La vieille dame avait écouté les deux jeunes gens avec un large sourire qui découvrait ses dents jaunies et... légèrement pointues. Le visage crispé dans son expression malaisante, elle penchait la tête tantôt à gauche tantôt à droite, faisant courir ses doigts osseux le long de sa baguette d'un bois noueux. Elle éclata d'un rire cristallin et désagréable, et surtout très exagéré.
" Oh, regardez, jeune homme ! fit-elle en désignant le corbeau qui venait de faire irruption dans la boutique. Vous n'avez pas la jeune fille, mais au moins avez-vous trouvé l'oiseau ! "
Elle se tourna alors vers Saskia.
" Hihihihihihi ! Wapatou, dangereux ? Nooooon. Noooooooon. Pas du tout, jeune fille, pas du tout ! Je vous l'accorde, oui, c'est une espèce bien particulière de chat, mais vous l'avez bien vu, il est tout à fait sous mon contrôle ! Oui, parce que, voyez-vous... D'un nouveau geste de baguette vers la porte, elle scella celle-ci de nouveau, avant que Matius n'ait pu sortir. Les deux jeunes gens étaient de nouveau enfermés, seuls dans la boutique avec la vieille femme au sourire carnassier. Toujours avec son grand sourire passif-agressif, elle reprit : ...il n'y a rien de dangereux dans cette boutique, à part moi. Hihihihi ! Oh, comme j'ai horreur des enfants, toujours ce petit côté insolent, ils ne savent jamais où est leur place ! Par exemple, quelle idée farfelue d'aller déranger ces bons agents de l'ordre pour une bête petite histoire comme la nôtre, alors qu'ils ont déjà tant à faire ? Croyez-vous qu'ils se soucient davantage de mon Wapatou que des partisans de Grindelwald ? Hihi, comme vous êtes naïve. Je vous conseille toutefois d'oublier ce petit incident, il serait dommage... elle tapota le bout de sa baguette sur le comptoir. ...que la mémoire vienne à vous jouer des tours. Allez ! C'est oublié ! N'étiez-vous pas intéressée par ces rats, plutôt ? J'en ai qui sont adoraaables. "