Apolline s'était engouffrée le plus rapidement possible dans la maison, mais son bouclier humain s'était enfui pour ouvrir la porte, et son risible Protego n'avait pas suffi pour stopper la volée de flèches dont ils avaient été la cibles. Si bien que, après le projectile lui ayant frôlé le crâne, c'est maintenant la pointe métallique d'une flèche qui vient lui lacérer le bras en profondeur. Bizarrement, ces HOMMES-chevaux ont l'air d'avoir une dent contre elle.

Faisant fi de la douleur le temps de se mettre à l'abri, elle observe son bras, voyant le tissu se teinter rapidement d'un liquide rouge carmin en serrant les dents. La douleur est atroce, et pourtant, elle se retient bien de crier. Mais rien n'y fait : sa blessure n'échappe pas à ses deux camarades, qui se précipitent pour venir l'aider. Elle se tourne vivement et se plaque même contre le mur pour les empêcher de voir et d'agir sur la plaie.

" Mais... Laissez-moi tranquille ! Je ne vous ai rien demandé ! Ce n'est rien, rien du tout. Je peux m'en occuper toute seule. Je n'ai certainement pas besoin de vous... Et surtout pas de toi ! " crache-t-elle, venimeuse comme à son habitude.

Si elle ne veut pas se sentir davantage redevable envers Michael, surtout pas, elle refuse surtout de devoir quoi que ce soit à la jeune Greengrass qu'elle ne peut pas se voir en peinture. Elle déchire un bout de sa propre robe, et joue des dents et de sa main libre pour se confectionner un bandage de fortune.

" Ochupez-vous plutôt d'chette porte ! " articule-elle, un bout de tissu entre les dents, en désignant du regard la porte qui les attendait.

Que Michael vienne la soigner, ça jamais ! Aujourd'hui, c'est à elle de lui venir en aide, et non pas l'inverse. Du moins, c'est ce qu'elle s'est jurée, bien que les événements ne jouent pas en sa faveur.