Endroit inconnu

Dans cette pénombre seulement éclairée par le bon vouloir de Calvaria et Lauper et où chaque mouvement pouvait vous retourner  aux abysses sombres, le "cow-boy" considérait avoir bien peu à craindre de l'écervelé qui la première avait choisi de s'annoncer comme l'électron le moins stable de l'atome déjà incroyablement fragiles que le groupe formait. Bien peu intimidé il resta là tel un roc solidement planté sur ses appuis toisant la femme de ses yeux perçants mais bien préparer à éprouver ses jambes si le danger se faisait sentir. Il n'était pas la proie et comptait bien le montrer en répliquant immédiatement.

-Ah ouais ? Et pourquoi dont je me laisserais crever comme une truie ? 

Se faisant, il s'apprêtait à esquiver et récupérer quelque chose dans son sac de toile. Il l'avait des milliers de fois, le temps que la moindre incantation soit prononcé, le corps froid de la bonne femme serait retourné à la terre. Mais, l'homme n'y fit rien. L'un de leurs collaborateurs venait de lui apporter une réponse bien plus simple qu'il s'empressa de saisir. Si elle se retournait contre Lauper, il la gratifiera d'un simple petrificus totalus.

Jack observe le fauteuil puis s'en approche.


-Tu étais là sur l'île... Et tu es encore là... Pourquoi l'oreille pointu aurait-il prit la peine de t'amener ici... Si ce n'est pas pour s'asseoir dessus.

Il pointe sa baguette vers le fauteuil.


-Si quelque chose est caché là dedans... Qu'il sorte maintenant, après ce sera trop tard.

Il se tient prêt à agir, pour sa défense avec un bon protego des familles ou bien une esquive ! 

Joseph récupéra sa lame et s’approcha lui aussi du fauteuil .. Il écouta Jack .. Puis planta son couteau dans le fauteuil .. 


Du sang .. Ou juste un bout de fauteuil .. Les fauteuils n'ont pas de cerveau .. Voyons voir ..     

Lorsque le couteau se planta dans le fauteuil, un hurlement de tous les diables retentit. 


- AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAvada kedavra ! 

L'accoudoir du meuble fit place à un bras doté d'une baguette pointant la direction de Joseph, alors qu'apparaissait un homme trapu et suant, à l'air simiesque et hébété, dont les binocles agrandissaient les yeux plein de larmes d'une manière tout à fait ridicule. 

Joseph surpris recula et lança un Bufalus Depreciatio pour ce cacher derrière l’animal conjuré ainsi qu'un avis pour entravé le sortilège de mort .. Il se tentera à une esquive bien que son corps ne soit plus dans le fleure de l'âge ..

Ses longs doigts qui étaient revenus se poser délicatement sur le dossier du fauteuil se retrouvent désormais emmêlés entre les boucles grasses d'un crâne sudoripare. Voilà qu'à la surprise du criminel, le siège se révèle être un homme jusque-là dissimulé qui, plutôt que de lui présenter un dossier lui montre maintenant son dos. Aussitôt, il empoigne la chevelure qui souille sa main et tire avec force vers l'arrière. De l'autre, il tente de saisir le poignet armé de cet homme afin de l'immobiliser et l'empêcher de nuire.

" Ah ! Ah ! Il est là, le scélérat ! Il est là, le lâche, le traître ; celui que son sang n'a pas versé !  D'un nouvel à-coup, il tire une fois de plus la tête de l'homme vers l'arrière, presqu'à lui décoller les racines et lui rompre le cou. Pourquoi nous refuses-tu la rédemption ? Parle, vaurien ! "

Calvaria posa son regard sur le mobilier qui ne réagissait pas comme un mobilier devrait le faire et puisque le dit mobilier envoie un avada, il n'y a pas de raison que lui non plus ne s'amuse pas aujourd'hui. Ainsi à son tour il enverra un sortilège de mort sur l'homme fauteuil, il n'était pas nécessairement adepte des morts rapides mais contre quelqu'un d'armé c'est le mieux qu'il puisse faire, et puis, ça fera toujours plus de sang pour la coupe.

- Avada kedavra !

