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Une chambre, à l'étage du service psychiatrie 845145e78773b5149bfdf6a78c921b05

Voici la chambre où Apolline Doucet a passé les derniers mois de sa vie. Internée depuis Mai, après sa tentative de suicide, elle y a passé de longues heures sanglées à ce lit. D'ordinaire destinée à deux personnes, elle y est cependant restée seule, ses interminables crises d'hystérie quotidiennes n'aidant en rien son camarade de chambre à trouver le chemin de la guérison. La porte est solidement fermée, et les fenêtres sont barrées pour prévenir toute tentative de fuite.

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Sept. C'est le nombre exact de fois où Apolline a tenté de mettre fin à ses jours au sein de l'hôpital. Non, les mots n'ont pas aidé, et les psychiatres ne sont par parvenus à l'atteindre malgré tos leurs efforts. Il faut dire que sur quatre, trois d'entre eux étaient des hommes. Une erreur grossière, mais ce n'est pas là la seule négligence de la part de l'hôpital. Ils l'ont d'abord laissée dans cette chambre, tout à fait libre de ses mouvements. Tout à fait libre donc, de se saisir de ses draps et d'entreprendre de se pendre avec. Alertés par son voisin de chambre, les membres du personnel sont parvenus à la sauver à temps.

Elle a alors été vêtue d'une camisole de force, et sa surveillance s'est vue renforcée. Rien toutefois qui n'ait été capable de diminuer sa détermination d'en finir avec la vie. Ayant remarqué un bout acéré dépassant du sommier métallique de son lit, elle est parvenue - lors d'un inévitable moment d'inattention - à se laisser tomber dessus avec assez de poids et de précision pour s'entailler profondément la gorge. Là encore, elle fut sauvée de justesse. Ont alors été retirés tous les objets dangereux, coupants et pointus de la chambre, de sorte à ce qu'elle ne puisse plus se blesser. Mais encore une fois, cela fut insuffisant : elle a alors tenté de se fracasser le crâne à plusieurs reprises, simplement en le frappant contre un mur.

Son état mental, loin de s'améliorer, se dégradait même davantage au fur et à mesure des jours passés confinée dans cette chambre. Désormais à court d'autre solution, ils ont fini par la sangler au lit, ce qui d'ordinaire se fait très rarement au sein de l'hôpital. Mais là encore, cela ne l'a pas empêchée de trouver un moyen d'attenter à sa propre vie. Elle a d'abord tenté d'avaler sa propre langue, puis, n'y parvenant pas, l'a finalement sectionnée à l'aide de ses dents. Et ce, sans rien laisser paraître, si ce n'est l'humidité dans ses yeux. Elle est restée la bouche close, le visage de marbre, alors que sa gorge s'emplissait de son sang. Ce n'est que lorsqu'elle a fini par perdre connaissance et que sa mâchoire s'est relâchée, laissant le liquide carmin se répandre sur le lit, que les soignants s'en sont rendus compte.

Dos au mur, voyant que la situation empirait malgré les moyens mis en oeuvre pour lui venir en aide, les médecins ont alors décidé d'employer des méthodes plus extrêmes. Lorsqu'un membre est trop endommagé, trop rongé pour être soigné, alors mieux vaut-il l'amputer. Il en va de même pour l'esprit. Assommée à l'aide de sortilèges d'électrochocs, son esprit amputé à coups d'oubliettes, l'Apolline qui en voulait au monde entier presque autant qu'à elle-même est aujourd'hui détruite, brisée. D'elle, il ne subsiste que peu de choses, son esprit n'étant plus qu'un maelström de pensées confuses auxquelles elle ne comprend plus rien. Désormais apathique, elle n'a plus la volonté de mettre fin à ses jours, plus de volonté tout court. Il ne sert plus à rien de l'attacher tant elle passe ses journées amorphe, allongée sur ce lit qui a vu son esprit mourir.

Si Michael venait à lui rendre visite, peut-être son père l'en dissuaderait, avant de lui expliquer que l'Apolline qui se trouve ici n'est plus elle-même, n'est plus celle qu'il a connue. Peut-être se confondrait-il en excuses, bien qu'il ne soit responsable de rien, pour ne pas avoir pu la guérir autrement.

