*Crac!*
Les branches crissaient sous ses pas, il devait plisser des yeux pour voir à travers de cette sombre forêt dont l’épaisse frondaison bannissait les rayons d’une lune pleine. Sous le toit de verdure, il avançait, éclairé à la lumière d’une torche, accompagné d’une dizaine de ses voisins. Un bruit, vif, furtif. Tous se regardèrent, confus, leur détermination défaillait. Mais il fallait avancer, un enfant s’était aventuré dans ces bois, et était revenu traumatisé, parlant d’un monstre. Alors, ils reprirent leur route, chacun couvrant l’autre, les torches traversant avec vivacité l’air pour trancher l’obscurité et n’éclairer que buissons à foison.
Un hurlement fendit l’air ; un loup. Le groupe soupira comme un homme, certains commençaient à claquer des dents, le froid s’introduisait sous les couches de vêtements, le feu vacillait plus profondément ils s’enfonçaient dans les griffes de ce monstre sylvestre. Ils marchèrent ce qui pouvait paraître une éternité, armés jusqu’aux dents, mais transis de peur. S’offrit alors à leur vue une vieille bâtisse s’élevant à travers les arbres, délabrée, le sol jonché de morceaux de piliers s’étant effondrés. Un bout du toit semblait suspendu, mais ne tombait pas, certains pans du mur flottaient: l’architecture était tout à fait anarchique, défiant les lois de la gravité. On aurait dit que la demeure s’était figée dans le temps alors qu’elle était sur le point de s’effondrer, qu’elle était le fantôme d’un homme mourant n’ayant même plus la force de se mouvoir.
Certains songèrent alors à faire marche arrière, des ordres vinrent, d’une voix aux tremblements contenus: il fallait ranimer les cœurs et les volontés.
« Allons, ne nous défilons pas. On va botter le cul à cette sorcière et la ramener pour la pendre en place publique! »
Ainsi ils reprirent leur avancée, surmotivés, mettant au clair leurs coutelas, massues et faux. Alors qu’ils arrivaient au pas de la porte, elle s’ouvrit d’elle-même. Soupirant, le chef de file souffla, pour se rassurer, avant de poser un premier pied derrière la planche. Le plancher crissa, c’est comme s’il se plaignait qu’on marche dessus. L’homme fit quelques pas de plus dans le vestibule aux murs à la peinture s’effritant qui donnait sur un escalier et des portes fermées. L’atmosphère était pesante, l’odeur inexistante, et ce silence… Il en entendait son cœur bondir dans sa poitrine. Il se tourna vers ses camarades, qui étaient restés dehors, et, d’un signe de main leur intima de le rejoindre. Il les vit déglutir, semblant hésitants, mais ils se décidèrent finalement à entrer. La demi douzaine d’homme partit donc à l’assaut de cette étrange demeure, par groupe de deux: un groupe s’occupait de surveiller l’entrée et les escaliers, deux autres groupes exploreraient le rez-de-chaussée. Rien à signaler, sinon une banale maison vétuste, même si, il semblait à l’homme que les tableaux semblaient le suivre du regard quand il n’y faisait pas attention…
Alors, ils se retrouvèrent de nouveau au point de départ: il fallait désormais aller en haut… Le chef se porta volontaire pour y aller en reconnaissance. Il sentit l’escalier… bouger? sous ses pieds. Il commença à en monter les marches, et parvint vite à avoir la tête au dessus de la rambarde pour avoir une vue du premier étage: encore une fois, des portes fermées. Nouveau signe de main, trois autres se mettent en route. Alors qu’ils commencent à gravir les marches de l’escalier, ce dernier s’effondre sous eux avant de se reformer, les engloutissant dans un trou béant pour ne plus jamais être revus. Les deux restés en bas, bouleversés d’effroi, détalent, pour retourner au confort de leur vie quotidienne loin de toutes ces diableries. Le chef déglutit ; il était seul désormais. S’il reculait, il craignait de ne subir le même sort que ses camarades. Il se résigna à avancer. Premier étage, rien à signaler. Néanmoins, une porte dérobée se révèle à lui, de sa propre volonté, donnant sur une sorte d’armoire aux dimensions asphyxiantes, où s’érigeait une échelle qui donnait sur un infini de noirceur.
Ralliant à lui ses dernières réserves de détermination, il commença à monter l’échelle, pour être embrassé par les ténèbres ; leurs bras n’étaient que peu agréables, s’y lover n’était pas souhaitable. Il avait l’impression d’avancer dans la non-conscience, de sombrer: c’était si désagréable, mais si tentant, de se laisser emporter, de s’abandonner… Alors qu’il avance, un bruit sourd surgit de nulle part, semblable à du fer frappant sur du fer, un peu comme dans une forge à vrai dire. Mais lui était forgeron, ce n’était nulle forge, ou alors c’était la forge des Enfers… Il arrive en haut de l’échelle, passe la tête par dessus. Ce qu’il vit le bouleversa si profondément qu’il en perdit tous ses moyens: il lâcha prise sur les barreaux de l’échelle et chuta, balloté au long de ce tunnel étroit, tous ses os se brisant, et ce pour l’éternité.
- Etrange légende.
