C'est ici que Morgane gagnait sa vie, si on peut appeler ça une vie. En effet, le jeune délinquante était sortie de prison depuis quelques semaines quand elle trouva ce job. Son travail ne consistait qu'à attendre, toute la journée, au milieu des poupées miteuses sachant pertinemment qu'aucun client ne viendrait jusqu'ici. C'est pour ça que, ce matin-là, comme tous les matins, elle sortit à contrecœur la pancarte horrible censée indiquer aux clients la boutique au loin, elle arrosa les plantes dans les pots, plantes qui étaient censées embellir la devanture de la boutique mais qui, selon la blonde, étaient d'une horreur sans nom, avant de rentrer dans le magasin et se mettre derrière le comptoir, affalée, la tête entre ses mains. Combien de temps devrait-elle encore rester à ce boulot qu'elle déteste tant ? Et pourquoi ? Pour quelques pièces qui lui permettait tout juste de se payer un petit appartement. L'argent que ses parents lui avaient laissé avait un peu aidé, mais elle était dans une situation des plus inconfortables. Pourquoi diable avait-elle fait ça ? Attaquer Daniel passe encore, ce morveux l'avait mérité, mais attaquer Gemma ? Il n'avait pas fallu plus de 3 semaines aux aurors pour la retrouver, alors qu'elle tentait de passer la frontière de manière clandestine. Sa destination ? La France ou un des pays de l'Est ... Avec un peu de chance, elle aurait pu y rencontrer Margaret, refaire sa vie. Elle savait qu'elle ne pouvait plus compter sur Beth et n'avait plus essayé de la contacter depuis le miroir à la volière. Elle avait même brûlé sa chair à vif à l'endroit de l'inscription, dans une tentative d'effacer le nom de la jaune. Perdue dans ses pensées, Morgane était dans la boutique, seule, derrière le comptoir.