Un parterre de fleurs entre les arbres

Naturellement Scarlett n'était pas la seul menbre de la petite troupe à sembler perdue. Le contraire aurait été étonnant quand ils s'apprêtaient à rendre visite à un lieu aussi lourd de sens pour chacun d'eux.
Distrait par le parterre de fleurs sur lequel il ne pouvait s'empêcher de poser un regard admiratif tout le long de leur trajet le garçon vint en soustraire une fleu. Cette unique fleur blanche qui, solitaire, dans sa main faisait bien pâle figure face au bouquet de la première année était cependant la façon la plus honnête qu'il avait trouvé d'orner la tombe de la défunte Serpentard.

Après une courte errance dans l'étrange sanctuaire, le groupe put se rendre compte qu'il était effectivement au bon endroit. Derrière l'imposant tronc d'un sinistre sapin, se découpèrent au loin les silhouettes de deux arbustes d'Aubépine qui croissaient et se teintaient chaudement grâce à quelques rayons de soleil perçant au travers de la cime des plus grands arbres. Entre les deux, éclairé par ces-dits rayons, se trouvait un lit de pierres. De petites pierres, agencées avec soin dans un trou pour former un tapis minéral compact au niveau du sol, devant une stèle où grimpait paresseusement le lierre. Contrairement à ce que pensait Justin, la sépulture avait l'air entretenue.

De petites bougies étaient disposées à ses côtés, bien qu'éteintes. Sur la sépulture en elle-même se trouvaient des fleurs, des fleurs qui n'étaient pas disposées en bouquet mais posées les unes à côté des autres. Sur la gauche, une chrysanthème et une rose jaune étaient entrelacées, comme si leurs tiges avaient été nouées ensemble à la main. Au milieu, un hortensia solitaire trônait. Sur la droite, une rose rouge embrassait une immortelle de la même manière que le premier couple de fleurs. Le mélange de ces fleurs, esthétiquement parlant, n'était pas des plus harmonieux. Mais le choix de ces végétaux en particulier ne semblait pas anodin pour autant. D'ailleurs, au pied des aubépines, se trouvaient des monceaux de fleurs fanées, toujours les mêmes espèces disposées de la même manière, comme si cet hommage avait été répété inlassablement un nombre incalculable de fois au cours des derniers mois ou des dernières années... Sous les fleurs était disposé un ruban de soie vert de très bonne qualité, quoi qu'un peu abimé par le temps à force de rester en extérieur.

Tout autour de la sépulture, les petites fleurs blanches pullulaient. Peut-être n'étaient elles pas présentes naturellement dans ces bois mais avaient-elles été plantées d'abord autour de la tombe avant de s'étendre peu à peu aux espaces alentours. Le lierre sur la stèle quant à lui, semblait avoir été guidé pour ne pas couvrir une inscription des plus simples : "R.C", probablement inscrite là à l'aide d'un sortilège.

Le dernier détail notable de l'endroit, était l'abondance d'araignées qui s'y trouvaient. Des araignées d'une espèce particulière, qui se déplaçaient latéralement et attendaient sur les pétales des fleurs qu'une proie passe devant elles. Elles étaient généralement blanches avec des tâches roses lorsqu'elles se trouvaient sur les fleurs blanches, mais l'une d'elles, sur la rose jaune, prenait une teinte jaune-orangée, comme si à la manière d'un caméléon, elles pouvaient changer de couleur pour se fondre dans leur environnement. Une espèce assurément inhabituelle en écosse, qui avait sans doute été elle aussi amenée là par la main de l'homme.

Johanna fut la première à repérer l'emplacement de la sépulture, troublée par la curieuse présence de ces deux buissons d'Aubépine isolés.

" Là ! Regardez ! "

La sépulture en elle-même n'avait rien de très luxueuse, bien qu'elle soit richement décorée. Surtout, elle semblait, contre toute attente, entretenue avec soin, et ce depuis sa création, à en croire le monticule de fleurs fanées qui y reposait, témoins des nombreuses saisons que la tombe avait affrontées. La disposition, le choix et l'enchevêtrement étrange des fleurs avait quelque chose de particulier : bien que Johanna ne puisse comprendre lequel, elle devinait que tout cela avait une signification, dont son propre bouquet était lui dénué. Quelqu'un - mais qui ? - venait régulièrement se recueillir sur cette tombe, une personne qui s'en occupait avec dévotion depuis toujours, soucieuse de faire passer à la défunte un message dont le sens échappait à la petite Allemande. Le ruban vert, lui, laissait penser que la personne en question était une Serpentard, à moins que cela soit aussi un hommage à Rosemary, qui appartenait à la maison verte également.

