secourir. Risquer trois vies pour en sauver une, c'était une erreur monumentale. Et puis, si elle avait reçu ce sort, c'était sa faute à elle, pas la sienne. Non, elle ne devait pas se sentir coupable. Elle avait agi intelligemment. Son raisonnement était parfaitement logique.

Alors, pourquoi, malgré tout, avait-elle le sentiment d'avoir tort ? Malgré la pâleur cadavérique de son visage, lorsque Michael lui sourit, elle parvient à en rougir et détourne le regard. Malgré tous ses efforts pour s'en persuader, elle n'arrive pas à considérer qu'elle a bien agi, au contraire. Elle sent qu'elle a fait preuve de lâcheté, et sait que ça ne s'oubliera pas de sitôt. Même Charles lui en veut. Et Morgane, à en croire les seules paroles qu'elle a fait le difficile effort de prononcer, ne le lui pardonnera pas non plus. Apolline s'empourpre encore davantage.

" Je... Je la croyais morte... " fait-elle d'une petite voix.

Elle croise les bras, l'air contrit, et s'éloigne du groupe pour leur tourner le dos et fuir leurs regards.