Les branches crissaient sous ses pas, il devait plisser des yeux pour voir à travers de cette sombre forêt dont l’épaisse frondaison bannissait les rayons d’une lune pleine. Sous le toit de verdure, il avançait, éclairé à la lumière d’une torche, accompagné d’une dizaine de ses voisins. Un bruit, vif, furtif. Tous se regardèrent, confus, leur détermination défaillait. Mais il fallait avancer, un enfant s’était aventuré dans ces bois, et était revenu traumatisé, parlant d’un monstre. Alors, ils reprirent leur route, chacun couvrant l’autre, les torches traversant avec vivacité l’air pour trancher l’obscurité et n’éclairer que buissons à foison.
Un hurlement fendit l’air ; un loup. Le groupe soupira comme un homme, certains commençaient à claquer des dents, le froid s’introduisait sous les couches de vêtements, le feu vacillait plus profondément ils s’enfonçaient dans les griffes de ce monstre sylvestre. Ils marchèrent ce qui pouvait paraître une éternité, armés jusqu’aux dents, mais transis de peur. S’offrit alors à leur vue une vieille bâtisse s’élevant à travers les arbres, délabrée, le sol jonché de morceaux de piliers s’étant effondrés. Un bout du toit semblait suspendu, mais ne tombait pas, certains pans du mur flottaient: l’architecture était tout à fait anarchique, défiant les lois de la gravité. On aurait dit que la demeure s’était figée dans le temps alors qu’elle était sur le point de s’effondrer, qu’elle était le fantôme d’un homme mourant n’ayant même plus la force de se mouvoir.
Certains songèrent alors à faire marche arrière, des ordres vinrent, d’une voix aux tremblements contenus: il fallait ranimer les cœurs et les volontés.
« Allons, ne nous défilons pas. On va botter le cul à cette sorcière et la ramener pour la pendre en place publique! »
Ainsi ils reprirent leur avancée, surmotivés, mettant au clair leurs coutelas, massues et faux. Alors qu’ils arrivaient au pas de la porte, elle s’ouvrit d’elle-même. Soupirant, le chef de file souffla, pour se rassurer, avant de poser un premier pied derrière la planche. Le plancher crissa, c’est comme s’il se plaignait qu’on marche dessus. L’homme fit quelques pas de plus dans le vestibule aux murs à la peinture s’effritant qui donnait sur un escalier et des portes fermées. L’atmosphère était pesante, l’odeur inexistante, et ce silence… Il en entendait son cœur bondir dans sa poitrine. Il se tourna vers ses camarades, qui étaient restés dehors, et, d’un signe de main leur intima de le rejoindre. Il les vit déglutir, semblant hésitants, mais ils se décidèrent finalement à entrer. La demi douzaine d’homme partit donc à l’assaut de cette étrange demeure, par groupe de deux: un groupe s’occupait de surveiller l’entrée et les escaliers, deux autres groupes exploreraient le rez-de-chaussée. Rien à signaler, sinon une banale maison vétuste, même si, il semblait à l’homme que les tableaux semblaient le suivre du regard quand il n’y faisait pas attention…
Alors, ils se retrouvèrent de nouveau au point de départ: il fallait désormais aller en haut… Le chef se porta volontaire pour y aller en reconnaissance. Il sentit l’escalier… bouger? sous ses pieds. Il commença à en monter les marches, et parvint vite à avoir la tête au dessus de la rambarde pour avoir une vue du premier étage: encore une fois, des portes fermées. Nouveau signe de main, trois autres se mettent en route. Alors qu’ils commencent à gravir les marches de l’escalier, ce dernier s’effondre sous eux avant de se reformer, les engloutissant dans un trou béant pour ne plus jamais être revus. Les deux restés en bas, bouleversés d’effroi, détalent, pour retourner au confort de leur vie quotidienne loin de toutes ces diableries. Le chef déglutit ; il était seul désormais. S’il reculait, il craignait de ne subir le même sort que ses camarades. Il se résigna à avancer. Premier étage, rien à signaler. Néanmoins, une porte dérobée se révèle à lui, de sa propre volonté, donnant sur une sorte d’armoire aux dimensions asphyxiantes, où s’érigeait une échelle qui donnait sur un infini de noirceur.
Ralliant à lui ses dernières réserves de détermination, il commença à monter l’échelle, pour être embrassé par les ténèbres ; leurs bras n’étaient que peu agréables, s’y lover n’était pas souhaitable. Il avait l’impression d’avancer dans la non-conscience, de sombrer: c’était si désagréable, mais si tentant, de se laisser emporter, de s’abandonner… Alors qu’il avance, un bruit sourd surgit de nulle part, semblable à du fer frappant sur du fer, un peu comme dans une forge à vrai dire. Mais lui était forgeron, ce n’était nulle forge, ou alors c’était la forge des Enfers… Il arrive en haut de l’échelle, passe la tête par dessus. Ce qu’il vit le bouleversa si profondément qu’il en perdit tous ses moyens: il lâcha prise sur les barreaux de l’échelle et chuta, balloté au long de ce tunnel étroit, tous ses os se brisant, et ce pour l’éternité.
- Etrange légende.