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Erik Summers a en effet tenté de dissuader son fils de rendre visite à Apolline. Mais l'adolescent s'est montré inflexible, étrangement volontaire. Le père peine parfois à reconnaitre ce fils qui a beaucoup changé en l'espace d'une année. Le garçon est toujours doux de nature, mais il semble avoir gagné une volonté qui lui faisait parfois défaut. Le Médicomage a donc finit par accepter, à contrecœur. En espérant que son enfant devenu si fort le soit assez pour supporter ce qu'il va devoir affronter dans la tour où est emprisonnée la princesse.

"Apolline ?"

Une voix. Familière, bien que plus grave. Incertaine, aussi. Intriguée par la vision qu'offre la Serpentard. Voilà ce qui brise la monotonie du quotidien de l'adolescente. Un son qui, peut-être, dissipera les brumes ayant prit possession de son esprit.

"..."

Un bruit de pas. Une démarche précipité. Et une main chaude qui se pose sur la sienne.

"Apolline, est-ce que tu m'entends ?"

La voix est inquiète. Et les doigts serrent avec une certaine force la main de la Verte.

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Alors que Michael pénètre dans la chambre, Apolline, simplement assise sur le rebord du lit, semble éteinte. Le regard perdu en direction d'un mur qu'elle contemple depuis déjà des heures, elle ne réagit pas à sa venue. La voix du Jaune se perd dans le silence de la chambre, un silence que la jeune fille n'écoute plus. Lorsqu'il pose une main sur la sienne, elle n'a, dans un temps, pas la moindre réaction. Puis, lentement, elle baisse les yeux vers sa main, vers ce poignet marqué par les sangles auxquelles elle a longtemps tenté de se soustraire avec force. Et elle ne semble pas comprendre. Ses yeux suivent le cours du bras jusqu'à l'épaule, et puis enfin, c'est un visage dénué d'émotion qu'elle redresse pour faire face à Michael. Elle l'observe longuement, ne le regarde dans les yeux que lorsqu'elle s'intéresse à ceux-ci, avant de se concentrer sur son nez, sa bouche, ses cheveux. Et puis, elle fronce les sourcils. Dans sa tête, les débris de sa mémoire morcelée tentent de s'assembler, en vain. Comme un vase brisé que l'on tenterait de reconstruire alors qu'il en manque la moitié des éclats, tout finit par s'effondrer pour ne laisser place qu'à un tas confus de morceaux de porcelaine, dont on pourrait même douter qu'il s'agit d'un vase. Et pourtant, elle le sent, elle le sait : ce visage lui est familier. Elle ne peut simplement pas se souvenir de pourquoi.

" M... "

Sa bouche reste ouverte sur un syllabe muette, avant de se refermer. Cela fait maintenant des jours, peut-être même des semaines, qu'elle n'a pas prononcé un mot. Elle n'en sait rien. Entre les murs de cette chambre où jamais rien ne change, où il n'y a pas la moindre horloge, elle a cessé de suivre le cours du temps.

" M... Mi... "

Elle sent que ce souvenir est là, mais qu'il lui échappe. Elle met tous ses efforts pour tenter de s'en saisir, sans y parvenir. Elle porte une main au visage du jeune homme, laisse ses doigts courir le long de son visage, sur l'arête de son nez, le tour de sa mâchoire. Comme si le toucher pouvait lui montrer, lui rappeler quelque chose que ses yeux sont eux incapables de voir. Et alors, si aucun souvenir ne lui revient, ce sont des sentiments bruts qui la gagnent. C'est un amour profond, sincère ; elle ne sait pas encore qui il est, mais elle sait pourtant qu'elle tient à lui. Qu'il lui a manqué. Et ses doigts, alors qu'ils entourent le visage du garçon, ne lui font comprendre qu'une seule chose : qu'elle veut le serrer dans ses bras. Alors, elle se lève, et c'est ce qu'elle fait.

" Michael. " souffle-t-elle.

D'où lui vient ce nom, elle l'ignore ; ce qu'elle sait, c'est que c'est le sien.

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Deux visages se croisent. Deux regards s'apprivoisent. Deux turquoises enchâssées dans un visage dénué d'émotions d'un côté. De l'autre, une paire de saphirs qui illuminent des traits sortant petit à petit de l'enfance. Ses cheveux sont toujours blonds, son visage toujours aussi expressif. Ses lèvres, elles, sont déformées par une moue inquiète.

"Oui. Continue Apolline. Tu va te souvenir" L'encourage cette voix lointaine et familière à la fois.

