La mine déçue, Tae ne put s'empêcher de pousser un souffle d'agacement.
- Edward... Je ne sais pas si tu fais preuve ici de mauvaise foi, d'idiotie volontaire pour me titiller, ou si tu n'as vraiment pas compris où je voulais en venir ? Ma liberté, comme tu le sais, n'appartient à personne d'autre qu'à moi, et moi seul. C'est bien là la possession que je chérie le plus, elle, et tout ce qu'il y a la dedans - venant tapoter de l'index sa tempe -. Lorsque je parle de leur équilibre fragile, je n'en parle pas pour protéger quiconque, mais bien pour nous protéger nous, ce qui me semblait assez clair. Il est mon droit le plus inaliénable d'aller ou je veux, quand je veux, d'apprendre, comprendre, mais aussi posséder ce qu'il me, nous, chante. Car si d'autres y ont droit, alors nous aussi. Je fais fit de leur jugement, de leurs regards, de leurs pensées à nos égards. Il est cependant de notre plus grand intérêt à ce que leurs stupides conflits perdurent, car il n'y a qu'en temps de guerre que les plus désespérés sont prêts à tout pour obtenir une futile victoire, qui sera sans doute oubliée d'ici une décennie ou deux. Mon... non, notre but, lui, ne périra pas avec l'âge. Le savoir, l'érudition, mais aussi les artefacts ou encore les bouquins d'antant eux, perdurent.
Enfin tiré de son monologue, dans lequel il s'était un peu perdu, par passion ou par folie des grandeurs, Tae reprit son souffle, quand il fut coupé par l'arrivée d'un tierce personnage dont il ignorait l'identité. Cependant, il ne se laissa pas plus impressionner que cela et tenait tout de même à... "ajuster" les propos du serpentard.
- Je n'ai pas la prétention de pouvoir te trouver un but à ta place. Cependant, j'ai celle de nous considérer comme l'égal l'un de l'autre, quand bien même nos différences nous séparent, elles font aussi de nous deux les personnes que nous sommes devenues aujourd'hui. Surtout moi, en réalité, nos longs échanges, et mes déboires, scultant l'être que je suis désormais, le même être te devant redevance et ma gratitude éternelle. Il n'est nulle question de vassalité, de servir mon but, ou je ne sais quoi. Deviens le bras armé de cette croisade contre ce monde à la vision entravée par l'immense stupidité dont ces gens font preuve, ne se cantonnant qu'aux seules capacités, aux seuls actes dictés par leur moralité défaillante. Tu es un sorcier capable, surement bien plus que moi, et si nous entamons ce voyage, alors nous partirons tout deux à hauteur égale. Tu m'aides, comme je t'aiderais le jour ou tu auras enfin vu la toile que les moires ont peintes à ton attention. Et si ce tableau ne te convient pas... alors tu pourras compter sur ma présence afin d'en bruler jusqu'au dernier morceau de tissu.
Plutôt fier de sa tirade, le jeune garçon tendit alors sa main avant de saisir le poignet de son interlocuteur avec fermeté et confiance, assurant au Mosley l’entièreté de la confiance que lui accordait le coréen.