Après avoir été silencieuse pendant plusieurs minutes, la préfète secoua finalement la tête, puis elle se redressa et regardera Meï tout en lui faisant un sourire attendrie : cette petite avait l'opportunité de parler à son père, et elle fera tout pour le lui permettre, après tout si elle aussi avait eu l'opportunité de parler à sa mère elle le ferait. Puis elle reportera tout son intérêt sur Tuulikki tout en se rapprochant d'elle avant de se baisser et d'essayer de poser sa dextre sur le lapin pour le caresser si bien sûr la déesse au yeux bleu azur le lui permet.
J'ai perdu ma mère biologique durant une Grande guerre, quand j'étais encore enfant. Finalement elle a fait ce que toute bonne maman aurait fait : elle sait sacrifier pour me sauver. À vrai dire je pense même qu'il s'agit de mon tout premier souvenir aussi net, elle juste au-dessus de moi alors que les débris nous écraser, son sourire satisfait qui bordais ses lèvres rouge sang.
Elle prit une grande inspiration, mais malgré tous les efforts qu'elle pouvait faire sa voix se saccader, et ses yeux se mirent légèrement à briller, à s'humidifier : il suffisait plus réellement de grand-chose pour rouvrir une lointaine plaie.
Et je l'aime éperdument, même si son touché, son souffle chaud alors qu'elle me berçait, le son même de sa voix me sont totalement flou. Éparse et effacée.
De manière subtile, alors que des larmes coulèrent sur ses joues mais que ses sanglots resteront bien silencieux si elle a pu caresser le lapin elle viendra essayer de poser ses mains sur celles qui avaient vécu des millénaires, comme pour créer un "lien" entre les deux.
Je l'aime oui, mais, si ce jour-là j'avais eu le choix j'aurais voulu qu'elle respecte le mien : qu'elles survivent. Et honnêtement, si je n'avais ne serait-ce qu'un peu la chance de lui parler, je le ferais.
Puis elle inspire, cherchant à serrer délicatement ses mains pour conclure sur un ton tendre et sincère.
Meï, grâce à vous aurez cette chance et vous savez à quel point c'est beau. Et vous, vous aurez l'opportunité de comprendre pourquoi, en plus de le revoir, votre père de cœur n'a finalement pas respecté le choix que jadis vous avez pris tous ensemble. Croyez-moi bien, s'il a des raisons tangibles, et si vous le rejoignez dans sa cause, qui serions-nous pour vous imposer la mort ? Nous surveillerons Vellamo, et nous chercherons à comprendre votre père avant de prendre une décision qui impute sur votre propre vie. N'est-ce pas, Meï ?