Il attend. La laisse faire travailler sa mémoire le plus possible par elle-même. La réponse doit venir d'elle et d'elle seule. Sans rompre une seconde le contact entre leurs iris, l'adolescent se laisse examiner comme un aveugle peindrait le portrait d'un proche à l'aide de son seul sens du toucher. Sous les doigts d'Apolline, une peau douce mais non dénuée de quelques impuretés propres à la puberté. De-ci de-là, un peu de duvet blond, si fin qu'il semble irréel.

Michael est attentif à la moindre réaction de son amie, gardant une expression aussi douce et rassurante que possible malgré l'inquiétude qui imprègne ses prunelles. La voir ainsi lui fait beaucoup de peine. Elle qui est d'ordinaire si vive semble être une bougie vacillant sous les sournoises attaques d'un vent vicieux.


"Qu'est-ce qu'ils lui ont fait ?" Se demande t-il avec une horreur grandissante

Immobile il reste. Sanctuaire silencieux. Vigie attendant que le Soleil s'élève au dessus de l'horizon afin de chasser le froid de ses chauds rayons.

"Tu y es presque." L'encourage t-il

Enfin, le prénom franchi ses lèvres, amenant avec lui l'espoir d'une délivrance.

"Oui Apolline, c'est moi. C'est Michael."

Il accueille la jeune fille contre lui et l'abrite dans une étreinte protectrice. Ses mains se rejoignent dans le dos de la Verte, un dos qu'elles se mettent à doucement caresser.

"Je suis là. Tout va bien se passer."

Il n'en est pas sûr, mais y croire c'est déjà se donner une chance. Lui donner une chance à elle. Il va falloir qu'il ait une petite conversation avec les personnes qui s'occupent d'elle. Naïvement, il a cru que tout irait mieux, et qu'elle sortirait rapidement. Se pourrait-il que même des professionnels soient dépassés par le cas de la Française ? Et s'il l'avait condamnée à finir ses jours entre ces quatre murs ? Au moins, elle est à l'abri d'elle-même autant que les autres sont protégés de son instabilité.

"Mais est-ce que c'est réellement vivre ?" Songe t-il en resserrant ses bras autour de la frêle jeune fille

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Elle ne parvient pas à se souvenir de qui il est. De qui ils sont. Pourtant, dans sa tête, défilent des images de ce jeune homme, des lieux qui ne lui disent rien ; le diaporama décousu d’une vie qu’elle n’a pas le sentiment d'avoir vécue. Mais lorsqu’elle a prononcé son nom, elle a tout de suite su. C’est lui, que tout ce temps, elle avait attendu, lui qu’elle avait espéré voir un jour franchir la porte de cette cellule. Lui seul pouvait l’en sortir, lui seul pouvait la sauver. Mais la sauver de quoi ? Elle n’en a pas la moindre idée.


Tandis qu’elle se blottit entre ses bras protecteurs, son odeur si particulière et la chaleur de son étreinte viennent doucement caresser sa mémoire. Son contact, son effluve lui évoquent d’autres choses encore, comme un lointain souvenir d’enfance qui tente de se rappeler à elle. Et avec l’amour qu’elle se sent éprouver, celui qu’il lui rappelle, d’autres sentiments s’emparent d’elle, tout aussi confus, abstraits et informes que le reste ; peut-être de la colère, peut-être de la peur, peut-être aussi, de la souffrance. Rien de définissable, de concret, ni dont elle puisse connaître l’origine. Rien d’aussi puissant que l’adoration qui naît en elle à son égard. Par sa seule présence, il ramène avec lui ces émotions qui l’avaient quittée, la tire hors de son apathie en faisant battre son coeur de nouveau. Dans son corps froid, il vient raviver la flamme qui la réchauffe et l’anime, qui prend feu dans sa poitrine. Dans le dos du Poufsouffle, ses doigts se serrent avec passion.


Michael…


Alors, sa vue se brouille. De ses yeux brillants, deux larmes solitaires s’échappent pour descendre calmement le long de la courbe de ses joues. Elles ne naissent pas de la tristesse, ou du désespoir, au contraire ; c’est simplement le signe qu’en elle, la vie s’est remise à couler. Et avec elle, l’espoir et les envies. L’envie, tout d’abord, de quitter cette chambre. De rejoindre ce dehors qu’elle a oublié, qu’elle ne voit qu’à travers l’étrange mosaïque créée par les mailles de la grille qui condamne la fenêtre de sa prison. Mais aussi les souhaits les plus simples, les plus primaires dont elle s’était jusque-là détachée. Celui de respirer, de boire et de manger ; de goûter à la vie.

Emmène-moi… dehors… s’il-te-plaît. ” articule-t-elle difficilement, la bouche sèche, la langue engourdie.