Aux yeux de Johanna, cette tombe était magnifique. Ce qui la rendait si belle, c'était tout l'amour et l'attention qui lui étaient portés, bien plus que sa conception somme toute très artisanale. Qu'ils étaient vains, qu'ils étaient laids, pensait l'Allemande, ces somptueux mausolées qui se dressaient dans les cimetières, et que personne ne venait visiter malgré toute l'opulence de leur création. Ils ne représentaient rien, n'honoraient qui que ce soit, contrairement à cette tombe qui témoignait de l'amour des vivants pour celle qui était morte.

La jeune fille, son bouquet à la main, lentement s'approche et se penche pour venir le déposer auprès des autres fleurs. Un instant, elle s'arrête et hésite, car elle vient de remarquer l'essaim d'araignées camouflées qui s'y trouve. Ce n'est pas qu'elle soit effrayée, ayant eu dans son enfance la faune et la flore pour compagnons de lits, mais simplement surprise. La tombe n'est pas seulement entretenue : les fleurs qui s'y trouvent sont également protégées par une véritable armée insectivore. Respectueusement, sans geste brusque pour ne pas effrayer les gardiennes de la sépulture, elle place son bouquet.

" C'est bien la tombe de Rosemary... C'est sûr. Et quelqu'un s'en occupe depuis tout ce temps... "

Toujours penchée sur une observation méticuleuse de la tombe, elle tourne la tête vers Rosemary.

" Justin disait qu'elle et la Lestrange étaient très proches. Tu crois que ça pourrait être elle ? "

Elle se retourne vers les fleurs, toutes uniques, déposées ça et là.

" Je sais que les fleurs ont chacune leur signification... Mais laquelle, je ne sais pas. "

Scarlett observa la tombe et ses environs, le coeur serré en pensant à son père. Pendant un long moment, elle resta bloqué dans une sombre léthargie, de laquelle Johanna la tira en posant une question bien choisie. Qui pouvait donc prendre soin de la tombe de cette manière ? Scarlett haussa les épaules avant de répondre d'une voix monocorde et bien éloignée de celle qu'on lui connaissait d'ordinaire.


- Je ne sais pas. Je ne pense pas que Lestrange consacre du temps pour ça. Peut être que c'est le garde chasse. Difficile à dire. Dans tous les cas, elle n'a pas trouvé le repos et nous nous devons de lui offrir. Elle mérite mieux que ce qu'elle a vécu, ou du moins, j'en ai l'impression. Être catégorisée exclue car née moldue, et assassinée de la sorte, sans vindicte ni vérité, je ne le souhaite à personne, même pas à ceux qui salissent l'honneur de mon père.

En retrait, Alex guidé par les deux gryffondor sera le dernier à atteindre la tombe habiller des initiales de Rosemary et à découvrir  l'ouvrage qui, contre toute attente existait bien et belle. Lui était bien incapable de statuer sur la beauté et le caractère du tableau, les beaux-arts lui échappait dans leur totalité mais ça ne l'empêchait pas d'admirer ce tableau duquel il lui semblait se dégager une chaleur certaine. Cet apparente simplicité n'amputait rien aux charmes, ni aux intentions qu'Alex discernait dans la tombe non, c'était ceux-là même, accompagnés de ce sens du détail qui accordait à cet emplacement cette grâce solennel qu'il ne pouvait ignorer. A ses yeux, il devenait évident que seul un endroit de cet acabit était digne se devait d'être le dernier lieu de repos, un endroit où finalement elle pouvait se rendre compte qu'en dépit de ses circonstances, il y avait bien et bel une personne qui la gardait dans son cœur pas dans un livre où pour toujours, entre la vie et la mort elle serait rongé par sa souffrance et incapable de trouver la paix qu'elle méritait. Malgré ses réserves sur l'existence présente dans le livre, l'empathie qu'il éprouvait pour Rosemary l'empêchait de s'imaginer en son cœur prendre une autre décision que celle qu'il avait prise à leur rencontres. Était-ce à refaire, ce serait sans hésiter qu'il reprendrait ce chemin, en fait, ne fut il pas par crainte du sort qui risquait d'atteindre Scarlett et Sammy, le garçonnet n'aurait payer aucune considération à la malédiction qui planait au dessus de lui et ce serait à nouveau précipiter de signer ce contrat du pareil au même

