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descriptionUne maison hantée, quelque part aux États-Unis EmptyUne maison hantée, quelque part aux États-Unis

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*Crac!*

Les branches crissaient sous ses pas, il devait plisser des yeux pour voir à travers de cette sombre forêt dont l’épaisse frondaison bannissait les rayons d’une lune pleine. Sous le toit de verdure, il avançait, éclairé à la lumière d’une torche, accompagné d’une dizaine de ses voisins. Un bruit, vif, furtif. Tous se regardèrent, confus, leur détermination défaillait. Mais il fallait avancer, un enfant s’était aventuré dans ces bois, et était revenu traumatisé, parlant d’un monstre. Alors, ils reprirent leur route, chacun couvrant l’autre, les torches traversant avec vivacité l’air pour trancher l’obscurité et n’éclairer que buissons à foison. 

Un hurlement fendit l’air ; un loup. Le groupe soupira comme un homme, certains commençaient à claquer des dents, le froid s’introduisait sous les couches de vêtements, le feu vacillait plus profondément ils s’enfonçaient dans les griffes de ce monstre sylvestre. Ils marchèrent ce qui pouvait paraître une éternité, armés jusqu’aux dents, mais transis de peur. S’offrit alors à leur vue une vieille bâtisse s’élevant à travers les arbres, délabrée, le sol jonché de morceaux de piliers s’étant effondrés. Un bout du toit semblait suspendu, mais ne tombait pas, certains pans du mur flottaient: l’architecture était tout à fait anarchique, défiant les lois de la gravité. On aurait dit que la demeure s’était figée dans le temps alors qu’elle était sur le point de s’effondrer, qu’elle était le fantôme d’un homme mourant n’ayant même plus la force de se mouvoir.

Certains songèrent alors à faire marche arrière, des ordres vinrent, d’une voix aux tremblements contenus: il fallait ranimer les cœurs et les volontés.

« Allons, ne nous défilons pas. On va botter le cul à cette sorcière et la ramener pour la pendre en place publique! »

Ainsi ils reprirent leur avancée, surmotivés, mettant au clair leurs coutelas, massues et faux. Alors qu’ils arrivaient au pas de la porte, elle s’ouvrit d’elle-même. Soupirant, le chef de file souffla, pour se rassurer, avant de poser un premier pied derrière la planche. Le plancher crissa, c’est comme s’il se plaignait qu’on marche dessus. L’homme fit quelques pas de plus dans le vestibule aux murs à la peinture s’effritant qui donnait sur un escalier et des portes fermées. L’atmosphère était pesante, l’odeur inexistante, et ce silence… Il en entendait son cœur bondir dans sa poitrine. Il se tourna vers ses camarades, qui étaient restés dehors, et, d’un signe de main leur intima de le rejoindre. Il les vit déglutir, semblant hésitants, mais ils se décidèrent finalement à entrer. La demi douzaine d’homme partit donc à l’assaut de cette étrange demeure, par groupe de deux: un groupe s’occupait de surveiller l’entrée et les escaliers, deux autres groupes exploreraient le rez-de-chaussée. Rien à signaler, sinon une banale maison vétuste, même si, il semblait à l’homme que les tableaux semblaient le suivre du regard quand il n’y faisait pas attention…

Alors, ils se retrouvèrent de nouveau au point de départ: il fallait désormais aller en haut… Le chef se porta volontaire pour y aller en reconnaissance. Il sentit l’escalier… bouger? sous ses pieds. Il commença à en monter les marches, et parvint vite à avoir la tête au dessus de la rambarde pour avoir une vue du premier étage: encore une fois, des portes fermées. Nouveau signe de main, trois autres se mettent en route. Alors qu’ils commencent à gravir les marches de l’escalier, ce dernier s’effondre sous eux avant de se reformer, les engloutissant dans un trou béant pour ne plus jamais être revus. Les deux restés en bas, bouleversés d’effroi, détalent, pour retourner au confort de leur vie quotidienne loin de toutes ces diableries. Le chef déglutit ; il était seul désormais. S’il reculait, il craignait de ne subir le même sort que ses camarades. Il se résigna à avancer. Premier étage, rien à signaler. Néanmoins, une porte dérobée se révèle à lui, de sa propre volonté, donnant sur une sorte d’armoire aux dimensions asphyxiantes, où s’érigeait une échelle qui donnait sur un infini de noirceur. 

