Camps de recrutement

Une salle aménagée ressemblant à un camp militaire on-ne-sait-où, on y arrive en transplanant ou par portoloin uniquement. 

 

Le sergent est hélas déjà parti, la seule chose qu'on aura pu entendre sortir de sa bouche c'était :


- Minute - 10, chrono lancé. 


Daniel pourra voir dans son sac plusieurs éléments, une sorte de rubik's cube, des vêtements de rechange qui avaient l'air un peu plus adaptés à la course, une tenue et du maquillage pour le camouflage ainsi que des sortes de poings américains qui s'enfilent et se serrent autour de chaque doigt en se vissant et finalement une sorte de kit avec des inscriptions "mèdecine préventive" où des flacons antidouleurs et antimaladies étrangères tronaient. À vue de nez, en dix minutes il n'aura le temps d'utiliser que deux de ces choses.  

Le skinhead répond une fois qu'il est plus à portée de lui que du binoclard. 


- Aucune idée, je me suis réveillé sans souvenirs dans une tente j'ai même pas eu le temps de bien m'équiper. 

Il fait signe du menton à son compère.


- Mais tu vas vite comprendre qu'on a pas trop le temps de traîner pour réflechir au sens de la vie. 


En effet, ils peuvent voir autour d'eux qu'il y a un dôme qui les enercle et qui se resserre au fur et à mesure. 


- J'ai encore vu personne se faire casser la gueule mais vu qu'on partage le même choix je me suis dit qu'on serait prêt à faire face si y'a besoin. J'ai entendu des cris avant que t'arrives c'est pas une zone tranquille je suis pas sûr qu'on puisse sortir d'ici seuls...

On dirait qu'il en a à ajouter mais il se retient.

Plusieurs points d'intérêts. Il note déjà des petit creux où colline qui semblent barricadés de boix et de matériaux recyclés ou bien avec des particularité comme un rocher où est planté une immense baguette. Ces petites zones de quelques mètres carrées sont encore plus espacées que les tentes et difficiles d'accès mais semble évidemment apporter un intérêt aussi bien comme lieu où se dissimuler qu'où récuperer des choses.


Le skinhead fronce les sourcils et finit par lui avouer.


- J'en sais rien de ce que c'est ce putain de dôme, je peux juste te dire que j'ai entendu un cri et vu un arc électrique rôtir une bête sauvage derrière nous à point derrière quand il s'est avancé.


Aussi déter qu'il semble, il avale sa salive et poursuis en se ressaisissant aussi tôt.


- Je t'ai dit de venir parce que t'as les mains bien équipées, mais regarde le crâneur là bas, ça fait deux heures qu'il dessine des plans. Je suis sûr qu'il a trouvé quelque chose avec son putain de cerveau d'intello. Je vais te faire une proposition simple parce que moi je suis quelqu'un de simple. On jure de pas s'attaquer tous les deux, on fonce vers le milieu mais avant ça on met un bon gros coups de pression à l'intello quitte à l'attaquer pour qu'il passe ses plans s'il coopère pas. T'en dis quoi ? 

On reconnaissait bien là un bon raisonnement de brute. Il n'y avait pas grand chose à ajouter et de toute manière son camarade semblait également trop désorienté pour emettre plus d'élaboration. 

Ça ressemble effectivement à une baguette magique. En peut-être un peu plus long. Lorsqu'il s'approche, son collègue n'a pas du tout la même démarche aussi tranquille, il a l'air furieux et joue dirons-nous le rôle du mauvais flic. 


- Bon tu médites sur la vie p'tite tête ? Dis-nous ce que tu sais ou on te jette directement de nos propres mains aux frontières. 

L'intello hésite quelques minutes, recule de quelques pas se sentant légèrement agressé, ouvre la bouche, la referme et se décide à communiquer plus simplement : il leur fait un fuck. 

Son compère enchaîne par un bon coup dans les genoux. Au vu du petit gémissement de fillette se dégageant de leur proie, l'équipe de bully fais du bon boulot. 


- Chaque seconde de perdue à laisser le dôme ce sera une deuxième rafale de coup au sol. Je pense pas que tu veuilles finir inconscient quand les arcs électriques seront près de la peau de ton cul. 

Il se retient de l'enchaîner et le laisse parler.


- Soit. J'ai eu une sorte de cube dans ma tente, ça se résoud en 2 minutes quand on est pas trop con et une fois fait ça m'a donné une carte. Je vous donnerai pas la carte sinon je vous servirai plus à rien et vous en profiterez. Mais par contre je peux vous dire qu'il y a une sortie à l'extrême centre, et que de ce que je suis en train de voir il y a un chemin optimal pour passer près de certains sur-élèvements qui d'après ma carte donnent des bonus. Protégez-moi et je vous emmène, sinon on reste tous les trois ici à pleurer. 

C'est difficile de garder la face et la tête haute quand on ne parle pas le Bully comme langage maternel, mais l'intello à fait ce qu'il pouvait pour garder contenance.

"Parfait ! Tu vois quand tu veux ? Bon on te suis et on te protège. En route"

Il lui donne une petite tape dans le dos et se tiens prêt à le suivre.

"T'en fais pas, mon poto se tiendra tranquille si tu fais pas le mariolle"

Les trois s'échangent quelques regards, puis nerdito se met au pas à la claque de Daniel, tel un cheval bien dressé ouvrant la voie. Ils s'approchent en contournant la colline à la baguette en faisant une sorte de détour pas très net car il semble faire perdre beaucoup de temps par rapport à la ligne droite de la montée de la colline. Au lieu de cela il serpente. 


L'intello énonce sans perdre sa concentration.


- Faîtes attention où vous marchez alors...

- C'est gay mec...

Lui fait le skinhead... Même si les regards n'étaient pas croisés. Ce petit moment de déconcentration lui valu d'ailleurs de ne pas exactement emboiter les pas de l'intello, et alors qu'il manquait sa trace, il appuya sur un tas de feuilles qui se révela lui accrocher la jambe et la suspendre en l'air. "Sélection naturelle" pensait l'intello qui ne se retourna même pas un seul instant. 

Efficace, ça le stop net avant qu'il n'aie songé à se mettre à courir. 


- Tout seul c'est sûr, mais je pense que tu aurais la lucidité de me suivre s'en t'attacher à un singe qui ne fera que nous freiner, il est tomber dans un piège alors qu'on a marché deux pas. On ira pas bien loin avec cette perte de temps ambulante. 

L'intello le défie du regard pour essayer de prouver son point tandis qu'il se fait insulter de tous les noms par l'ami skin qui lui promait de lui faire sa fête quand on l'aura descendu.