Hésitant le garçon se penche à tour sa pauvre fleur en main, attend immobile redétaillant la sépulture des yeux pendant plusieurs secondes durantes semblant avoir le plus grand mal du monde à se faire un geste qui devrait être aussi simple qu'évident. Aux termes de cet exercice éclair il sembla venir aux termes de sa réflexion se releva brusquement reculant d'un pas sa fleur toujours en main. Ce retrait, ce ne fut pas la charmante ménagerie exotique qui pullulait qui l'urgea, malgré ses airs fragiles le poufsouffle répugner le contact avec les bêtes ou redouter quelques morsures, pas quand elles considéraient un obstacle à l'un de ses devoirs. Il ne se considérait tout simplement pas digne de participer à l'entreprise.  Une sculpture si méticuleusement arrangé, il le savait ne se trouverait que terni par l'addition inconsidéré de sa pauvre plante. Pire, au delà-même de la disgrâce qu'il apporterait à ce table auquel il ne pouvait déjà se résoudre, il se voyait par son geste brisé l'harmonie que quelqu'un s'était donné tant de mal à instaurer juste pour ce qui ce qui réellement n'était que pour son propre plaisir. Faire preuve d'une insensibilité aussi crasse 

-Quoiqu'il lui soit arrivé elle n'a pas été complètement oublié et délaissée, il y a toujours au moins une personne qui pense assez elle pour lui faire preuve de cet attention. Ce n'est pas la meilleure consolation au vu de son sort mais je trouve ça tout autant...enchanteur.

" Le garde-chasse ? Il nous l'aurait dit, non ? J'avoue que je l'imagine mal nouer des fleurs pour les déposer ici... La personne qui entretient cette tombe... Aimait beaucoup Rosemary. Il suffit de voir le soin qu'elle apporte à sa sépulture pour le comprendre. "

Elle se redresse, alors qu'une larme vient couler sur sa joue, larme qu'elle vient offrir à la mémoire de la défunte.

" Tu sais, j'ai bien réfléchi à propos de cette Lestrange... Ce n'est pas impossible que ce soit elle. On ne la connaît pas, pas assez pour prétendre ce genre de choses. Tout ce qu'on sait d'elle, ce sont des racontards. On ne peut pas se permettre de la juger là-dessus. Et même si ce qu'on raconte est vrai... Même si elle est aussi mauvaise qu'on le dit... Rosemary, elle l'aimait. Elles se sont peut-être disputées, mais... Ce que je veux dire, c'est que Lestrange a agi comme ça parce qu'elle était en colère. Peut-être qu'aujourd'hui, elle le regrette. Je sais que... C'est difficile... De ne plus aimer quelqu'un. Même les gens... les plus mauvais... savent aimer. "

Il lui est impossible de ne pas penser à son propre père, qui avait été un bon parent, et qu'elle aime toujours malgré elle et malgré les horreurs qu'il a commises.

Occulté de la conversation par son moment d'errance, le garçon réalisa finalement que les dires du préfet ne se résumait pas à de vagues indications de l'emplacement d'une tombe et l'existence d'une connaissance à celle-ci , connaissance qui dont le nom s'avérait lui-être terriblement familier.


-Votre Miss Lestrange, qu-qu'est ce qu'on vous a dit exactement sur elle ? Et sa relation avec Rosemary ?

- Elles étaient très proches avant que Lestrange découvre qu'elle était née moldue, et ça serait elle qui aurait ébruité ce détail.

Elle écouta Johanna, dubitative, et répondit d'une voix tout aussi monocorde qu'avant.


- Dans tous les cas, c'est elle qui connaît le mieux Rosemary ici, et il faut qu'on trouve un moyen de la faire parler, d'une façon ou d'une autre.

" Peut-être... "

Elle marque une pause, n'étant pas encore arrivée au bout de sa réflexion. Pourquoi forcément voir la Lestrange comme une ennemie... Et non pas comme une alliée ? Si elle aimait Rosemary, si c'est bien elle qui s'occupe de cette tombe depuis tout ce temps... Ne voudrait-elle pas, elle aussi, offrir le repos à sa défunte amie ? Ne serait-ce pas le meilleur moyen de racheter sa faute, si tant est qu'elle se sent bien coupable ?