Ralliant à lui ses dernières réserves de détermination, il commença à monter l’échelle, pour être embrassé par les ténèbres ; leurs bras n’étaient que peu agréables, s’y lover n’était pas souhaitable. Il avait l’impression d’avancer dans la non-conscience, de sombrer: c’était si désagréable, mais si tentant, de se laisser emporter, de s’abandonner… Alors qu’il avance, un bruit sourd surgit de nulle part, semblable à du fer frappant sur du fer, un peu comme dans une forge à vrai dire. Mais lui était forgeron, ce n’était nulle forge, ou alors c’était la forge des Enfers… Il arrive en haut de l’échelle, passe la tête par dessus. Ce qu’il vit le bouleversa si profondément qu’il en perdit tous ses moyens: il lâcha prise sur les barreaux de l’échelle et chuta, balloté au long de ce tunnel étroit, tous ses os se brisant, et ce pour l’éternité.

- Etrange légende. 

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Chez le bas peuple circulaient souvent, au milieu des ragots, d’étranges légendes, dans le cas présent, une maison hantée qui aurait englouti six hommes il y a de cela des siècles. Plus personne ne l’avait jamais revue. Si tel était le cas, c’est qu’elle avait été dissimulée à la vue des moldus il y a fort longtemps, des fantômes y séjournant effectivement. Cette bâtisse était autrefois une maison coloniale, possédée par un riche espagnol, qui faisait travailler là ses esclaves jamaïcains alors qu’il passait ses journées à dormir ; il sortait même toujours enroulé dans sa couverture, violette, pour témoigner de sa richesse. Néanmoins, l’un d’eux trempait dans quelque art sombre, et l’avait maudit. La maison était hantée par quatre fantômes, dont celui de l’ancien esclavagiste, qui était désormais celui réduit en esclavage par les autres fantômes, qui n’étaient pas très sympathiques envers les visiteurs. 

Ainsi, personne ne venait jamais ici, à vrai dire, à peu près tout le monde avait oublié l’existence de cet endroit. Andrew, lui, avait été assez curieux pour le chercher, et le trouver. 

Au début, évidemment, il n’était pas le bienvenu, mais, comme il avait eu l’occasion, par le passé, d’apprendre un peu de patois jamaïcain, il avait pu plus ou moins communiquer avec les fantômes - qui eux parlaient un vieux dialecte duquel il ne comprenait que quelques mots. Néanmoins, en voyant cela, les fantômes acceptèrent de le laisse séjourner ici: de toute façon, eux, étaient actifs dans les profondeurs, et dans le noir de la nuit, alors, ils ne se croisaient que peu. 

Ainsi va la vie.

[…]

Nous étions un soir d’été, la chaleur était accablante, vingt heures passées, le soleil était toujours haut dans le ciel. Andrew était dans le jardin, installé devant une table, sur un banc en pierre, en train de lire et de s’instruire. Le jardin était très bien entretenu, il y avait même des champs, un potager: le jardinier contre son gré, Hernán Camoro, avait la main verte.  

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Puis, comme pour couper court au silence impériale d'un lieu hanté jusqu'aux fondations, il y eut trois coups secs, trois coups vifs, désynchronisés, sur la porte principale.

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Un heurtoir était bien présent sur la porte, si Svesna avait essayé de s’en servir, elle se serait vite rendu compte que, tout comme cette maison, c’était un vestige, un vieux tas de ferraille inutile qui même plus ne servait. Elle lève certainement les yeux au ciel, agacée, se demandant pourquoi quiconque viendrait crécher ici, et le soleil haut dans le ciel viendrait l’aveugler, agressant sa rétine sans sommation: dans les pays de l’est, ils n’étaient certainement pas habitués à un soleil tapant si fort, et le thermomètre, lui, dépassait les trente degrés. Elle se sera alors résignée à toucher cette antiquité, et à frapper à la porte, qui, sous ses poings, crissa, semblant prête à se briser, mais il n’en fut rien… Aucune réponse. Elle aura peut-être attendu à rien faire, chercher à regarder par une fenêtre - qui étaient toutes barrées par des planches, des bouts de vitres brisées traînant souvent au sol, ou aura peut-être frappé à nouveau, ne se laissant décourager par la porte qui menaçait de céder dès qu’on la touchait ; à se demander si elle fonctionnait. 