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Michael ne semble pas décidé à lâcher Apolline. Elle semble avoir tant besoin de ce contact qui pourtant autrefois la terrifiait presque. Depuis, de l'eau a coulé sous les ponts. Leur lien s'est renforcé. Aux yeux du Poufsouffle, il est toutefois étrange que la jeune fille se laisse si facilement aller entre ses bras. Une preuve qu'elle n'est pas totalement elle-même.

L'emmener dehors ? Est-ce qu'il en a le droit, au moins ? Il n'a absolument pas pensé à poser la question à quiconque.... Un simple coup d'oeil sur le lit pourvu de sangles suffit à le convaincre qu'il n'en a rien à foutre, au final. S'il n'a pas le droit, il le prendra quand même.

"Bien sûr... Viens, on va te faire prendre un peu d'air frais."

L'adolescent se dirige vers la sortie de cet horrible chambre, aidant Apolline à progresser s'il le faut. Inconscient de tout ce qu'il a déchainé en sein de l'âme d'Apolline, il n'en demeure pas moins attentif au moindre faux pas de la Verte.

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D'abord chancelante, la démarche d'Apolline devient presque assurée. L'ancienne Verte a depuis perdu ses couleurs, mais laisse le Jaune la guider, et c'est sans se faire prier qu'elle suit le chemin sur lequel il l'entraîne, celui de la vie, de la liberté. Il n'a pas besoin de supporter son poids, tant son pas, même s'il est aussi calme que lent, est déterminé. Cependant, elle reste d'elle-même fermement accrochée à son bras, qu'elle non plus ne semble pas vouloir lâcher. A peine a-t-elle passée la porte, qu'un sourire timide se lit sur son visage. Ses yeux émerveillés s'ouvrent grand sur ce couloir pourtant d'un froid clinique, qui pour elle a la saveur de l'inconnu. Mais alors qu'ils se dirigent vers la sortie, une voix féminine interloquée s'élève dans leur dos :

" Heu... Mais... Excusez-moi ? Jeune homme ? Où est-ce que vous allez, comme ça ? "

La femme qui les interpelle est une dame assez âgée d'un sérieux apparent, vêtue d'une blouse blanche et verte. Son visage ridé et quelque peu sévère s'abrite derrière d'épaisses lunettes carrées, et ses cheveux noirs sont coiffés en un chignon strict. D'un pas décidé, elle s'avance jusqu'à eux, son langage corporel laissant deviner son autorité naturelle. Elle a parfaitement reconnu la patiente, celle qui leur a fait tant de misères, qui a tenté tant de fois de se suicider, qui a passé tant de nuits à hurler à la mort. S'ils ont apparemment cessé de la sangler, ils la maintiennent toujours sous étroite surveillance. Lorsqu'elle aperçoit l'infirmière, la main d'Apolline se crispe autour de celle de Michael. Le Poufsouffle peut entendre sa respiration s'accélérer. 

" Désolée, mais la patiente est consignée dans sa chambre. Veuillez faire demi-tour. " explique-t-elle froidement.

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Michael progresse en compagnie d'Apolline, la laissant volontiers s'accrocher à son bras. Le sourire émerveillé et candide de la jeune fille le fait sourire à son tour. Elle semble tellement différente de d'habitude... Il constate avec plaisir qu'elle semble reprendre vie petit à petit, comme si elle avait été entourée d'un carcan de glace en train de fondre graduellement à son contact.

Où est-ce qu'ils vont ? L'adolescent serre les dents. Saloperie de merde, il était sûr que quelqu'un chercherait à les emmerder.


"Ca ne se voit pas ? Nous nous promenons" Répond-il avec une voix polie, mais froide

Du pouce, Michael caresse le dos de la main d'Apolline afin de la rassurer.

"La patiente a besoin de voir autre chose que les murs de ce qui s'apparente plus à une cellule qu'à une chambre." Ajoute t-il en articulant comme s'il parlait à quelqu'un doté d'une déficience mentale

"Je m'occupe d'elle, elle a réagi très favorablement à ma présence. En revanche, la votre semble l'effrayer, alors laissez nous tranquille, je vous prie" Achève t-il

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La femme s'avance encore, jusqu'à se poster devant Michael. Apolline, elle, s'efface derrière le Poufsouffle.

