La Larme Cramoisie, Tatouages et piercing magiques

La glaciale au teint pâle raccrocha donc sa montre au poignet, et salua le vieux après avoir vu qu'il avait de toute manière raté son sort. 


- Navrée du dérangement. 

Elle n'attendit pas bien plus longtemps, ne sachant pas s'il était très stable mentalement pour avoir des réactions pareilles. Elle prit la porte, et aperçut Mathilde fuir. Sa grande taille pour son âge lui permettait d'avoir des foulées assez amples par rapport à d'autres enfants, Saskia entreprit donc de la poursuivre.


- Eh tu joues à quoi, là ?

La jeune fille est un peu hébétée... Lorsqu'on l'interpelle elle s'arrête, complètement confuse, elle cligne rapidement des yeux et a l'air de se réveiller entre chaque battement de cil. Dans son esprit tout se mélange, les souvenirs reviennent par vagues, de légères houles apportent des petits moments de jeunesse, des tsunamis incorporent à la mixture cérébrale de fortes doses de cringe... 


 - Je joue à quoi ? Je...

Elle reste pensive quelques instants, histoire d'essayer d'émerger au monde conscient une bonne fois pour toute.


- Je joue ! Je joue c'est tout ! Oui c'est ça !

Et tous les tracas s'envolent, une formule magique de plus... Après tout, il faut avoir encore un peu de chaos en soi pour accoucher d'une étoile dansante. Le visage de mathilde reprend ses couleurs, certes ça ne change que de faibles nuances de pâle mais passer de sortie de machine à laver à pâle clair de lune lui suffisait amplement. Elle se touche le haut du crâne pour constater les dégats et l'accrocher au réel. Eh oui, c'est ça ta vie maintenant ma petite, chauve ou pas, pâle ou pas, c'est ce que tu as toujours voulu des aventures alors maintenant tu vas être servie. 


- Pardon de t'avoir mis en danger, j'ai forcé sur la dose d'adrénaline, je ne sais pas j'étais hors de moi-même ces derniers, peut-être que l'idée de rentrer à Poudlard m'a perturbé ? Bon je n'en sais rien mais en tout cas je te rendrai le tout pas en ribambelles de désolés ni en joli discour de plates excuses, je fais pas ce genre de théâtre. Je suis une peste très débrouillarde et utile quand je m'y mets. Un jour où tu t'y attendras pas je te rendrai la mise de manière pratique, et t'auras même pas ton mot à dire dessus, parôle de Mathilde. 

Elle lève la main droite. Ça c'est dit, et ça se fera avec ou sans son consentement, un jour. En tout cas l'entrain était de retour, la voilà déjà prête à partir du même pied insouciant que celui qu'elle avait auparavant. Vers l'infini et l'au dela ? Ou vers le coiffeur le plus proche ? Peu importe. =)

L'appel de la russe avait fonctionné et l'autre s'était enfin arrêtée. Elle arriva donc à son niveau, et étouffa un rire en voyant l'étendue du carnage. Si jeune, féminine, et pourtant calvitiée. Malgré son agacement, la scène restait trop comique pour rester impassible. Elle fit cependant de son mieux pour garder son flegme légendaire. 


- J'veux pas d'aide, je suis venue avec toi juste parce que tu m'as pas dénoncée tout à l'heure on est quittes. Mais tu sais ou t'es là par contre ? C'est pas l'parc à côté de ton petit pavillon de banlieue, les gens sont mauvais dans cette rue. C'est pas très digne d'une "débrouillarde" ce que t'as fait là. T'as envie de crever ou quoi ? 

Saskia la toisa Mathilde d'un air inquisiteur et peu aimable, qui se mariait assez bien avec son discours paternaliste. Peut-être se faisait-elle du soucis pour les chances de survie de sa future camarade de classe, finalement. 


- La prochaine fois que tu fais un truc pareil j'te laisse dans tes embrouilles, c'est pas mon problème si tu veux crever. Puis rase tout ou demande à un adulte de faire repousser ce qu'il t'a enlevé parce que t'as l'air conne comme ça, je sais pas si tu t'es vue. 

Elle ne put retenir son sourire moqueur plus longtemps, et éclata d'un rire cristallin. 

- Oui souvent j'ai envie mais t'en fais pas pour ça hahaha...

Elle éclate également d'un rire au moins aussi chaotique qu'elle, bon c'est un peu plus étrange du coup vu la confession qu'elle vient de faire en répondant à la dernière question qu'on venait de lui poser mais bon... Tant qu'aucun examinateur du centre de Sainte-Mangouste n'est là pour l'entendre ça peut aller. Et puis, comme si elle ne venait rien de dire de spécial elle regarde ses mains, les passe un peu dans son reste de cheveux puis tâte un peu son crâne... Elle y tapote quelques coups avant d'annoncer avec entrain en désignant l'espace rasé à blanc...


- Bien sûr que c'est pas ton problème mes embrouiles. Et sinon pas mal du tout l'idée de raser entièrement, mais... Tu sais ce qui manquerait vraiment à ce niveau pour combler le trou ? 

Elle arbore un air victorieux à l'avance et clâme :


- UN TATOUAGE ! =)


Puis elle dirige ses pas dans la direction de la boutique pour y retourner... 



























































































































































































































































































Non. En vérité, elle plaisante... Mais ça Saskia ne le saura peut-être jamais.