Quoiqu’il en soit, quoiqu’elle fît, aucune réponse. Très certainement agacée, elle aura pu se retourner, et tomber nez à nez face à une armoire, que dis-je, une montagne!, qui la regardait de haut, à une dizaine de pas d’elle. En levant les yeux, elle peut reconnaître Andrew, qui, déjà lors de leur dernière rencontre était grand et large, maintenant, il était toujours ça, mais à un degré frôlant le ridicule. On aurait presque dit un demi-géant, à ceci près qu’il n’avait ni l’allure ni la dégaine pour en être un. Il s’était glissé là, sans qu’elle ne le remarque, et avait attendu Dieu savait combien de temps sans annoncer sa présence. 

- Tu aurais dû passer par l’arrière comme une voleuse. Tu m’aurais croisé. Ç’aurait été plus rapide, lança-t-il de façon tout à fait sobre, comme une simple constation: son air totalement absent, qui faisait presque douter de son intérêt pour ce qui l’entourait, ne l’avait pas lâché. Tout comme son accent écossais et sa diction barbarique. 

Aucun doute possible ; elle était à la bonne adresse.

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Elle sursauta, elle se disait bien qu'elle n'avait pas vu de montagne en arrivant.
La tête vers le ciel, enfin plutôt vers Andrew, elle le toisa un instant puis, sur son ton badin, les mains sur les hanches, 

Va falloir arrêter la soupe Carlisle !

S'il l'avait oublié, l'accent de la jeune femme, si prononcée, ne pouvait que témoigner de son appartenance aux pays de l'est.

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Andrew n’aura aucune réaction au sursaut qu’il avait pu procuré à Svesna. Il se contenta de la fixer, un sourcil légèrement arqué, les mains dans les poches. Il resta là quelques secondes, sans réagir, avant de finalement hausser les épaules.

- Whisky écossais, se contente-t-il de répondre, sans plus d’explications ; ça allait de soi!

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Je suis venue Andrew, comme je t'avais dit, je t'ai trouvé, tu auras beau te cacher au fin fond de l'Amérique profonde, je serais là ! Je te l'avais dit !

Elle le pointa du doigt, s'essayant à l'intimidation, mais elle ne ressemblait qu'à une fourmi tentant de convaincre un lion qu'elle était éléphant.

Et... le problème c'est qu'avec tout ce traçage, je ne sais même plus pourquoi je t'ai cherché.

Avoua t elle, les naseaux enflés, cela aurait pu la dépiter, mais elle n'en était que plus en colère.

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Il parut complètement l’ignorer, la regardant à peine, semblant plus intéressé par quelque chose qui se passait derrière elle, mais, si elle se retournait, elle ne verrait rien. Soit il était fou, soit la chose qu’il regardait s’était éclipsée aussi vite que le soleil un austère jour d’hiver. Il cligna des yeux, et recentra son attention sur Svesna, semblant revenir à ses sens, et, même si elle avait eu l’impression de parler à un véritable golem d’argile à la conscience distante et vaporeuse, elle parvint à arracher de l’impassible Andrew un soufflement de nez, simplement… avec presque dix secondes de latence. 

Les commissures des lèvres du grand écossais se mouvèrent subrepticement, de façon tant lente que ça en semblait incontrôlé, presque barbant. Il releva ses yeux vers un point sur le toit de la bâtisse, reniflant, son à-peine-début de sourire volant en éclats, secoué par l’intérieur de sa bouche qui se mouvait comme une machine à laver en même temps qu’il exprimait son… qu’exprimait-il, tiens? Ça tenait à Svesna d’en supposer. 

Il se mit alors à siffloter, sans même la regarder, lui faisant presque croire qu’il l’avait soit vraiment oubliée, ou qu’il la provoquait délibérement, allez savoir. Avant qu’elle ne puisse plus s’agacer, sa voix vint briser le silence que lui même avait installé entre eux deux.

- Je ne suis pas quelqu’un de bien.

Il marqua une courte pause, ses yeux semblant suivre les mouvements de quelque chose au loin.

- Si Dieu existe, c’est certainement l’Enfer qui m’est réservé.

Il reporta alors son attention sur Svesna, ses traits durs l’écrasant de tout leur poids, alors qu’elle devait lever la tête pour voir autre chose que la chemise du serdaigle.