" Je vois bien que vous vous promenez, fait-elle plus sèchement encore, courroucée par le ton de l'adolescent, et c'est bien là le problème. Le mental de la patiente est fragile, et son état est instable. Si cette chambre a des allures de cellule, c'est uniquement pour son bien. Il n'y a qu'ici qu'elle est en sécurité. Vous n'êtes simplement pas en mesure de vous charger d'elle. "

Alors, d'un geste vif, elle tend la main vers l'avant, dans le but de se saisir du bras d'Apolline, qui se réfugie encore davantage derrière Michael.

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La réaction de Michael est aussi prompte que violente. L'adolescent saisit le poignet de la femme et le serre le plus possible, assez pour lui faire mal. Ou en tout cas c'est ce qu'il tente de faire.

"Ne la touchez pas. Vous ne voyez pas que vous lui foutez la trouille ? Vous parlez de l'instabilité de son état, mais vous semblez tout faire pour qu'elle ait peur de vous et qu'elle craque. "

Il reste le plus calme possible afin de ne pas troubler l'adolescente, mais sa voix vibre de colère contenue.

"Si vous n'êtes pas contente, allez chercher mon père, et il nous surveillera. Mais Apolline va se promener, que vous le vouliez ou non"

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La veille femme sursaute et tressaille lorsque Michael se saisit violemment de son poignet, stoppant son geste de façon ferme. Elle le regarde, l'air tant outré que choqué, avant de promptement dégager sa main pour la ramener à elle. Tout en se massant, le poignet, elle observe l'adolescent avec mépris.

" Votre père ? Oh. Je vois. J'aurais dû m'en douter. Vous êtes le fils Summers, nom qu'elle semble presque cracher avec emphase. Elle pousse un petit son hautain. Hé bien, soit ! Si vous voulez, emmenez-la. Mais vous, et surtout votre père, serez tenus pour responsables s'il arrive le moindre malheur, tenez-vous le pour dit. Je ne suis plus responsable de rien. "

Il veut l'emmener ? Qu'il l'emmène ! Et s'il doit lui arriver quelque chose, et bien tant mieux. Qu'elle disparaisse, qu'elle se tue, ça lui enlèvera une épine du pied. D'un geste irrespectueux, celui avec lequel on chasserait un chien, elle leur fait signe de continuer leur route, avant de leur tourner le dos et de s'éloigner d'un pas strict.

Apolline se saisit de nouveau du bras de Michael, lève son visage vers lui. Elle semble s'être enfin détendue.

" Merci. " souffle-t-elle pleine de gratitude.

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"Oui, je suis le fils Summers. Et je n'entends pas les rageuses."

Il détourne le regard avec mépris et la laisse seule dans son délire. Il ne l'écoute même pas. Qu'elle retourne jouer de sa petite autorité auprès de personnes incapables de lui répondre.

"De rien Apolline"

Cette vieille mégère lui avait rappelé celle de l'orphelinat où séjournait la Verte. Alors ça avait été un plaisir de la remettre à sa place.

"On continue ?" Lui demande t-il

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Cette mégère, comme Michael l'appelle, avait le père de ce dernier en horreur. Comme lui, il avait ce don de lui tenir tête. Il était le seul à s'être fermement opposé, malheureusement en vain, aux traitements les plus extrêmes subis par Apolline. Et c'était aussi le premier à être venu les blâmer d'avoir salopé le travail au point de charcuter de l'esprit de la jeune fille avec la délicatesse d'un boucher. Pas étonnant, donc, qu'elle ait reconnu le fils de ce dernier, d'autant plus qu'elle avait été mise au courant de sa présence.

D'un hochement de tête silencieux, Apolline approuve la suggestion du Jaune. Ensemble, ils se dirigent à travers les étages jusqu'à rejoindre le rez-de-chaussée, par lequel ils accèdent à la cour intérieure de l'hôpital, abritée des regards moldus. Une fois dehors, le visage d'Apolline se fait radieux, son sourire béat. Cela fait si longtemps qu'elle n'a pas senti la lumière du jour l'irradier ainsi, qu'elle n'a pas respiré un air si pur, en comparaison à celui, renfermé, de sa cellule. Elle en oublie même Michael, l'espace d'un instant, pour laisser ses pieds nus glisser sur la pelouse du petit jardin intérieur. En son centre trône une humble fontaine, munie d'un large bassin. Apolline s'avance jusqu'à lui, se penche au-dessus de l'eau. Et alors, elle se fige. Stupéfaite.