" Peut-être... qu'on pourrait lui demander son aide, tout simplement ? Je veux dire... Peut-être qu'elle aussi, elle voudrait que Rosemary puisse reposer en paix. Ça vaut la peine d'essayer, avant de penser à s'en prendre à elle. "

La logique de l'allemande était partagé par le poufsouffle qui dans sa naïveté maladive et sans aucun doute biaisé à soncinsu ne pouvait partir d'un à priori négative sur l'intéressée, pas avant qu'ils aient pu lui parler. 

-Hum... Scarlett, tu sais, moi je ne crois pas qu'on devrait y aller en s'attendant au pire,. Rosemary elle même n'a pas fait mention de son amie ni même d'une fille parmis ses assaillants et elle semblait assez lucide à ce moment

- L'histoire qui entoure cette mort est floue, mais je ne pense pas qu'on puisse se fier à Lestrange, qui porte le portrait de la coupable idéale. Mais si vous voulez lui demander gentiment de nous aider, faites, mais on risque gros à essayer à la gentille, si elle nous tourne le dos et prévient ses amis, qui sait ce qui nous arrivera, à nous, puisque Rosemary a déjà choisi de nous piéger.

Elle sort le journal de son sac, avant de proposer.


- Vous voulez qu'on réessaye de communiquer avec elle ?

Les bien sombres perspectives de sa camarade cette fois encore ne sonnèrent la fin de son optimisme et de ses espérances d'une résolution plus, pacifiques de la situation.

-C'est vrai qu'il faut se méfier... Mais... Cette Lestrange, il se pourrait que je sache qui elle est, et si c'est bien celle à qui je pense à mon avis il n'est pas impossible... Je pense, que peut-être, que, elle, ou s'en veuille pour ce qui est arrivée. 
Et Rosemary, elle a essayé de nous forcé la main.. Mais, je crois qu'on ne devrait pas être aussi pessimiste...Tu sais.

Le garçon pousse un soupir, au fond, même sans être convaincu par elle, il arrivait à comprendre les réserves qu'eméttait de la Gryffondor. 

-Peut-être, qu'avant de lui parler, on devrait réunir tous les ingrédients, ou peut-être, s' assurer que quoi qu'il arrive l'un d'entre nous puisse prendre soin de faire le rituel quoi qu'il arrive. Quitte à ce qu'on se sépare.

Johanna fronce les sourcils. Elle n'est pas bien certaine de comprendre. Piéger ? Forcé la main ? De cela, elle n'en a pas entendu parler.

" Qu'est-ce que vous avez dit ? Comment ça, Rosemary vous a piégés ? "

-Après qu'on ait accepté il...commença le garçon quand du coin des yeux il remarqua une présence étrangère qui semblait, les épier ? Même parmis l'abondante faune d'être poiliue qui habitait les lieux, celle-ci se démarquait assez pour que le garçon signale sa présence à ses camarades. 


-Cette araignée, elle est...Bizarre non ?  Peut-être qu'on devrait s'en aller...

- Quelque chose comme ça, oui, Johanna, mais mieux vaut ne pas trop t'impliquer là dedans, ça pourrait être dangereux.

Scarlett observa la direction indiquée par le regard d'Alex, en haussant les sourcils.


- Une araignée ? Où ça ?

" On ne communique pas avec elle, alors ? On peut tu sais, je n'ai pas p... "

Elle s'arrête, se tourne vers la fameuse araignée qu'indique Alex. Une araignée qui avait tout l'air d'un fantôme.

" Heu... Elle nous regarde, non ? De toute façon... On a plus rien à faire ici, pas vrai ? "

Et pourtant, il lui reste une chose à faire. Prudemment, sans quitter l'araignée des yeux, elle s'empare d'un exemplaire de chaque fleur dans le monticule fané.

- Vous préférez le faire ailleurs ou tout de suite ? On pourrait retourner dans la salle de classe, y'a peut être quelque chose qui a changé.

Propose t'elle, en pleine réflexion. 

" Je vous laisse y aller. Je dois... "

Johanna regarde les quelques fleurs qu'elle a ramassées dans le creux de sa main...

" Je veux comprendre. Ces fleurs... Qui les a mises là. Ce qu'elles signifient. Je dois aller à la Bibliothèque, je vous rejoins plus tard, je vous dirai ce que j'ai appris. "

-Je ne sais pas, mais peut-être que ça n'aura d'effet que là bas. Commente il