- Que tu sois bonne ou mauvaise, se suicider est un pêché. Alors, si… Là. Tout de suite, je me suicidais, et que j’étais envoyé en Enfer, ferais-tu de même pour m’y rejoindre et continuer de me hanter même six pieds sous terre? 

Il la regarda d’un œil sérieux, semblant jauger sa réaction. Avant qu’elle ne puisse néanmoins répondre, il fallait qu’il donne une chute à son histoire.

- Enfin, je n’ai pas besoin d’aller en Enfer. Avec tes manœuvres, ton harcèlement incessant et tes menaces tu me fais déjà vivre un enfer. 

Andrew baisse légèrement la tête, la secoue et ferme les yeux tout en se raclant la gorge bruyamment, émettant presque un bruit de moteur en démarrage, couvrant le bas de son visage d’une main large et calleuse. Visiblement, lui avait apprécié sa propre blague ; encore heureux.

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Il y eut là un long moment de silence, très profond, les environs semblaient s'arrêter un instant, histoire d'engranger tant d'informations... mais Svesna vint vite couper la méditation improvisée :

Mais qu'est ce que tu me racontes sale fou ?

Pas dotée du meilleur instinct de survie, elle claqua l'un des pecs de la montagne, se fit mal, grogna, et reprit,

Si tu vas en Enfer, je t'y laisse, n'importe quoi, tu as cru quoi ? Que j'allais te suivre même après la mort ? Qu'on allait se marier ? Nan je suis juste là pour... putain je sais plus, fait chier !

Ses narines s'enflèrent, comme pour laisser sortir un flot de fureur.

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Andrew la laissa faire son caca nerveux, ne se laissant atteindre, même lorsqu’elle tenta d’attenter à son intégrité physique: un gorille ne se souciait que peu des problèmes d’une mouche. Il fit une moue ennuyé, la fixant d’un regard vide de toute émotion - à s’y méprendre on croirait voir à travers pour y trouver un cerveau de la taille d’un pois chiche! C’était peut-être elle qui devenait folle? 

Son petit manège terminé, Andrew finira par arquer un sourcil, ses zygomatiques s’étirant légèrement alors qu’il soufflait du nez. Elle s’attendait peut être à ce qu’il dise quelque chose mais… il grogna. Il fronça ensuite les sourcils, dans une pure expression de confusion.

- N’es-tu pas déjà mariée? 

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Svesna eut pour réaction primaire de plisser les yeux, comme si elle tentait d'y voir plus clair dans sa question plutôt étrange, tant dans le contexte que dans la spontanéité de la chose.

Qu'est ce que tu me poses comme question toi ? Non, évidemment que non, ce n'est pas parce que je suis sang-pur que ma famille est arriérée... enfin si, j'ai plutôt fuit du domicile dès ma sortie de Durmstrang, mais qu'est ce que ça peut te foutre ?

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Sa réaction primaire à lui était le mieux décrite par un mot: l’absence. Deux du coup. Lentement, ses globes occulaires se fixèrent sur Svesna, presque de leur propre chef. Le jeune homme la fixa intensément, fronçant les sourcils, rangeant ses mains dans les poches de son pantalon: il était en intense réflexion ; il se demandait pourquoi elle lui racontait sa vie. Il haussa les épaules, et finira par répondre.

- D’accord. 

Il continua de la fixer, d’un regard inquisiteur, comme si c’était à elle de faire la conversation. Après tout, c’était elle qui l’harcelait, elle en avait sûrement gros sur la patate. 

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La jeune femme croisa les bras, Andrew n'était pas très bavard... en même temps elle ne le connaissait pas, à quoi pouvait elle s'attendre ? Elle avait passé un temps fou à le traquer, elle s'était prise de passion pour le pistage, si bien qu'elle avait finit par s'imaginer son caractère à travers un simple échange et une simple lettre... sans doute l'avait elle... fantasmé ? Cette pensée lui retourna le cœur, c'était idiot, pas digne d'elle, puis ce gaillard sentait vraiment mauvais.

Cela t'arrives de prendre des douches entre trois bouteilles de whisky ?