Ce qui l'émeut ainsi, c'est tout simplement son propre reflet. Son propre visage lui était devenu flou. Elle avait oublié à quoi elle ressemblait vraiment. Et ce reflet la fascine, ce reflet lui plaît. Elle y voit une jolie fille, aux beaux cheveux, et rien d'autre. Elle a la sensation curieuse qu'elle devrait ressentir autre chose, or il ignore bien quoi. Elle approche son visage de la surface de l'eau pour s'observer plus en détail, et elle a soudain cette envie pressante d'y plonger tout entière. Alors, sans réfléchir, elle plonge la tête sous l'eau. Et ce bain lui fait le plus grand bien. La sensation de l'eau qui l'englobe, les sons étouffés viennent de nouveau caresser sa mémoire. Après quelques secondes, elle retire sa tête de l'eau, avec une certitude : elle adore certainement se baigner.

Elle retourne un visage bêtement heureux, strié de mèches de cheveux humides, vers le Jaune. Et elle se met à rire, par à coups, timidement. Dégoulinante, sa robe de patiente lentement gagnée par les eaux, elle revient vers le Poufsouffle d'un pas étrangement hâtif. Des deux mains, elle vient balayer son visage et envoyer sa cheveux vers l'arrière, avant de fixer Michael.

" Michael... Michael... Elle se tait un instant, comme pour savourer l'écho de ce nom, que le simple fait de prononcer semble rendre heureuse. Je suis... désolée... Je ne sais pas vraiment... Qui tu es ? "

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Le père de Michael est ainsi. Une force tranquille, mais capable de donner son avis sans fléchir. Il est cependant moins virulent que son fils, qui lui a en partie hérité du caractère explosif de Gretchen Summers.

L'adolescent s'avance en compagnie d'Apolline, qu'il accompagne tel un garde du corps, jusqu'à la fontaine où elle s'admire. Elle n'a sûrement pas pu se voir elle-même depuis bien longtemps. Tout comme elle n'a pas dû sortir depuis tout autant de temps. Son expression extatique en est une preuve certaine.


"Tu es restée aussi jolie qu'avant"

Ce qui est presque un miracle vu ce qu'elle a subit, que ce soit de la part du personnel soignant... ou d'elle-même. S'il se tend lorsqu'il la voit plonger son visage dans l'eau, il constate rapidement qu'elle ne tente pas de se faire de mal. Alors il étouffe un soupire de soulagement et se compose de nouveau un sourire plein de douceur.

"Mais qu'est-ce qu'ils t'ont fait..."

Sa mémoire a plus l'air d'une passoire que d'autre chose, à présent...

"C'est moi, Michael. Michael Summers. Nous sommes amis. Pourtant ça n'a pas été facile au début... Il y a eu beaucoup d'étincelles entre nous. Nous étions un peu comme la rencontre du feu et de l'essence. Mais petit à petit, toi et moi on s'est rapproché. Et à force de patience, tu as fini par me faire confiance"

Il n'ose pas entrer dans les détails. Qui sait quelle réaction il risquerait de déclencher si jamais il lui racontait certains évènements ?

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" Michael Summers... souffle-t-elle pour elle-même. Summers... "

D'autres images encore lui reviennent, celle d'une petite maison charmante, d'un bel arbre fruitier. Celle d'une chambre où elle a couché. L'image d'un bon repas chaud, les visages flous d'une famille attablée. Cet endroit, elle le connaît, elle y a vécu, elle croit se souvenir de jours passés en ce lieu ; il est lié à ce nom, celui des Summers. De cela, elle se souvient désormais. Plus ou moins.

" Oui... Je te connais. Je le sais. Nous sommes amis. Michael, je crois que... Je crois que j'ai oublié beaucoup de choses, dit-elle en fronçant les sourcils, essayant à grand peine de se concentrer sur sa mémoire. Qu'est-ce qu'il m'arrive ? " demande-t-elle, sans pour autant qu'il y ait de détresse dans sa voix. Seulement de la confusion, de l'incompréhension.

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"Oui... Summers. Tu te souviens de moi ? Des mes parents ? Une jolie brune et un grand gaillard aussi blond que moi."

Ce qu'il lui arrive ? Il n'est pas certain de ce qu'ils ont fait. Et concernant le passé... il ne pense pas qu'il soit prudent de trop lui en dire.

"Tu as.. .tu as été très malade. Tu ne te sentais pas bien ces derniers temps, et il a fallut que tu viennes ici pour aller mieux. Mais je ne sais pas ce qu'ils ont fait exactement... Ta mémoire a l'air.. Perturbée."

Un bel euphémisme.

