Eglise St.Andrews

Charles se réveilla dans un soubresaut et darda autour de lui un regarda agité avant que la vue de l'Auror ne le rassérène.

- A-Alors vous aviez raison.. commença-t-il dans un souffle de dépit après avoir porté son attention sur le mage noir. J-Je suis désolé d'avoir douté de vous, c-c'est simplement que je ne voulais pas y croire.. J-Je.. I-Il était la seule personne sur qui je pouvais compter.. e-en dehors des amis que j'ai pu me faire à Poudlard, j-j'entends.

Le français se tut, ne ponctuant son silence que de reniflements sporadiques, puis reprit finalement après un certain temps.

- O-Où est passée la créature..? C-C'était une sorte de.. v-vampire, j-je crois.. e-et.. l-l'ours ! s'exclama soudainement le garçon en se relevant vertement. C-C'était vous ?! L-Le spectre ! J-Je.. C-C'était incroyable, monsieur.

L'angelot s'approcha de l'Auror sans un mot, déposa délicatement ses mains sur son faciès puis commença à en nettoyer l'hémoglobine du bout de ses manches. Après un certain silence, tout en poursuivant son nettoyage, il formula avec placidité.

- C-C'est possible.. L-La foi peut toucher tous les cœurs, m-même du plus grands des mages noirs. E-Enfin.. c-c'est que je crois.

Lorsqu'il estima son entreprise terminée, Charles s'assit sur une chaise aux côtés de l'écossais.

- M-Merci, m-monsieur. C-Cela fait la deuxième fois que vous me sauvez la vie, v-vous savez. Rappela le français d'une petite voix. U-Un patronus.. c-c'est la première fois que j'en vois un de mes propres yeux..

Le garçon se fit silencieux, jetant un bref regard sur la bouteille de son sauveur avant de porter son attention sur les lieux et de commenter tristement.

- E-Elle est dans un piteux état.. Q-Qu'allez-vous faire de lui ? Demanda-t-il en pointant le mage noir du doigt.

- M-Monsieur, a-attendez ! V-Votre jambe ! J-Je vous en prie, l-laissez-moi faire !

Le chérubin se précipita aux côtés de l'Auror avant de s'agenouiller à ses pieds dans un dévouement christique. Après avoir examiné sa plaie avec une minutie toute particulière, le français élança sa baguette en direction de cette dernière avant de formuler.

- Episkey.

Après quoi, sans hésitation aucune, il arracha un pan de son vêtement pour l'enrouler autour de ladite plaie.

- J-Je ne peux pas rentrer, a-actuellement. M-Mon oncle organise l'une de ses s-soirées habituelles alors..

Le français ne voulait trop en dire, probablement moins par ego que par crainte de déranger l'écossais avec des affaires qui ne le concernaient pas.

Tout en poursuivant son ersatz de bandage avec délicatesse et douceur, Charles répondit à l'Auror d'une voix calme, contrastant avec celle de l'écossais.

- I-Il n'y a pas de quoi s'alarmer, j-je vous assure. J-J'ai pris l'habitude, à-à force. J-Je rentrerai à l'aube.

Le français se releva, son soignage accompli.

- J-J'ai fait ce que j'ai pu, m-mais c'est loin d'être suffisant, j-j'en ai bien peur.

Sans crier gare, l'angelot éclata en sanglots. S'interposant comme il le put, de son corps cacochyme, entre l'Auror et la sortie, Charles protesta en essayant vainement de retenir ses larmes.

- M-Monsieur ! J-Justement, c-ce n'est pas chez moi, m-mais chez lui ! D-De grâce monsieur, c-comprenez que vous n'allez qu'empirer les choses ! U-Une fois que vous serez parti, j-je serai seul face à lui et il se vengera, d-de grâce monsieur, d-de grâce ! J-Je.. j-je n'ai plus que quatre ans à tenir, p-peu ou prou, a-alors.. ç-ça ira.