Magasin d'accessoires de Quidditch

Margaret tenta de commettre son larcin, et se faufila entre les rayons avec son balais entre les bras... Malheureusement, le balais était relativement long, et l'homme à la caisse ne mit pas bien longtemps à remarquer une brosse de balais qui dépassait légèrement d'un rayon et semblait se déplacer vers la sortie... D'un geste de la main, il demanda à la cliente avec laquelle il discutait d'attendre, et se dirigea à grandes enjambées vers Margaret. Une fois dans son dos, il lui demanda d'une voix vive et sévère. 


- HEP HEP HEP, tu vas où comme ça petite ? Je peux t'aider, peut-être ?

Il l'observa d'un air dubitatif, ne semblant pas vraiment la croire. 


- Un moment d'absence, tu dis ? Je ne sais pas, je devrais peut-être appeler les brigadiers magiques pour savoir ce qu'ils en pensent. 

L'homme se saisit du manche, et lui enleva l'objet des mains sans perdre une seconde.

Le vendeur soupira. Peu d'enfants avaient le toupet d'essayer de voler un balais, mais ce n'était pas la première fois qu'il avait à faire à une telle scène. Il croisa les bras, et resta stoïque, tandis que les larmes de Margaret commençaient à attirer l'attention des clients et de l'autre vendeur. 


- Et tu crois que c'est en volant un balai que tu pourras jouer au Quidditch ? Tu crois qu'ils font des matchs de Quidditch en prison ? Je pense qu'on va poser la question aux brigadiers.

En voilà un d'expérimenté, les larmes de crocodiles ne suffisaient pas, mais elle ne pouvait faire machine arrière, tant pis pour la tentative d'avoir le balais par charité.

M-mais je vous l-l'ai rendu... P-pas les brigadiers a-après mon p-père... Au grand moyens, les grands remèdes.

Elle souleva légèrement ses cheveux pour dévoiler la cicatrice que son père lui avait faite au niveau du cou.

Le vendeur n'avait pas réellement l'intention d'appeler les brigadiers, il comptait simplement mettre un coup de pression à l'enfant pour qu'elle comprenne les risques qu'impliquait le vol, et d'autant plus le vol d'un objet aussi onéreux qu'un balai volant. Cependant... Cette réaction le mit mal à l'aise. La cicatrice, la mention de son père... S'agissait-il d'une enfant battue ? Peut-être devrait-il vraiment les appeler pour signaler les abus... Il devait en apprendre plus. Il se baissa à son niveau et lui demanda d'une voix un peu moins virulente. 


- C'est ton père, qui t'a fait ça ?

Le préfet de Gryffondor écoutait la scène avec attention, il s'était même un petit peu rapproché pour mieux entendre, et observait les pleurs de Margaret avec un air effaré. Visiblement, lui aussi avait de la compassion. Le vendeur lui fit cependant signe de ne pas trop s'approcher, Margaret n'avait peut-être pas envie d'être épiée. 


- Justement, il faudrait le dire. Tu peux trouver de l'aide pour cela, tu sais. Ce n'est pas normal, les brigadiers ou tes professeurs pourraient faire quelque chose pour toi...

Panique à bord ! Margaret n'avait pas mesuré le poids de ses mots, dorénavant elle se retrouvait en situation délicate.
Son père ne devait rien apprendre, personne ne la croirait, sa fraternité et sa mère témoigneraient contre elle.

J-j'y réfléchirai...


Elle fit un pas en arrière, prête à prendre les jambes à son cou, elle ferait comme tout le temps, fuir devant ses graves problèmes -une chose qu'elle maniait à la perfection-. La chapardeuse remarqua la présence du préfet de Gryffondor, elle espérait qu'il n'ait rien entendu.

L'homme ne sut pas vraiment comment réagir, devait-il essayer de la réconforter ? Peut-être cela ne fonctionnerait-il pas... Elle n'avait certainement aucune confiance en lui, et risquait de prendre mal la moindre tentative. Disait-elle vraiment la vérité ? Ou disait-elle cela pour qu'il lui fiche la paix. D'un coup de baguette, il enchanta une petite plume présente derrière le comptoir pour écrire quelques mots sur un morceau de parchemin, qu'il attira à lui avec un accio et tendit à la jeune fille. L'adresse des services de la brigade magique était soigneusement notée, et avec elle, un nom "Sally Herbert". 


- Tiens, c'est une amie proche qui est brigadière, elle a déjà aidé plusieurs jeunes enfants dans ton cas, je ne peux pas t'y contraindre mais si un jour les choses vont trop loin, sache qu'elle en fera de même pour toi sans hésiter une seule seconde. Envoie lui une lettre, si ça arrive, d'accord ? 

C'était là tout ce qu'il pouvait faire, pensa-t-il, peiné par la situation.