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Elle prend alors un air contrit, détourne le regard. Elle sait qui il est, ce qu'il est pour elle... Et pourtant, de lui, elle ne parvient pas à se souvenir. Qu'ont-ils fait, qu'ont-ils vécu ? Elle se souvient parfois d'images, parfois de paroles, jamais des deux. Elle se souvient avoir pleuré, avoir ri en sa compagnie, sans savoir pourquoi. Et malgré tout, elle a cette certitude qu'il est tout pour elle. De tout ce dont elle parvient à se souvenir, il est là, toujours là, la chose la plus importante qui habite encore sa mémoire, celle à laquelle elle tient le plus. Voilà quelque chose qu'aucun sortilège n'est parvenu à effacer.

" Je... Elle secoue la tête, sèche une larme. Non... Désolée... Je crois que je ne me souviens pas. Pas... tout à fait. Mais... Je ne t'ai pas oublié. Tes parents... La maison avec l'arbre... C'est étrange... "

Elle observe alors ses mains, d'abord le dos, puis la paume, paraît s'ausculter elle-même.

" Tu dis que j'étais malade ? Oui... C'est un hôpital, ici. C'est vrai, dit-elle à elle-même, comme si elle venait seulement de l'apprendre. Mais... Je ne suis pas malade. Je ne me sens pas malade. Je vais bien. Je crois. Je n'ai mal nulle part. Plus elle parle, plus ses propos sont fluides, moins hésitants. Je veux partir d'ici. Ce n'est pas chez moi, ici. Où est-ce que je vais ? Où... est-ce que je vis ? "

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"Nous étions vraiment proches. Je crois... je crois que j'étais ton seul ami"

Il en est certain, à vrai dire.

"Nous avons vécu de sacrées aventures, mais c'est en partie ce qui t'a rendue malade."

Hésitant, le Jaune prend finalement la décision de répondre à une partie de ses interrogations.

"Tu vis dans un orphelinat Moldu. Quand au fait de partir d'ici... Il va falloir que je demande de l'aide à mon père. Je ne sais pas si je pourrais faire quoi que ce soit seul"

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Son seul ami ? Pourtant, elle garde en mémoire tant de visages différents, certains plus présents, moins flous que d'autres. S'ils ne sont pas ses amis, qui sont-ils alors ? Plus elle tente de se souvenir, plus elle réalise combien elle a oublié. Elle comprend, peu à peu, qu'elle ne sait plus qui elle est, que sa vie lui a échappé. Mais elle n'a pourtant pas le sentiment que celle-ci lui manque : elle s'en sent, à vrai dire, complètement détachée. Quelque part, libérée. Elle ressent, profondément, que ces souvenirs, cette vie qui semble être celle d'une autre, ne méritent pas d'être retrouvés. Alors qu'une part d'elle-même s'en est allée, elle se sent curieusement entière, ou presque. Qu'elle a, en cet instant, tout ce qu'il lui faut pour se sentir heureuse ; peu de choses, en réalité. Que de cette vie qui s'en est allée, une seule chose est restée, la seule qui comptait, celle qu'elle n'avait pu oublier : Michael. S'il doit être son seul ami, elle pense que cela lui suffit.

" Un orphelinat ? D'accord... "

Elle n'a pas de parents ? Ce n'est donc pas à cause de son amnésie si elle n'a d'eux pas le moindre souvenir. De cet orphelinat, elle croit se rappeler. Est-ce une maison, ou bien un château ? De ces lieux, ses souvenirs s'entremêlent, au vu de leur similitudes. Deux endroits où elle a vécu, deux endroits peuplés d'enfants de son âge. Mais dans l'un comme dans l'autre, elle sent qu'elle y a sa place, et souhaite s'y rendre. Si la Maison des Incurables l'accueillait jusqu'ici en dépit de sa guérison miraculeuse, elle pourrait l'héberger aujourd'hui comme une pensionnaire tout à fait légitime. Et il n'existe probablement pas de meilleur endroit pour elle.

" Aide-moi à rentrer chez moi, Michael, je t'en prie. "

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Des silhouettes et des visages flous. Professeurs, élèves. Connaissances, camarades. Mais oui, elle n'avait qu'un seul ami. Quoique peut-être que Margaret entrait également dans cette catégorie.

Michael est plutôt surpris de la voir prendre la nouvelle avec autant de détachement. Comme si elle semblait ne pas regretter cette ancienne vie qui l'avait harcelée jusqu'à ce qu'elle finisse à Sainte Mangouste. Malgré l'état de son esprit, elle semble... oui... plus heureuse qu'auparavant. Elle n'est plus la Apolline qu'il connaissait, mais peut-être justement ça qu'il fallait ? Il ne sait pas s'il doit y croire, mais que peut-il faire d'autre ?