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Le visage impassible d’Andrew fut fendit par une certaine lueur malicieuse dans ses yeux tout en se lézardant, un fin sourire brisant les barrières impénétrables de son apathie. Il souffla du nez, une sorte de rire guttural résonnant dans sa gorge, le bruit ne s’échappant pas par une bouche toujours fermée, un simple son étouffé, caverneux, parvint jusque Svesna. Il ne lui offrit aucune réponse, et bien vite, l’émotion imprimée sur son faciès fut de nouveau le mieux décrite par l’absence. D’un geste de tête, vif, il désigna du menton une direction, un petit chemin bordant les murs délabrés de la bâtisse, couvert en partie de bouts du toit effondré, de morceaux de ferraille… Il fallait vraiment y regarder pour le remarquer, et, Svesna pourra vite comprendre que c’était par là que l’écossais était passé, pour ne se faire surprendre de la sorte.

- Tu viens? 

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Et comment que je viens ! J'ai pas fait tout ce chemin pour rester comme une idiote devant la porte... 

Aussi tôt elle se mit en route pour le suivre, cela ne devrait pas être trop dur, la carrure du jeune homme pouvant être comparé à celle d'un phare.

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Ainsi, d’un ample geste du poignet, il invita la jeune soviétique à le suivre dans son antre. Elle pourra se mettre à le talonner comme son ombre, marchant presque dans ses pas, pour éviter de se prendre à la gueule quelque hautes herbes qui trainaient, lui les faisant se plier sans soucis. On ne sait jamais ce qu’il peut se cacher dans les hautes herbes. Méfiez-vous! En s’approchant du petit chemin - qui avait plus l’air d’un trou à rat qu’autre chose, son nez fut assailli par une odeur pestilentielle, bien plus enivrante que celle d’Andrew: c’était infect à en tomber raide mort! Le serdaigle, lui, ne semblait pas s’en incommoder ; ce qui le gênait plus était certainement le fait de devoir ridiculement se courber pour pouvoir passer sous la charpente effondrée. Svesna, elle, n’étant pas disproportionnellement grande, n’eut à se contorsionner de la sorte. 

Coupant à travers les arbres, les branches s’incrustant dans ce presque tunnel à ciel ouvert, les poutres piégeuses, piétinant parfois des plaques métalliques qui faisaient un crissement infernal lorsqu’on passait dessus - enfin, surtout quand c’était un en particulier, à se demander comment la jeune femme avait fait pour ne pas l’entendre arriver, et qui forçaient souvent Svesna à ralentir le pas ou s’aggriper à quelque chose pour ne pas perdre l’équilibre, ils avancèrent. La [russe?] qui était certainement habituée à plus de… faste, pouvait zyeuter avec dégoût le décor accompagnant leur balade de santé ; d’aucuns arguèrent qu’une chute ici serait mortelle si jamais l’on finissait coupé par un de ces affreux bouts d’acier semblables à de menaçants pics métalliques semblant former une muraille dissuadant quelconque intru de pénétrer en ces lieux - quelles maladies pouvait-on bien attraper en étant victime du froid perçant des lames rouillées de ces garde-fous? Dieu avait décidé de la garder de jamais avoir le malheur de le découvrir, elle sortira indemne de cette aventure, et elle n’avait qu’elle même à féliciter et remercier, son ”hôte” n’ayant daigné se préoccuper des difficultés qu’elle aurait pu rencontrer, n’ayant même pas une seule fois regarder derrière lui par prévenance.

Tout à coup, le grand écossais s’arrête, vraisemblablement pour rien. Il semble tâter le vétuste mur en pierre du bout des doigts, jusqu’à ce que ces derniers ne s’arrêtent à un renfoncement dans les pierres de ce qui restait debout de ses ruines en voie de progression. Le jeune homme regarde en l’air, les yeux plissés, grognant. Prestement, et avec aisance, il place un pied dans le renfoncement, s’en servant pour se propulser afin d’attraper une poutre bien large, puis de l’aggriper à la manière d’un paresseux, la lovant de tout son corps. Il pivote sa masse, et se retrouve allongé au dessus de ladite poutre, qui décidément était très solide malgré son état de vieillissement critique. Andrew tend alors une main à Svesna, restée en bas. Elle était libre ou non d’attraper la main tendue, ou d’essayer de grimper seule. Enfin, ça, c’est si elle comptait grimper: peut-être était-ce trop d’aventures pour elle, ou que cela était indigne d’elle, pas assez raffiné. Andrew, lui, estimait que Svesna n’avait pas l’air du genre de filles à faire dans la préciosité, alors, il se dit qu’elle n’en penserait pas grand chose, et, que, certainement par fierté, elle refuserait son aide pour se débrouiller comme une grande fille. Ce serait bien son genre, se dit-il, du peu qu’il connaissait d’elle. 

