Poèmes d’Otto Von Stabenrath
Joueur aventureux, tu t’apprêtes à pénétrer dans le sanctuaire d’un esprit peu commun. Le recueil de poésie du jeune homme est un vieux carnet noir à la couverture craquelée. À l’intérieur, nul poème n’est signé, ce dernier sait qu’il est écrit pour lui. Sans doutes est il incomplet, car l’autrichien écrit parfois sur de simples morceaux de parchemin qu’il finit par brûler, mécontent d’un résultat qu’il trouve trop médiocre. Toutefois, certaines de ses compositions ont été copiés dans ce modeste livret ; je ne saurais, tout comme vous, expliquer pourquoi. Le lecteur est prévenu : le contenu de ce recueil est le fruit d’un esprit étranger à ce monde, parfois dérangeant… voir même terrifiant. Cependant, quelque chose me dit que ce carnet est susceptible de se remplir au court du temps.
Chaque écrit est protégé bien entendu, contre le plagiat HRP.
Papillon d’Argent
Aède des brumes égaré d'entre les songes,
Mon ire n'est pas de celle du cœur des hommes
Ivre de la violence ou des passions je plonge
Dans l'absurdité de la gracieuse besogne.
Splendide poignard, que dis-je ?
Car c'est une terrible fleur.
Sous l'âme de ce couteau jailli
L'encre de ta vie, l'essence de tes peurs.
Et aucun pardon ne refermera
La profonde blessure que je m'inflige,
Car en choisissant de lever mon arme
C'est ma conscience qu'à jamais j'afflige.
Le royaume des dieux déchus
C’est noyé de rêves, que je contemplais
Une vision profonde dans mon sommeil :
C’étaient d’antiques murailles qui cerclaient,
Noires et formidables, le val sans soleil
Duquel rugissait parfois la mélodie
Des rayons d’une Lune de paradis.
Et l’aube d’un astre maladroit et veule
Illuminait cent mille aiguilles d’argent,
Ce à quoi répondaient de leurs grandes gueules
Une nuée d’oiseaux fou qui psalmodiaient.
Placidement, de sages bêtes erraient,
Et leurs yeux comme autant d’étoiles interdites
Se reflétaient sur les berges des marais.
Depuis l’incursion ces pensées me visitent
Et rugit en moi parfois la mélodie
Des rayons de la Lune de paradis.
Mathilde
Notre vie est un voyage
Dans l'hiver et dans la nuit
Nous cherochons notre passage
Dans le ciel où rien ne luit...
L'existence un paysage
D'ivresse et de mélodie
Que seuls atteignent les sages
Par les ailes de poésie.
Notre dernière danse
J’ai saigné chaque larmes de ses veines ;
Et son rire, mélopée érotique
Renverse tout équilibre logique
Et m’enivre des passions inhumaines.
Tournoie, virevolte mon papillon
D’argent ! Toi qui flamboie entre deux cris,
Dépose un baiser sur le corps meurtri,
Honteux et glabre de ce laideron.
Son sourire après notre dernière danse
Enchante mon cœur, et son doux parfum
M’évoque un maigre cercueil de sapin.
J’ouvre les yeux et sort de cette transe,
Et découvre la statue bientôt froide
D’elle, qui jadis fut une naïade.
Joueur aventureux, tu t’apprêtes à pénétrer dans le sanctuaire d’un esprit peu commun. Le recueil de poésie du jeune homme est un vieux carnet noir à la couverture craquelée. À l’intérieur, nul poème n’est signé, ce dernier sait qu’il est écrit pour lui. Sans doutes est il incomplet, car l’autrichien écrit parfois sur de simples morceaux de parchemin qu’il finit par brûler, mécontent d’un résultat qu’il trouve trop médiocre. Toutefois, certaines de ses compositions ont été copiés dans ce modeste livret ; je ne saurais, tout comme vous, expliquer pourquoi. Le lecteur est prévenu : le contenu de ce recueil est le fruit d’un esprit étranger à ce monde, parfois dérangeant… voir même terrifiant. Cependant, quelque chose me dit que ce carnet est susceptible de se remplir au court du temps.
Chaque écrit est protégé bien entendu, contre le plagiat HRP.
Papillon d’Argent
Aède des brumes égaré d'entre les songes,
Mon ire n'est pas de celle du cœur des hommes
Ivre de la violence ou des passions je plonge
Dans l'absurdité de la gracieuse besogne.
Splendide poignard, que dis-je ?
Car c'est une terrible fleur.
Sous l'âme de ce couteau jailli
L'encre de ta vie, l'essence de tes peurs.
Et aucun pardon ne refermera
La profonde blessure que je m'inflige,
Car en choisissant de lever mon arme
C'est ma conscience qu'à jamais j'afflige.
Le royaume des dieux déchus
C’est noyé de rêves, que je contemplais
Une vision profonde dans mon sommeil :
C’étaient d’antiques murailles qui cerclaient,
Noires et formidables, le val sans soleil
Duquel rugissait parfois la mélodie
Des rayons d’une Lune de paradis.
Et l’aube d’un astre maladroit et veule
Illuminait cent mille aiguilles d’argent,
Ce à quoi répondaient de leurs grandes gueules
Une nuée d’oiseaux fou qui psalmodiaient.
Placidement, de sages bêtes erraient,
Et leurs yeux comme autant d’étoiles interdites
Se reflétaient sur les berges des marais.
Depuis l’incursion ces pensées me visitent
Et rugit en moi parfois la mélodie
Des rayons de la Lune de paradis.
Mathilde
Notre vie est un voyage
Dans l'hiver et dans la nuit
Nous cherochons notre passage
Dans le ciel où rien ne luit...
L'existence un paysage
D'ivresse et de mélodie
Que seuls atteignent les sages
Par les ailes de poésie.
Notre dernière danse
J’ai saigné chaque larmes de ses veines ;
Et son rire, mélopée érotique
Renverse tout équilibre logique
Et m’enivre des passions inhumaines.
Tournoie, virevolte mon papillon
D’argent ! Toi qui flamboie entre deux cris,
Dépose un baiser sur le corps meurtri,
Honteux et glabre de ce laideron.
Son sourire après notre dernière danse
Enchante mon cœur, et son doux parfum
M’évoque un maigre cercueil de sapin.
J’ouvre les yeux et sort de cette transe,
Et découvre la statue bientôt froide
D’elle, qui jadis fut une naïade.