"Je vais... je vais essayer, d'accord. Papa et moi allons essayer"

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" Si tu veux bien, oui... Je t'en prie. Merci, Michael. "

C'est étrange, vraiment très étrange. Ce sentiment qu'elle a lorsqu'elle lui parle, lorsqu'elle observe son visage, qu'elle prononce son nom. Comme s'il y avait quelque chose de faux, de manquant. Elle pense le connaître, alors qu'il lui paraît inconnu. Elle sent qu'elle tient à lui, mais elle est incapable de comprendre pourquoi. Elle reconnaît les traits de ce visage, mais ignore qui se cache derrière. Elle se dit son amie, mais l'est-elle réellement ? L'est-elle encore, alors qu'elle n'est plus qui elle était ? Qui est-elle, pour lui demander de lui rendre ce service ? Cela fait bien trop de questions pour son esprit perturbé, assailli par des souvenirs confus qu'elle accueille autant qu'elle rejette, un assaut inattendu provoqué par la venue du Poufsouffle. En résulte une migraine d'une violence rare qui point au coeur de son crâne.

" Ah ! gémit-elle en portant la main à sa tête. J'ai... mal à la tête. Je crois que je ferais mieux de rentrer. "

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"Bien sûr que je le veux ! Je ne peux pas te promettre de miracle, mais je te promets de faire de mon mieux."

L'adolescent lui adresse un sourire plein de sollicitude.

"Inutile de me remercier, Apolline. Nous sommes amis après tout"

Le garçon va faire de son mieux, oui. Et dans tout les cas, il va supplier son père de tout faire pour qu'elle soit mieux soignée. Mieux traitée. Loin de toutes les questions qui assaillent la psyché de la Verte, l'Allemand se concentre sur le présent. Le concret. Et surtout sur le ressenti exprimé par Apolline.

"D'accord... Je vais te ramener !"

Ce qu'il fait donc. Son dernier acte avant de quitter le service psychiatrie pour aller à la recherche de son père.

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En compagnie de Michael, Apolline regagne sa chambre sous le regard parfois désapprobateur du personnel de l'hôpital. Là, ils se font leurs adieux, qui pour elle sont déchirants. Elle ignore si elle le reverra un jour, s'il tiendra parole et ne se contentera pas de simplement l'abandonner à sa cellule déguisée en chambre d'hôpital. C'est les yeux brillants de larmes et le coeur lourd qu'elle voit la porte se refermer sur la silhouette du Poufsouffle. Alors, elle retourne s'asseoir sur son lit, à cet endroit même où elle se trouvait avant qu'il n'arrive. Sa tête douloureuse entre les mains, elle essaie de survivre aux hurlements cinglants de sa mémoire qui tente de reprendre forme.

Avant que Michael n'arrive, elle était assise là, vide de toute pensée, une simple coquille dénuée du vie ; mais il avait été l'élément déclencheur, un fragment d'un passé oublié venu lui rendre visite. L'avenir seul saura nous dire si c'était pour le mieux. Aurait-elle mieux fait de rester un légume pour le restant de ses jours ? N'aurait-il pas été plus simple qu'on la laisse mourir, dans ce cas ? Non, il faut à la jeune fille tenter de se reconstruire, elle n'a pas d'autre choix. Que retrouvera-t-elle de ce qu'elle était avant ? Parviendra-t-elle à n'en garder que le bon ? Que pourra-t-elle bien bâtir sur les fondations branlantes de son identité massacrée par les sortilèges ?

Apolline s'allonge, la tête broyée dans un étau. Elle s'assoupit, et dans ses songes, les images défilent, simples rêves ou bien visions de ses mémoires perdues, elle n'en sait rien, aura presque tout oublié à son réveil. Elle voit ce visage d'une femme qui lui ressemble ; parfois, des créatures monstrueuses ; son reflet, dans un miroir, une expression haineuse qu'elle ne s'explique pas ; le visage mutilé d'un jeune garçon. Rien, toutefois, qu'elle ne puisse associer ni comprendre, l'aider à comprendre qui ou ce qu'elle était.

Dans cette chambre, tourmentée par les fantômes sans nom de son passé, Apolline attend. Elle attend le retour du seul qu'elle parvient à nommer, la libération, d'enfin redécouvrir tant la vie que le monde.

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