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Une poutre ? 

Svesna arque un sourcil puis évidemment refuse son aide, cependant bien moins grande ou athlétique que le jeune homme, elle se change en araignée et escalade d'elle même avec ses petites pattes jusqu'à la poutre. Une fois sur place elle se remit en état.

Avoue que t'aurais voulu que je réapparaisse sans vêtements.

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Une fois sur la poutre, Svesna a tout le loisir de se mettre debout, dans un jeu d’équilibriste. Andrew la regarda faire, se redressant au même temps. Effectivement, pour ce qui était de se faufiler où que ce soit, Svesna n’avait guère besoin d’aide. Soit. C’était un signe d’indépendance, c’était louable. Ce qui était un autre signe d’indépendance, peut-être outrancière, beaucoup moins louable ; c’est ce qu’elle avait dit après coup. Andrew la regarda, les yeux vides, la mort dans l’âme, son faciès était démonstratif de la misère humaine. Il se passa une main sur le visage, de haut en bas, tirant ses paupières au passage, révélant le blanc de ses yeux injecté de petites venelles vermeilles, ne pouvant contenir sa gêne, et grogna en tournant le dos à Svesna tout en hochant la tête furieusement de façon dépitée. Il haussa les épaules et se mit à avancer, passant outre sa remarque. Il en pensait bien deux trois choses, mais il préférait balayer ça de son esprit ; rien ne se mettrait entre lui et sa relative bonne humeur.

Le bleu, qui était soit tête brûlée ou savait ce qu’il faisait, peut-être un peu des deux, se mit à marcher en sifflotant, comme à son habitude - un air qui n’aurait sûrement pas été si déprimant sans l’ultime remarque de Svesna, tout en indolence ; sa sénestre et sa dextre vinrent se joindre, se lovant l’une contre l’autre, reposant contre le creux de son dos. La marche de Svesna, elle, n’était malheureusement pas si reposante - sauf si elle décidait d’adopter sa forme d’araignée, auquel cas... Peut-être avait-elle le vertige, peu importait, ce qui était le plus frappant était l’architecture catastrophique de ce lieu, encore plus visible depuis ce point là. La bâtisse tombait en ruines, elle semblait glisser sur une pente et n’était retenue de s’effondrer que par une quelconque force invisible… Mais, elle pouvait jurer avoir l’impression de voir le sol s’affaisser millimètre par millimètre sous le poids des murs branlants de ce vestige d’un temps passé… Quel temps d’ailleurs? Difficile à déterminer, ça avait au moins plusieurs siècles, mais, combien… Les murs s’affaissaient, le toit était percé de toute parts, des poutres cerclaient la bâtisse, laissant des pans entiers sujets aux caprices de la météo: pas étonnant que certaines poutres soit totalement pourries. Mais, ce qui portait plus à confusion, c’était ce qui permettait au tout de tenir, et, encore plus, la nature de ce petit tunnel dont chaque composante s’agençaient entre elles de manière totalement anarchique. 

Après quelques minutes de marche, ils arrivèrent au niveau d’un arbre semblant ployer sous la force du vent, ses branches s’étendant au dessus du tunnel, parfois le pénétrant. L’écossais s’aggripa à l’une d’elle, s’y hissant. Cela fait, il se redressa, et sauta dans la maison par un trou dans le toit. Il ne s’inquiète pas pour Svesna, qui avait montré qu’elle était capable de se débrouiller toute seule. 

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Et effectivement, Svesna se débrouillait bien toute seule, faisant preuve d'un très habile sens de l'équilibre... puis quand cela devenait trop difficile de se faufiler, elle trichait et se changer en arachnide. Elle le fit par ailleurs pour sauter dans ce fameux trou du toit, la chute sera moins sévère de la sorte.