Évidemment, l'homme fauteuil n'allait pas rester sans rien faire pour tenter de sauver sa peau. Déconcerté, en panique visible et probablement affublé d'une plaie bien dégoûtante quelque part qui le faisait tant saigner que suer de stress, il se mit à balbutier d'une voix asthmatique et paranoïaque. 


- I-IL VOULAIT ME TUER... AAAAAH... J-JE LE S-S-SAVAIS, J-J-J-E POUVAIS P-PAS ME MONTRER, M-MAIS MÊME CACHÉ I-IL M-M-M'A TROUVÉ... AAAH ne me tuez pas... 

Conclut-il, d'un air piteux, à deux doigts de tourner de l'oeil. Brusquement, il sursauta et recommença à se débattre dans la panique. 


- Vous êtes de mèche. Vous aussi vous faites partie de cette organisation qui c-contrôle le monde et veut ma mort. Comme cet empereur ?! AAAAAAH ils m'ont eu, ils me SURVEILLAIENT bien, j'avais RAISON !

Ses yeux hagards et globuleux bougeaient dans tous les sens derrière ses grosses binocles loupes, semblables aux boules du loto bondissant dans la machine avant d'en sortir. Il semblait trop hébété pour se soucier de la coupe pour l'instant. 

Imperturbé, du moisn pas beaucoup plus qu'il ne sent donnait l'air, le gaillard qui avait choisi de se désister de la rixe subite s'était même permis le luxe de s'allumer une cigarette. Il ne savait pas encore lequel de ses collaborateurs était le plus illuminés, mais ça n'annoncait rien de bon pour la suite.
Ainsi, il allait de soit qu'il s'autorise un dernier plaisir, qui pourrait être le dernier à tout moment.

Ce furent finalement les élucubrations de l'ancien sofa qui le tirèrent de son mutisme lui arrachant en prime un rire gras difficilement camouflable.

-Qui dont garçon ? Qui ?

Archer laisse alors glisser entre ses doigts la chevelure de l'homme-fauteuil, mais maintient son bras dans sa poigne. Il brandit alors à la vue de tous sa main meurtrière, celle qui en un éclair vient d'ôter la vie de ce pauvre Joseph, pointant la baguette bourrelle vers le haut. Il la présente et l'exhibe comme un artefact divin, tenu par le vainqueur d'un duel, le visage solennel. Avant que le pauvre homme n'ait pu bégayer la moindre réponse, il s'exclame alors :

" Messieurs ! Madame ! Admirez : voici la main salvatrice à qui l'on doit le salut de notre âme, celle guidée par la volonté de notre Dieu miséricordieux ! Ne blâmez pas son geste, car si j'ai pu traiter cet homme de lâche et de scélérat, il n'a en réalité rien du scélérat mais tout du lâche : c'est bien par peur, et non par traîtrise qu'il a agi ainsi. Le malheureux n'a fait que se défendre, et ce faisant a sauvé nos vies ! Alors faisons preuve de reconnaissance ; ne versons pas son sang, mais guérissons plutôt ses blessures ! Et pleurons ce pauvre bougre dont l'âme s'est hélas envolée, mais réjouissons-nous de son sacrifice. "

Calvaria observe l'homme fauteuil s'exciter et se met à sourire.

- Tu vis pour l'instant. Le sacrifice est là.

Lui adresse t-il avant de baisser sa baguette. Ce bon vieux docteur est mort, peut-être aurait t-il apprécié qu'on lui enlève le cerveau pour le conserver et en faire un monstre à la Frankenstein, mais ce ne sont pas là les perversions de notre gaillard.

Jack était dépité de la tournure de la situation... Tout ça à cause d'un fauteuil qui se révéla être un voyeur...

-Quel triste fin mon bon Joseph.

- A nous la rédemption.

Sourit le gaillard, bien sûr il n'y croit pas une seule seconde à cette prétendue rédemption, même si ils terminent ces fameuses épreuves, ils seront toujours des loups dans une société d'agneaux, toujours aussi dangereux. Peut-être que certains ici sont récupérables, mais si ils ont fini à Azkaban c'est qu'ils représentent un danger pour la société.