Et pourtant, ces scrupules là qu'il prétendit avoir jamais porté dans son cœur ne transparaissaient aux yeux de ces observateurs silencieux, que sous l’apparence d’un limpide simulacre. Si le jeune homme en eut réellement quelque part, Il n'en avait pas arboré la moindre lorsqu’il déchaînait ses sorts sur les humanoïdes. Pas lorsqu’il fit glisser la première à sa mort prématurée. Pas plus lorsqu’il déposséda la première des ses mouvements l’envoyant tout droit à sa mort. Et ce ne fut sans doute aucunement mieux lorsque la dernière, trop absorbée par son repas providentielle, reçu les caresses d’un violent expulso qui l’envoya droit dans l’eau finir ses tristes jours. Que dire du moment où le sorcier osa l’ultime suffisance d’entretenir l’idée que quelque part il leur rendait service en leur ôtant la vie ? Et tout cela alors que sa baguette frémissait d’horreur face à ce qu’elle se trouvait contrainte de faire sans qu’il ne le remarqua. Quel mot un objet aurait bien eut à dire après tout ?
Cela dit, rien n'était moins compréhensible, il avait agit naturellement en face de l’écœurant inconnu, en face de criminel, car oui, ces êtres humanoïdes avait commis un crime. Un crime si simple et aberrant qu'il n'échapperait même pas à l'esprit immature et juvénile de la jeune Serdaigle, même pas pour toute la considération et la pitié qu'elle souhaitait accorder à chacune des bêtes de ce monde. Car ces bêtes immondes là, massacrés sans pitié l'une après l'autre, étaient coupables d’êtres nées en tant que ce qu'elles étaient.
Des muscles faiblards et atrophiés qui les condamnaient à une errance championné par des pas et des mouvements digne d’un léthargique seulement possible au prix d’insoutenables efforts. Un estomac à priori sans fond les laissant proie à une faim dévorante et constante laissant dès leur naissance leur raison tendu sur le fil du rasoir. Une dentition décrépites, les contraignant à un régime limité qui ne manquait aucunement d’accroître leur marasme qui laissait glisser avec aise et dans toute leur splendeur les appels râpeux des vibrations de leur ersatz de cordes vocales broyés. Mais de ces pauvres choses, le vent lui-même se riait refusant de porter à bonne oreille les peines qui habitaient leur cœur. Une chair verdâtre usée par leur affliction pour peu qu’elle soit encore présente sur leur corps fendu de par comme d’autres, une différence suffisante pour davantage en dégouter plus d’un. Leurs griffes longues mais sales et émoussées constituait un bien faible moyen de défense ou de chasse. Intimidantes au premier abord, elles n’étaient rien de plus qu’un poids dont ils firent charger à la naissance par leurs sadiques créateurs et bourreau. L’absence d’autres caractéristiques utiles les précipitaient véritablement au plus bas de la chaine alimentaire, réduit à jamais à vivre de la bonté des bonnes âmes qui daignait les approcher assez pour les écouter. Mais dans les petites billes profondément noirs qui leurs servaient de yeux, y lire une quelconque beauté d’âme digne d’attiser la flamme de la générosité chez la plupart des hommes. Et pour finir, ce qui les précipita droit dans leurs tombes, une naïveté et une faim qui, quand tout leur comparse prirent soin de se terrer soigneusement à l’arrivée du groupe les poussèrent à outrepasser la potentielle barbarie des sorciers et leur dédain pour ce qu’elles étaient. Cette erreur-ci, leur coûta bien plus qu’une nouvelle hachure dans les grossiers chiffons lacérés qu’elles portaient sur leurs os friables.Des créatures peut-être véritablement indignes d’être aimée dont l’existence passait plus pour une blague de mauvais goût qu’autre chose. S’accepter tel qu’elles étaient, en fin de compte fut peut-être une bien vaine entreprise.
Un jeune homme homme sage quoique quelque peu tourmentée par des problèmes bien humain dit un jour, « Tout le monde devrait avoir le droit de vivre en paix. », mais même lui semblait avoir précautionneusement délimité ce qui méritait de l’être, pas sur les désirs de leurs cœur en tout cas, mais sur leur apparence. Le monopole de la souffrance était uniquement du ressort de l’esprit humain devait-il penser.
La violence engendre la violence et ce que ces actions impliquerait pour la suite, c’était là une vérité que nos sorciers, s’ils persistaient sur leur chemin, ne découvrirait qu’une fois confronté aux abysses les plus insondables de cet endroit. Et ce fut peut-être en trompette annonciatrice de l’ordalie à venir, alors que Norah tentait encore d’ouvrir la porte, une entreprise qui se révéla vaine sans l’apport de sa baguette pour complimenter ses désir, les cris reprirent de plus belle ne redoublant pas d’intensité cette fois mais triplant. Pour la première fois, même derrière cette porte, les enfants ressentirent la terreur véritables nichant dans le creux de chacune des ses ondes sonores ensuite repris par le vent et porté par les arbres jusqu’au tréfond de ces vois. Aux premières loges, la jeune Serdaigle si elle fut une fois encore ménagée par cette déflagration cauchemardesque de colère, d’amertume, et de peine ne pu totalement se soustraire à cet assaut écrasant.
Que cherchaient-ils véritablement ici ? Si le poufsouffle avait été attiré, ce qui malgré les faux-semblants s’apparentait à épargner quelques gallions et acquérir une satisfaction supplémentaire valait-elle encore la peine d’encourir un risque plus grand ? Les autres membres du groupe savaient-ils seulement où, ou pourquoi ils étaient là ? Jasper, si sa loyauté pour son ami aurait émerveillé la matriarche de la maison Poufsouffle elle-même, avait déjà sa baguette, rester pouvait-il réellement lui servir ? L’homme qui les accueilli, si sur le moment ils n’y prêtèrent pas attention avait à leur arrivée mentionné une issue plus facile, peut-être devrait-il se contenter de cela, peut-être que malgré leur indéniable courage et leur volonté, les enfants devraient apprendre à accepter un échec innocent et inconséquent voir deux sur leur chemin vers les hautes sphères du monde sorcier.
N’en reste que, fier de leur forfait le groupe se dirigea à nouveau vers un autre lieu de ses bois imperméable à leur péché comme aux regards vigilant de quelques autres « immondices » bien cachés. Au gré de cette balade, ils purent à plusieurs reprises constater que les nuages s’étaient dissipés, en partie seulement. Ils étaient désormais étrangement localisés autour d’un endroit bien précis qui du simple support de leurs yeux, leur était inaccessible. Le chemin, long, mais pas plus éprouvant que le premier se déroula sans encombre n’était-ce pour les quelques signes de vies, son, empreinte. Ces traces nouvellement apparues mettaient désormais les jeunes en garde contre la présence d’une faune, espérons-le, à l’apparence plus conventionnelle et tolérable que leur première rencontre.
Cette fois-ci, les jeunes se trouvèrent en face d’un lac qui bien que doté d’une taille impressionnante faisait pâle figure face à la vue si commune pour eux du gargantuesque lac noir. Malgré tout, si sa taille pouvait décevoir les quelques malheureux en mal d’un cours d’eau, les lieux irradiaient d’une majesté sans pareil. Loin au centre du lac, sans possibilité d’accès à priori se trouvait un modeste îlot sur lequel plusieurs arbres étaient disposés en une figure circulaire occultant habilement toute possibilité de découvrir de leurs rives ce qui se cachait au cœur de cet îlot. Et quand bien même les récentes traces de vies avaient pu donner lieu à des attentes, elles furent, sans doute heureusement, déçus dès leurs arrivées.