Les nuages roulent, courent,
L'invisible lune luit,
La neige vole, m'entoure,
Le ciel noir, partout la nuit ;
Ma calèche roule, roule,
Les grelots tintent toujours,
Et la peur, la peur me saoule
Dans la plaine où le vent court.
« Fouette cocher ! » - « Mais les bêtes,
Mon bon maître, n'en peuvent plus...
Où est-on ?... Cette tempête !...
Et la route a disparu...
On peut crever, plus de traces !
On se perd ! Que fera-t-on ?
Quelque diable nous pourchasse
Et nous fait tourner en rond.
Je le vois, là, qui rigole,
Crache et souffle contre nous...
Là, il rend les bêtes folles,
Il les pousse dans des trous...
Là, il court ! Là, là, il saute !
Il est là, dans le brouillard...
Le feu follet sur la côte...
Là, il file dans le noir... »
Les nuages roulent, courent,
L'invisible lune luit,
La neige vole, m'entoure,
Le ciel noir, partout la nuit ;
Et on tourne, on perd haleine...
On s'arrête tout à coup.
«Mais, c'est quoi, là, dans la plaine ?»
«Va savoir ! Un tronc ? Un loup ?»
Le vent pleure, tourbillonne,
Geignent, soufflent les chevaux,
Le Diable hurle, s'époumone,
Ses yeux brûlent tout là-haut...
Les chevaux courent, hennissent,
Les grelots tintent toujours,
Les esprits se réunissent
Dans la plaine où le vent court.
Infinis, insaisissables,
Sous la lune se tordant,
Tournent, tournent tous les diables,
Feuilles folles en plein vent.
Par milliers... Que vont-ils faire ?
Tristes sont leurs chants lointains ;
Ils marient une sorcière ?
Ils enterrent un devin ?
Les nuages roulent, courent,
L'invisible lune luit,
La neige vole, m'entoure,
Le ciel noir, partout la nuit.
Deux par deux, les diables dansent,
Dansent, crient d'on ne sait où,
Geignent, hurlent en cadence,
Et l'angoisse me rend fou...
Bastringue :
- Une baguette, achetée auprès d'Ollivander
- Un coupe-choux, un peu trop aiguisé pour ne servir qu'à raser
- Un briquet à essence en laiton, vestige d'un certain empire
- Une lettre, soigneusement pliée et enfouie dans la doublure de sa veste