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Sûrement aura-t-elle été plus rapide, et, alors qu’elle se donnait le luxe de reprendre sa forme humaine, elle eut l’impression qu’un poids mort fracassa le plancher infecté de milles afflictions, déjà délavé, troué en certains endroits et crissant. Le sol sous ses pieds vrombit, l’espace d’un instant ; la cause de sa légère frayeur était Andrew, qui s’était déjà relevé avec prestance de son acrobatie haute en couleurs. L’écossais renifla, épousseta son pantalon et sa chemise, puis se recoiffa d’un revers d’un main, glissant derrière son oreille une mèche de cheveux rebelle. 

Son regard se reporta sur Svesna. Il arqua un sourcil à son attention, avant de se remettre à marcher, le plancher semblant menacer de s’effondrer à chacun de ses pas, intimant à la russe de continuer à le suivre d’un rapide geste du menton. Ils se mirent à marcher quelques instant, à travers le grenier délabré, au sol criblé de gouffres, souvent causés par des chutes de poutres, parfois encore bloquées dans le sol, s’érigeant en stalagmites de bois. A mesure qu’ils avançaient dans ce particulier espace, à travers poutres, couloirs, portes affaissées, tantôt éclairés par le soleil, tantôt plongé dans l’obscurité rance de combles putrides, Svesna se sentait prise d’une étrange impression, presque happée, l’atmosphère semblait presque se matérialiser autour d’elle. C’était d’une particularité ineffable. Alors qu’elle avait le loisir de se poser bien des questions sur la finalité de leurs entreprises, l’écossais s’arrête au niveau d’une sorte d’amas de poutres, colonnes et planches arrangées de manière totalement aléatoire, postées à l’abri à l’arrière d’un trou béant dans le plancher. Andrew ne sembla pas s’en préoccuper, et à l’aide de son bout de bois préféré - sa baguette magique - il se hisse au dessus de ce talus, matérialisant une corde pour passer de l’autre côté, évitant une chute dans le vide. Si Svesna regardait en bas, elle ne verrait que sur plusieurs mètres une chute délirante, semblant presque zigzaguer… 

D’un geste de main Andrew l’invite à le rejoindre. 

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C'est... haut ?


Comment cela était possible ? Où s'étaient ils enfournés, où allaient ils ? 
Peu importe, elle était bien décidée à tout découvrir sans faire la crétine poseuse de questions.


Elle indiqua à Andrew de lui renvoyer la corde puis s'y agrippa fermement pour le rejoindre, elle ne put s'empêcher de fermer un instant les yeux au milieu du chemin, elle ne avait fait des trucs dingues, mais là...

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Sa remarque et sa petite terreur arrachèrent à l’écossais un sourire timoré.

- Trop haut pour toi? 

Une remarque quelque peu provocatrice, mais sûrement pas d’animosité dedans, certainement juste une petite pique ; l’humour écossais, car il ne rechigna pas à lui renvoyer la corde, sans pour autant faire dans le cérémonieux ou le précautionneux, il la lui avait balancée, et elle allait devoir s’y agripper alors qu’elle était en mouvement de balancier. Elle se montra néanmoins habile, et cet instant qui pour d’autres aurait duré une éternité s’éclipsa en un claquement de doigt: lorsqu’elle rouvrit les yeux, elle était de l’autre côté, ayant rejoint son camarade, posant les pieds sur un étrange ensemble dont les composants glissaient parfois - mais pas de quoi tomber. Pour elle, c’est comme si on avait éteint puis rapidement rallumé la lumière. Andrew, lui, avait eu le loisir de voir l’appréhension marquer son visage, sans y laisser de cicatrice car bien vite elle est remplacée par le soulagement, puis une sorte de fierté contenue. Compréhensible. Peu importait, parfait moyen de tacler à la gorge la soviétique.

- Bravo mamie. 

Il se racla profondément la gorge, amusé, puis se retourna sans même donner le temps à Svesna de réagir à la pique lancée - c’était par contre le parfait moment pour lui faire un coup bas. L’écossais ne fait plus attention à la jeune femme, il s’affaire à… déblayer… des trucs… ça ressemble à peu près à ça. Quelle bizarrerie les attend encore? 

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Non, elle voulue répondre, mais cela le satisferait bien trop : surtout en tournant le dos de la sorte ! Elle se contenta de grogner et de contenir les mots dans sa bouche à la langue bien pendue.
Elle l'observa déblayer les affaires, se demandant ce qui allait arriver par la suite...

Alors ? On va où ? Tu comptes t'arrêter d'avancer un jour ?

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