Tout le monde semble désormais présent, le livre de gauche est parfaitement aligné avec celui de droite, tous deux précisément parallèles aux côtés du bureau en bois derrière lequel Harold est encore assis. Il garde le silence quelques secondes, s’assurant une dernière fois que tout est bien à sa place, avant de finalement se lever. Il gratifie les élèves de son sourire qui semble hurler son mal-être et son envie d’être ailleurs. Il se racle bruyamment la gorge… Tousse un peu… se racle encore la gorge… Et prend enfin la parole, au moins vingt secondes après s’être levé.
“ B-bien ! Est-ce que… Tout le monde m’entend ? Oui ? Au fond, vous m’entendez bien ? P-parfait ! Alors, bienvenue à tous. Si vous êtes ici, c’est parce que vous êtes curieux d’en apprendre davantage sur ceux que nous, sorciers, appelons Moldus. Je me présente : je suis Ha-Harold D-Dubois. Professeur d’Étude des Moldus à Poudlard depuis maintenant p-plusieurs années… Il marque une pause pour reprendre son souffle, comme si cette simple présentation lui avait demandé un effort considérable. Alors, tout d’abord… Q-qui sont les Moldus ? Certains d’entre vous ne connaissent presque rien d’eux, tandis que d’autres… Il parcourt l’assemblée d’un regard apeuré, s’arrêtant un court instant sur chaque élève. … leur sont plus… plus familiers. Il se peut que certains d’entre vous en aient dans leur famille, peut-être même que leurs deux parents sont tous deux des moldus, bien que cela soit... plus rare.
Notre monde, notre civilisation, se divise donc en d-deux catégories : les moldus, et les sorciers. Deux mondes, à vrai dire, que tout oppose, mais qui doivent s’efforcer de coexister. Ce qui, nous allons le voir, n’a jamais été chose aisée, aujourd’hui comme hier.
Est-ce que quelqu’un… Tenez, v-vous, par exemple, pouvez-vous me dire ce qu’est un moldu exactement ? ”
Il désigne de la main la jeune Bulstrode.
" J-je vous prierai de ne pas l'interrompre, nous avons t-tous droit à la parole. Je vous donnerai l'occasion à v-vous aussi de vous exprimer, il vous suffira de l-lever la main. "